Une autre Angleterre : couteaux fous, sorcellerie, excision

poignard

On connaissait le fléau des attaques au couteau à Londres (Le Monde du 30 octobre 2019), on apprend que sorcellerie et magie noire font aussi des ravages au pays de Shakespeare.

S'il n'y avait que la ville du maire musulman Sadiq Khan, et son agglomération, à subir cette « épidémie » d'agressions au couteau – 14.800 entre mars 2018 et mars 2019, d'après un rapport, cité par Le Monde, de l’Office national des statistiques datant de juillet 2019. En fait, c'est partout : 47.000 en Angleterre et au pays de Galles, toujours selon la même source ! Et le phénomène sanglant n'est pas récent, il paraît que cela fait dix ans que cela dure, en augmentation constante – 42 % en l'espace de sept ans -, représentant « 39 % du total des homicides ». Des actes barbares que Sadiq Khan attribue benoîtement « au coût humain de l'austérité ». En tout cas, Londres qui, déjà, était devenu avant son élection à la mairie un véritable coupe-gorge, ne s'est pas arrangé...

Comme si la mort par couteaux fous de centaines de jeunes gens ne suffisait pas, ce sont maintenant des agressions et des abus sur enfants, conséquences de rituels de sorcellerie et de magie noire, qui sont évoquées. C'est CNews qui relaie l'information. Un retour sidérant à des époques que l'on croyait disparues depuis des centaines d'années. Rien à voir avec les petites habitudes chères à Marlène Schiappa, bien innocentes. « Les cas de maltraitance liés à des croyances ou convictions religieuses sont en augmentation d'un tiers par an en Angleterre », 2.000 entre 2018 et 2019, annonce le site. Vu sous cet angle, pas sûr que lancer l'appel « Sorcières de tous les pays, unissons-nous ! » ait été bien judicieux ! Passons.

Un rapport avec des populations venues de contrées où ce genre de joyeusetés se rencontrent, disons, plutôt couramment ? Prenez Tshitenge Lubatu, par exemple, spécialiste, entres autres, de l'Histoire africaine, soupçonné, à 11 ans, d'être « envoûté », et contraint de manger du « rat de ville » pour « chasser ce mauvais esprit ». Pour lui, c'est « indéniable : la croyance en la sorcellerie, en des pratiques occultes cause beaucoup de tort à l'Afrique, elle stérilise les esprits […] » Mais CNews a mené son enquête outre-Manche : en 2000, c'est un couple de « fervents chrétiens » qui a commis le meurtre rituel de la petite nièce de huit ans. En 2010, c'est un « Parisien » qui est mort suite à « un exorcisme d'une violence inouïe ». Des rites so christian, en somme...

Ce n'est pas tout. « L'augmentation des cas de mutilations génitales féminines et de maltraitance infantile liées à la foi ou à des convictions est extrêmement préoccupante [...] », déclare la responsable d'une association locale. Quelle foi, quelles convictions, de la part de quel type de personnes ? Serait-il interdit de poser la question des origines familiales de ces 170.000 femmes, en Angleterre, susceptibles d'avoir subi l'excision ? Ne seraient-elles pas issues de l'un ou de l'autre de ces pays d'Afrique où elle encore pratiquée ? Pas question, pourtant, pour le directeur d'une organisation pour la protection de l'enfance de s'engager sur ce terrain. Trop glissant.. Il faut juste « examiner en profondeur les données du recensement pour comprendre la prévalence de ces abus et nouer un dialogue effectif avec les communautés […] » Que de mots pour éviter ce qui pourrait fâcher...

Eh bien, au pays de Big Ben, avec de semblables diagnostics, trouver le remède à tous ces fléaux pour éviter qu'on se fasse trucider au couteau, torturer pour cause de croyances moyen-âgeuses ou exciser par foi religieuse, ce n'est pas gagné !

Caroline Artus
Caroline Artus
Ancien chef d'entreprise

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