Une école musulmane dans le viseur des autorités : ils dénoncent un acharnement
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« L’acharnement contre les écoles privées musulmanes continue. » Vraiment ? Ce 3 décembre, la communauté musulmane du Rhône était en proie à une grande agitation. En cause, une lettre de convocation à une commission académique de concertation envoyée par la préfecture au groupe scolaire Al-Kindi, dernier établissement de confession musulmane sous contrat avec l’État. Cette réunion, qui a pour objectif de discuter les contrats passés entre l’État et l’école, doit se tenir le 12 décembre prochain, nous confirme la préfecture du Rhône, contactée par BV. Cela fait suite à plusieurs rapports d’inspection. Craignant de voir leur contrat d’association remis en cause, l’école de Décines-Charpieu (Rhône) et ses alliés dénoncent une injustice et appellent à se mobiliser.
Mobilisation à venir
« La procédure est en cours, nous ne pouvons pas en dire davantage. Nous communiquerons sûrement ultérieurement. » Contactée par BV, la préfecture du Rhône ne peut ni infirmer ni confirmer les rumeurs sur une prochaine résiliation du contrat qui lie l’État au groupe scolaire Al-Kindi. Prudents, les services de la préfecture préfèrent attendre que la réunion se tienne avant de communiquer. Mais alors que cette réunion de concertation n’a pas encore eu lieu et que les motivations de la préfecture restent inconnues, l’établissement de confession musulmane s’agite d’ores et déjà. Dans un communiqué de presse, l'école s’alarme : « L’expérience d’autres établissements, ainsi que le fond et la forme des contrôles, laissent à penser que la décision [de résiliation] pourrait signifier la faillite économique de notre établissement d’excellence. » Par peur de voir leur établissement connaître la même trajectoire que celle empruntée par le lycée musulman Averroès (Nord), qui a vu son contrat avec l’État résilié pour « manquements graves aux principes fondamentaux de la République », le groupe scolaire du Rhône organise une conférence de presse et mobilise ses réseaux.
La Fédération nationale de l'enseignement privé musulman (FNEM) dénonce, ainsi, « un acharnement systématique » contre les « établissements privés musulmans ». À les lire, ces établissements seraient « soumis à des décisions disproportionnées et à des contrôles intensifiés, en comparaison avec d’autres réseaux d’enseignement privé ». La fédération pointe également du doigt un « contexte hostile » alors que les écoles musulmanes « respectent scrupuleusement les lois de la République et les valeurs qui en découlent ». Le Conseil des mosquées du Rhône fait également part de son « inquiétude » face aux « difficultés rencontrées par le lycée Al-Kindi ». À ces soutiens officiels s'ajoute la mobilisation médiatique. Ainsi, pour tenter de faire pression contre une possible résiliation du contrat, l’association des parents d’élèves organise, ce 7 décembre, une mobilisation devant le groupe scolaire « pour dire non au retrait du contrat et oui à l’éducation pour tous ». Un appel à la mobilisation déjà relayé par l’Union des démocrates musulmans français (UDMF).
« Un complot contre la République »
Est-ce vraiment un « acharnement » ? Existe-t-il, réellement, une « discrimination » contre les écoles de confession musulmane, comme le laissent entendre ces différents acteurs ? Si, pour l’heure, les motivations de la préfecture n’ont pas encore été révélées, quelques éléments attirent tout de même notre attention. Car le groupe scolaire Al-Kindi, qui peut certes s’enorgueillir d’excellents résultats, a été, dès sa fondation en 2007, au cœur de nombreuses polémiques. À l’époque, le recteur de l’académie de Lyon, Alain Morvan, se voit ainsi limogé pour avoir manifesté son opposition à la création du groupe scolaire. Alors que des mobilisations s’organisent sous ses fenêtres, il dénonce déjà « un complot contre la République ». Selon lui, les porteurs de ce projet d’école étaient des « intégristes ». Il se retrouve alors accusé d’« islamophobie ». Par ailleurs, un article de Marianne daté de 2019 revient sur les liens troubles qu’entretiendrait l’un des fondateurs de l’école avec « une organisation suédoise (The Commission for the Protection of Civilians) qui a procuré des armes à Al-Qaïda en Syrie ». À cela s'ajoutaient des liens présumés avec les Frères musulmans. Tiffany Joncour, députée RN du Rhône, appelle à ce que « l’État veille au respect des lois et des valeurs républicaines dans tous les établissements scolaires ». « Nous resterons attentifs à ce dossier », promet-elle.
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3 commentaires
On peut faire confiance à leurs talents de « pleureuse » pour que la préfecture fasse marche arrière
Y a t’il des écoles catholiques , juives ou autres religions qui touchent des subventions dans des pays musulmans ? Si non alors nous ne devons pas subventionné ces écoles en terre chrétienne .
entièrement d’accord avec vous, aucune subventions pour ces écoles.