Un soldat noir de l’État de Géorgie a refusé de s’agenouiller : il ne le fait que devant Dieu…
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De l’autre côté de l’Atlantique, on ne serait pas étonné qu’un film iconoclaste soit en train de germer dans la caboche de Clint Eastwood, qui n’aime rien tant que mettre en avant, comme dans son dernier film, Le Cas Richard Jewell, les courages solitaires aux allures de boucs émissaires.
Ce long métrage s’appellerait « Le Cas O’Neal Saddler », du nom de ce soldat noir de l’État de Géorgie dont la vidéo, face aux manifestants qui le somment de s’agenouiller, est devenue virale. Il n’y a qu’une seule personne pour laquelle il le fait, explique-t-il tranquillement. Quelqu'un dans la foule l'interrompt : « Et c'est Dieu. » Le soldat hoche la tête et confirme : « Dieu. » « Dans son uniforme bleu, son insigne de patrouille d'état-major clairement visible sur le revers de sa chemise, ils se détourne et s'écarte des manifestants », rapporte le site news-24.fr.
This is Georgia State Trooper O’Neal Saddler.
He was asked to kneel today, and this was his response.
God Bless him! 🙏🏻 pic.twitter.com/DZOGg6qnFn
— Ryan Fournier (@RyanAFournier) June 7, 2020
Mais sous nos latitudes, c’est un autre scénario qui est déjà écrit : gageons que nous l’aurons. Dans six mois, dans un an, dans 18 mois, nul ne le sait. Mais il est là, bien sûr, déjà prêt, dans le cerveau de Mathieu Kassovitz, en attendant que votre argent - ses subventions - soit dans son porte-monnaie : il ne l’appellera pas « La Haine », mais « L’Amour », celui d’une sœur pour son « petit frère », selon la formule en vigueur dans les médias. Ou peut-être son demi-frère, l’histoire ne le dit pas, la famille Traoré n’étant pas tout à fait la famille Ricoré telle qu’on la connaît en France : la fratrie, compte 17 enfants, nés de 4 mères différentes. Mais qu’importe, n’est-ce pas ? Le charisme d’Assa suffira à faire d’elle une très emblématique Antigone racisée, et l’on ne passera même pas sous silence la délinquance, on montrera simplement qu’elle est une réponse à une immense souffrance. Ainsi en est-il du cinéma français. D’Omar Sy à JoeyStarr, en passant par l’ineffable Camélia Jordana, si elle n’a pas été « massacrée », bien entendu, par quelque policier sanguinaire ou gendarme atrabilaire d’ici là, le casting, tellement prévisible, est déjà prêt. Et, en sus, nous serons sommés d’applaudir pour ne pas sembler suspects. Un scepticisme mal dissimulé pourrait passer pour du racisme larvé.
Du côté des politiques, c’est, d'ailleurs, déjà le grand cinéma, mais le jeu est poussif : mardi, au cours de la manifestation de SOS Racisme concomitante aux obsèques de George Floyd, ont mis genou à terre Yannick Jadot, Fabien Roussel, Olivier Faure et même Jean-Luc Mélenchon, dont les articulations un peu rouillées doivent avoir retrouvé les réflexes de l'enfant de chœur pré-conciliaire qu’il était : l’électorat des banlieues vaut bien une génuflexion, et s’il faut aller en robe de bure et dans cette position à Minneapolis, comme les pénitents de jadis à Saint-Jacques de Compostelle, pour expier sa blanchitude, il le fera. « L'homme n'est jamais si grand qu'à genoux devant Dieu », disait Napoléon, et si petit que lorsqu'il se couche pour satisfaire ses ambitions.
Il ignore, le pauvre, que multiplier les courbettes de dévot pressé, comme dirait Flaubert, devant le Saint-Sacrement du politiquement correct ne saurait sauver sa tête. La vieille classe politique sera balayée. Dans ce remake d’épuration qui s’annonce où la LDNA joue le rôle de Robespierre et La France insoumise celui de Danton, les protagonistes finiront très vite par ne plus s’embrasser sur la bouche. Et le Covid-19 n’y sera pour rien.
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