Un sondage l’affirme : les Français, majoritairement favorables à la GPA. Y compris les catholiques pratiquants !

Dans l’entreprise de décervelage qui bat son plein, chacun n’étant plus sollicité que sur le plan émotionnel quand le bombardement des images annihile toute réflexion, on voit surgir fort opportunément un sondage sur la GPA réalisé par l’IFOP pour le magazine Têtu et l’ADFH (Association des familles homoparentales).

Il y apparaît que les Français – et surtout les Françaises – seraient désormais très favorables à la gestation pour autrui. De cette enquête, réalisée du 10 au 22 février 2022 auprès de 1.503 personnes, il ressort que « les Français n’ont jamais autant soutenu la légalisation de la GPA, qu’elle soit pour les couples hétérosexuels (75 %) ou les couples homosexuels (59 %), contre respectivement 60 % et 41 % en 2014 ». L’IFOP précise que la différence entre ces chiffres témoigne de « la persistance d’une certaine retenue des Français sur la question de la gestation pour autrui ouverte aux homosexuels ». Persiste aussi, plus marqué encore, un clivage gauche-droite ainsi qu’en témoigne « la très faible adhésion des électeurs Zemmour (29 % contre 59 % pour l’ensemble des Français) ainsi que des électeurs Pécresse, qui sont tout de même 46 % à soutenir la mesure ». Quant à la gauche, « malgré l’opposition de Jean-Luc Mélenchon à la GPA “transformant le corps des femmes en outil de production d’êtres humains”, ses électeurs sont majoritairement favorables à la légalisation de la pratique pour les couples hétérosexuels (80 %) et homosexuels (74 %) ».

Autre point troublant : les catholiques pratiquants seraient maintenant, eux aussi, très favorables à la GPA (52 % !), « une preuve supplémentaire que la frange conservatrice est minoritaire au sein même des catholiques », dit le président de l’ADFH à Têtu. Le seul clivage porterait sur la rémunération ou non des mères porteuses !

J’ai beaucoup de mal à croire à tout cela, comme à bien des sondages d’ailleurs…

Le téléfilm Qu’est-ce qu’elle a, ma famille ?, fiction inspirée du livre éponyme de Marc-Olivier Fogiel, a été diffusé le 9 février dernier sur France 2, veille du début de l’enquête, à grand renfort de publicité. C’est un acte ouvertement militant, tout comme la diffusion, sur BFM TV, chaîne dont Fogiel est le directeur, d’un reportage parfaitement obscène au premier jour de l’invasion de l’Ukraine. On y voyait deux Françaises, tout sourire, réclamer au gouvernement de les rapatrier avec leur progéniture fraîchement récupérée. Grand cœur, elles disaient alors penser « à tous les Français, à toutes les mamans et tous les papas qui sont eux en France et qui vont avoir leur naissance dans quelques jours […] et qui ne pourront pas récupérer leur bébé ».

L’Ukraine est LE pays de la GPA. Les cliniques y fleurissent, qui fournissent 2.000 bébés chaque année ; elles continuent même leur business en s’abritant, comme BioTexCom, derrière ce slogan : « Make babies, not war. » Pas question de renoncer à l’un des marchés les plus lucratifs : un bébé coûte de 40.000 à 60.000 dollars.

Et les mères, les vraies ? Elles sont le plus souvent traitées comme du bétail. « En Ukraine, la GPA apparaît dans sa noirceur la plus crasse. Celle des regards rétrécis d'Occidentaux refusant de voir au-delà de leur désir personnel, encouragés par l'appât du gain à toute épreuve d'une industrie avide », écrit Céline Revel-Dumas dans le FigaroVox. Depuis le début du conflit, « pas un mot, pas une phrase pour ces “mères porteuses” dont on ne souhaite la survie provisoire que pour qu'elles livrent leur lot ».

Ici, on nous leurre avec la GPA « éthique », comme si cela pouvait exister, et l’on n’a de compassion que pour ces « couples infertiles » dont le conflit « contrarie les projets ». On nous avait juré que non, mais ce sera oui : la GPA pour tous, dès le lendemain des élections.

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Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

67 commentaires

  1. Cette position des français symbolise tout à la fois leur inconséquence, leur défaut de culture, et le profond déclin de la France. La GPA représente la résurgence de l’esclavage, de la traite de l’être humain. Un bébé GPA , 40 à 60 000 euros. Un nouveau commerce approuvé par des français. Une exploitation de la misère humaine. Une décomposition de notre civilisation qui sera de ce fait dominée, à terme, par une autre civilisation plus soucieuse de la Valeur de l’être humain.

