Une chaise sur deux se prononce en faveur d’Anne Hidalgo

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Les chaises étaient venues nombreuses assister au meeting d'Anne Hidalgo, à Aubervilliers. Devant la scène, quelques irréductibles du PS les avaient accompagnées. À gauche, on ne laisse pas du mobilier sans défense abandonné à son triste sort. Le discours de la candidate s'annonçait ennuyeux, ils se devaient d'être là pour apporter tout le soutien moral qu'un meuble de bonne facture mérite.

BFM, qui a pressenti l'aridité de la réunion, a envoyé sur place une spécialiste des espaces désertiques. Une baroudeuse rompue aux pires conditions de survie en milieu socialiste. Face caméra, la journaliste-aventurière relate le changement de scénographie opéré en dernière minute. L'arrivée triomphale d'Anne Hidalgo prévue par la porte arrière de la salle, suivie d'une marche dans la travée centrale jusqu'à la scène, a été annulée au profit d'une entrée plus sobre, directement sous les projecteurs.

Par cette nouvelle manière de se présenter, la candidate a souhaité éviter au téléspectateur de constater l'étendue de chaises vides, seules, coupées du monde. Certaines, prévues initialement pour le meeting d'Éric Zemmour, crient à l'injustice. Réclament un transfert. Les renvoyer dans le magasin d'où elles proviennent serait trop cruel. En attendant de trouver une solution, Anne Hidalgo rentrera donc de l'autre côté.

Dans la vidéo d'introduction au meeting apparaissent deux soutiens de poids : Martine Aubry et Bernard Cazeneuve. L'une est absente et l'autre n'est pas là. Leur esprit rôde néanmoins dans l'arrière-salle. De légers souffles d'air glacial auraient été ressentis par la journaliste de BFM. Transhumanisme oblige, ils seront les avatars de la campagne. Représentés sous forme d'image 3D comme « Démerde-toi », ils apparaîtront fidèlement sur l'écran lors de chaque réunion et pourraient aller jusqu'à dire quelques mots et faire des gestes avec les bras.

Au terme de ce pensum, BFM interviewe quelques survivants. Sous le masque de l'anonymat, un militant PS se montre confiant : « On a encore trois mois pour convaincre » (si près du but, ce ne sera qu'une formalité). Une activiste déclare coller des affiches, distribuer des tracts dans les boîtes à lettres. « Je boîte », dit-elle. Le parti boiteux a trouvé sa porte-parole.

Un dernier témoin avoue son pessimisme quant à l'échéance à venir. Le ton du rescapé au milieu d'un champ de ruines ne sonnait pas plus triste. Plutôt que des chaises, le militant attend des prie-Dieu.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

47 commentaires

  1. La gauche en est réduite à prier pour sa réélection ! Cocasse pour des anti-cléricaux ! Qu’ils essayent Mahomet…

  2. Excellent ! Merci pour ce bon moment de franche rigolade.
    Le glas a sonné pour le PS, et la fossoyeuse en chef ira jusqu’au bout. Qu’elle soit quand même remerciée pour son action salutaire pour la France.

  3. Les articles de Jany Leroy sont toujours jubilatoires, mais ici il s’est surpassé ! Bravo pour ce style qui n’appartient qu’à lui dans ces lignes où l’humour fait mouche avec finesse ! C’est cela l’esprit français !

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