Une dose de Pfizer, une autre de Moderna ou de Janssen, secouez bien et piquez !
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La « mixologie », dont j’ignorais le nom, est l’art du mélange, nous dit le dictionnaire. Elle a ses professionnels : les « mixologues ». Au chômage depuis des mois. Ce sont les pros du shaker, les artistes de la nuit qui confectionnent les cocktails debout, derrière le bar, à la lueur stroboscopique des boules à facettes…
Pendant que ceux-là émargent au chômage sans espoir, pour l’instant, de pouvoir en sortir (toujours pas de réouverture des discothèques à l’horizon), une nouvelle race de mixologues arrive sur le marché : les confectionneurs de cocktails anti-Covid.
Pénurie oblige, paraît-il ; il faut trouver des solutions et l’époque, comme chacun sait, est à la mixité. Donc mélangeons : 3 gouttes de Pfizer, 2 de Moderna, 1 de Janssen, secouez bien et piquez !
Le Point, penché sur le sujet, a rencontré un patient inquiet. Cinquantenaire diabétique, il a reçu sa dose d’AstraZeneca et attend un rappel de Pfizer-BioNTech. Pas rassuré : « J’ai l'impression de servir de cobaye parce que, en dehors des souris, on n'a pas encore vraiment testé ce mélange », dit-il. Sûr. Ni celui-là ni d’autres qu’on s’apprête pourtant à injecter à une population qui, dans son écrasante majorité, ne risque rien ou presque.
Le corps médical qui s’exprime dans les médias semble très enthousiaste.
On n’en serait pas là sans les problèmes d’approvisionnement. « En plus de la mésaventure de l'AstraZeneca, des problèmes logistiques et industriels entravent le déploiement des autres vaccins », rappelle Le Point. « Plus inquiétant, nous dit-on, des incertitudes sur la longévité de l'immunité et sur le niveau de protection contre les nouveaux variants ont émergé. Pourtant, avec des taux d'efficacité parfois supérieurs à 95 %, leur succès scientifique a laissé espérer une sortie express du tunnel pandémique. » Faut-il préciser, là aussi, que ces chiffres merveilleux en laissent beaucoup perplexes, les données publiées dans la littérature médicale étant sensiblement éloignées des chiffres mirifiques donnés par les médias.
L’IHU de Marseille déclare ainsi que, dans cet établissement, « l’incidence, chez les personnes vaccinées, est de 50 % [malades malgré le vaccin]. Ce qui n’est pas antagoniste de ce qu’on lit dans la littérature médicale, si l’on veut bien lire autre chose que les communiqués de presse. » Plus inquiétant encore, dit le Pr Raoult, « nous avons maintenant un nombre de gens significatif (46 patients sur les 350 hospitalisés) qui ont fait un Covid dans la semaine qui a suivi l’injection. C’est très frappant. Est-ce que ce sont des gens qui étaient porteurs asymptomatiques et chez qui la vaccination a déclenché une réaction ? C’est un phénomène nouveau important dont il faut tenir compte. »
La « mixologie » est néanmoins à l’étude un peu partout dans le monde au motif que « ces technologies [vaccinales] ont le même objectif : entraîner notre système immunitaire à reconnaître la protéine Spike, située à la surface du SARS-CoV-2, et à s'en défendre ». Sans doute, mais il faut bien comprendre que rien de tout cela n’a fait l’objet de tests dans la durée, et le champion de la mixologie, le Pr Shan Lu, de l'université du Massachusetts, l’admet sans problème : « Si vous alternez les techniques, il s'avère que vous pouvez obtenir plus que la somme des deux… Les vaccins pourraient (sic) agir en synergie. » Mais attention, tous les mélanges ne fonctionnent pas et « l'ordre dans lequel on les injecte est important ».
Le médecin américain veut aller plus loin encore, nous dit Le Point, « en injectant en même temps deux vaccins différents. Dans son étude très remarquée, menée sur des primates, le cocktail administré était composé d'un vaccin à ADN et d'un vaccin basé sur des protéines S du virus. »
Bref, on pique les braves gens avec du conditionnel testé sur des primates. Avis aux amateurs. Personnellement, je ne suis pas pressée…
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