  2. La question de la GPA est complexe car elle pose des questions éthiques, juridiques techniques et sociétales ; mettre cette question uniquement sur le thème émotionnel sans réflexion est totalement inadapté. Sur la question de la PMA, la majorité des participants étaient  » pour » à l’entrée et « contre » à la sortie des réunions

    • « La question de la GPA est complexe ». Aucune complexité avec un minimum d’éthique et de morale. Acceptons-nous ou non qu’un enfant puisse s’acheter comme un petit chien?

  3. Les sondages ? Trafiqués ! Il ne sont pas faits honnêtement pour nous donner une photo réelle de l’opinion à un temps « t », mais pour indiquer aux Francais ce qu’ils doivent penser. Car le bon bobo culpabilise s’il découvre qu’il ne pense pas comme tout le monde. Alors un sondage bien organisé le fait vite rentrer dans le rang…

  4. J’aimerais bien que l’on m’explique pourquoi pendant des décennies on a insisté sur le contact mère-enfant pendant la grossesse (par la voix et les caresses), et sur l’allaitement au sein, mais que l’on affirme maintenant que retirer un bébé à sa mère porteuse dès la naissance et le confier à deux hommes ne pose aucun problème.
    Tout comme on a encensé les « nouveaux pères » mais l’enfant d’une paire (et non un couple) de lesbiennes peut s’en passer !

    • Le dialogue mère enfant, mais aussi père enfant est essentiel. Et l’enfant a peine sorti de l’hôpital verra et surtout entendra des voix qu’il ne connaît pas, et surtout une langue qui lui est complètement étrangère !

      • Absolument d’accord. Il y a déjà trop d’humains sur Terre et paraît-il plus de 140 millions d’orphelins dans le monde, que l’on devrait confier à des couples infertiles, en rendant l’adoption plus facile et plus simple, et en priorité aux couples hétérosexuels, évidemment.

  5. en quoi cels vous étonne?? combien de gens savent il ce que veut dire « gestation »? tout le monde sait que celui qui détient le vocabulaire détient la pensé. Et que faites vous? utiliser le vocabulaire imposé du politiquement correct! La GPA c’est l’achat d’un enfant à une femme pauvre. AKA: de l’esclavage! cela fait des années que je le dit, et vous pleurez sur votre GPA: ayez le courage « d’offenser » et utilisant le vocabulaire ad-hoc, et peut être les gens vont comprendre ce qu’est la GPA

  6. Les entreprises qui vendent des « sondages » respectent le souhait de leurs clients, si une association de pédophiles en achète un, nul doute que le résultat leurs serait favorable à 60%, bon maintenant la déontologie de ces instituts de sondages, les oblige à refuser de « mentir » dès qu’il s’agit d’élections présidentielle, enfin officiellement…

    • Le problème n’est pas leur honnêteté mais leur fiabilité : en 2002 tous les sondages donnaient Jospin élu à la présidentielle !

  7. Un sondage reflète l’opinion des sondés donc dépend de l’échantillonnage choisi : on ne peut pas faire une loi dessus
    Qu’ils fassent un référendum s’ils sont si sûrs d’eux

    • Exact. Quand un institut possède 10000 sondables et en choisit 1500 pour réaliser le sondage, nul doute qu’il les choisit en fonction du résultat escompté par le commanditaire.

  8. Et dire que madame Von der Leyen, au demeurant mère d’une nombreuse famille, veut, que dis-je, exige que l’Ukraine rejoigne dare-dare cette Europe devenue amorale.

  9. La société est en train de se disloquer, de se dissoudre et les dernières résistances de céder les unes après les autres.
    S’il le fallait, qui serait prêt à donner sa vie pour défendre les idéaux de la GPA, de l’écriture inclusive, du wokisme ou de la cancel culture?
    On ne meurt pas pour que vive une société que l’on ne reconnaît plus et dont on ne veut pas.

  10. Et bien chère Marie, le Catholique traditionnel et chirurgien que je suis est totalement opposé à la GPA pour qui que ce soit, vous pourrez au moins dire que vous connaissez un opposant à la marchandisation humaine.

    • Vous n’êtes pas le seul… J’y suis aussi totalement opposé, précisément pour des hautes raisons morales et éthiques. Mais quand le catholique français doit subir les prélats que l’on sait…

    • Je suis totalement contre la GPA qui n’est rien d’autre que l’esclavage de femmes dans le besoin et la marchandisation d’enfants . On achète un enfant comme on achète un animal de compagnie, c’est immoral et amoral.

  11. Suite —
    Notre civilisation enfin libérée de ses errances humanistes grotesques rétablit enfin l’esclavage ! Gloire au progressisme !

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