« Un réseau de l’extrême droite » : ils quittent X pour protester contre Musk

© Capture écran X / Capture écran HBO
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« Ouest-France décide de suspendre sans délai ses publications sur X. » Ce 19 novembre, en milieu d’après-midi, le journal Ouest-France a annoncé, par la voix de l’un de ses journalistes, son intention de ne plus alimenter l’ensemble de ses comptes sur X (anciennement Twitter). Un moyen, pour la rédaction du journal français au plus gros tirage, de lutter contre ce qu’elle considère être « un manque de régulation et de modération de la plate-forme ». Ouest-France accuse ainsi le réseau social d’Elon Musk de favoriser la « désinformation » et les « fake news ». Le journal breton considère, par ailleurs, que la plate-forme « contribue à l’empoisonnement du débat public ». Sans grande surprise, cette décision intervient une semaine, seulement, après la nomination officielle d’Elon Musk à la tête d’un ministère de l’Efficacité gouvernementale par Donald Trump. « La nomination d’Elon Musk, opposé à toute forme de régulation, dans l’administration de Donald Trump ne risque pas de simplifier l’équation », ajoute Ouest-France. Après avoir ralenti leurs partages sur X, au moins d’octobre 2023 - suite à un mouvement de protestation contre les nouvelles règles de la plate-forme -, Ouest-France signe donc maintenant la fin de ses comptes X. Le journal français est, certes, le premier grand média français a suspendre son activité sur X, mais pas le premier média international.

« Un réseau dirigé par un facho »

En effet, outre-Manche, le Guardian a annoncé dès le 13 novembre, jour de la nomination d’Elon Musk dans l’administration Trump, la fermeture de ses comptes sur X. La rédaction britannique accuse la plate-forme de véhiculer des théories du complot, des idées d’extrême droite et du racisme. « La campagne électorale américaine n’a servi qu’à souligner ce que nous constations depuis longtemps : X est une plate-forme toxique », développent les journalistes du média anglais. Le lendemain, La Vanguardia, journal espagnol, suspendait également son activité sur X. Les journalistes espagnols accusaient le réseau social d’Elon Musk de relayer de la « haine » et du « racisme ».

Avant cela, en France, l’émission Quotidien (TMC) avait pris une décision similaire, en décembre 2023 : « On n’assumait pas d’être sur un réseau social américain qui est dirigé par un facho », se justifiait, à l’époque, le présentateur Yann Barthès. À l’époque, le choix des trublions de TMC avait été peu suivi. Mais depuis la victoire de Donald Trump, les départs de personnalités, classées à gauche, s’enchaînent.

Des Verts quittent X

En France, Salomé Saqué, journaliste de Blast, a elle aussi annoncé la suppression de son compte X. « Ce réseau […] est désormais structuré par et pour l’extrême droite, à l’initiative d’Elon Musk », dénonce-t-elle, avant d’appeler ses abonnés à faire de même. Anthony Poulin, adjoint écologiste à la mairie de Besançon, a également fait part de son intention de quitter X, une plate-forme qui « devient chaque jour un peu plus toxique. Désinformation, manipulation, harcèlement, propagande... Elon Musk a détruit l'esprit initial de Twitter. » Marine Tondelier, la patronne d’Europe Écologie Les Verts, si elle n’a pas (encore) quitté le réseau social d’Elon Musk, considère que cette plate-forme est une « souffrance » pour elle. « C’est devenu un catalyseur de haine. […] Twitter, il faut le réguler ou l’interdire », lance la députée écologiste, qui reconnaît malgré tout la force de frappe de X. Il y a plusieurs mois, Anne Hidalgo, maire de Paris, avait également fait le choix de ne plus publier sur Twitter. « Cette plate-forme et son propriétaire agissent délibérément pour exacerber les tensions et les conflits », accusait-elle.

À cela s’ajoutent les médias, comme France Culture, qui incitent les internautes à fermer leur compte sur cette plate-forme. Outre-Atlantique, plusieurs célébrités ont également, récemment, fermé leur compte X, comme l’écrivain Stephen King, l’actrice oscarisée Jamie Lee Curtis ou encore le réalisateur Guillermo del Toro. Tous dénoncent un climat toxique ou dangereux pour la démocratie et encouragent d’autres à suivre leur exemple. Mais appeler à censurer un réseau social, n’est-ce pas, justement, le contraire de la démocratie ? Elon Musk, lui, préfère en rire et dénonce une « machine de propagande » à son encontre.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

81 commentaires

  1. Il était temps ! On ne va plus voir enfin leur prose toxique . Mais quelle dramatique erreur ils font : s’enfuir devant ce qu’ils considèrent être l’ennemi , en plus de ne pas être très glorieux , va laisser un immense boulevard à ceux qu’ils étaient sensés combattre ; quelle bande de clowns !

  2. Ce sont tous ces donneurs de lecon qui haïssent leur propre pays en refusant la parole aux gens normaux. La pensée imposée par la gauche n’est pas une pensée, mais une machine à répétitions. Quant à Ouest-France, il est bien connu qu’une de ses publications est appelée par beaucoup « Le Bourrier de l’Ouest ».

  3. ils ne se rendent même pas compte que les vrais fachos ce sont eux.
    Musk au contraire a réussi a bloquer leur censure et donc a nous libérer de leurs griffes.
    en 1968 on disait « il est interdit d’interdire » avec eux c’est tout le contraire. ils ne pensent qu’à ca.

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