Une femme voilée sur un calendrier des Armées : c’est pas nous, répond le ministère !

calendrier

Jusqu’à nouvel ordre, notre calendrier compte douze mois. Pour illustrer ces douze mois d’un calendrier qui finira aimanté sur le frigo, punaisé dans les toilettes ou pendu dans la cabine du poids lourd, on a à peu près tout essayé. Des chatons au chalet savoyard en passant par la playmate du mois ou le rugbyman du coin ; tout, vous dis-je. Tout ? Non, car l’imagination humaine est sans borne, un puits sans fond. La preuve : ce maudit « calendrier qui circule sur les réseaux sociaux » qui « est une initiative d’une équipe d’un service du ministère [des Armées] » mais qui « n’est en aucun cas le calendrier des Armées » (dixit le ministère des Armées sur Twitter).

Comme disait le maréchal Foch, de quoi s’agit-il ?

Dimanche soir, Damien Rieu publie sur Twitter la photo d’un calendrier 2023 estampillé « ministère des Armées », logo de Marianne et tout ça. Et pour illustrer le joli mois de janvier 2024, que découvre-t-on ? Un beau ou une belle militaire défilant sur la plus belle avenue du monde, un matériel flambant neuf livré à l’Ukraine ? Non. Une souriante femme voilée tenant dans ses mains ce qui ressemble à une médaille. La médaille, faut user d’une loupe pour voir que c’est une médaille. Le voile, on voit tout de suite. Bien évidemment, Damien Rieu, qui n’en rate pas une, dénonce « une promotion du voile islamique du ministère des Armées ». Action, réaction, le ministère des Armées réplique : « Faux. Une photographie d’un calendrier du ministère des Armées circule sur les réseaux sociaux. Ceci est un photomontage. Soyez vigilants, ne relayez pas de fausses informations. » Tweet reweeté par Sébastien Lecornu, ministre des Armées… On serait méchant, on dirait que ça ressemble aux recommandations de la propagande d’il y a plus d’un siècle, du genre : « Méfiez-vous ! Les oreilles ennemies vous écoutent. »

Donc, « fake news » ? Non, insiste Damien Rieu qui a ses sources : ce calendrier a été « distribué, il y a plusieurs semaines, au personnel du commissaire [lire « commissariat des Armées », service d’administration générale des armées] ». C’est alors que le ministère des Armées opère un repli tactique en retirant son tweet d’alerte. Car l’information de Rieu est bien exacte. Mais le ministère des Armées se réarticule et lance une contre-offensive. « Ce projet n'a jamais été validé par la hiérarchie. Produit interne d'un service, il n'a aucune valeur officielle. » C’est ce qui s’appelle couvrir ses subordonnés. Puis suit la petite note écolo qui fait bien dans le paysage actuel : « Depuis 2020, le ministère des Armées a pris la décision de ne plus produire de calendrier dans une démarche de développement durable. » La preuve que ce n’est pas nous.

Mais la dernière balle perdue dans le pied relève du génie de la communication. Revenons à cette femme voilée : c’était quoi, au fait, l’idée ? « Valoriser le personnel civil de recrutement local qui contribue de manière essentielle aux missions de nos armées sur le terrain », explique le ministère des Armées. Une lecture rapide de cette justification lapidaire laisserait entendre que l’on embauche, en France, du personnel civil voilé. Comme nous ne sommes pas de mauvaise foi, que nous connaissons un peu la maison et que nous ne voulons pas en rajouter, nous devinons qu’il s’agit de ces hommes et de ces femmes que l’on recrute localement et temporairement sur nos théâtres d’opérations pour assurer des missions de soutien au profit de nos forces. On ne va pas reprocher à une Malienne (ou que sais-je encore) de faire au Mali comme les Maliennes. En revanche, la photo d’une femme voilée sur un calendrier des Armées, même « produit interne » (ce qui ne veut rien dire à une époque où tout circule, où tout, ou presque, se sait), dans le contexte national et même international que l’on sait, n’était sans doute pas la plus appropriée. Fin du tir.

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Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

44 commentaires

  1. Encore une façon de tester la réaction des Français. Silence total des médias sur cette hitoire, pourtant , ça devrait être connu de tous les citoyens, sommes nous encore en France ??

  2. Ils ne peuvent meme pas controler un truc aussi simple que cela. Ce qui est triste c’est qu’ils pensait que cela allait passer.

  3. Ça l’apparence du ministère de l’armée, le gout du ministère de l’armée, mais c’est pas le ministère de l’armée. Ils nous prendraient pas pour ce que nous sommes pas, Quant même !

  4. La femme voilée apparaît au mois de janvier 2024. Serait-ce une prémonition ? le calendrier de Nostradamus ?

  5. Pas responsable ; pas coupable ..Mais où se cache donc le (les: atelier d’impression inclus ) coupable ? Dans le cheval de Troie…

  6. Pour ma part si d’aventure je le recevais je le placerai illico dans une des pièces évoquées ci-avant par M Michel !

  7. Une démission de l’autre lecornu..?
    Mais lorsque l’on sait qu’il y a environ 15% à 17% de musulmans chez les militaires de l’armée française , on comprend mieux ce clin d’œil pour certains , moi je dis nouvelle preuve de soumission à peine voilée

  8. Réaction lamentable du ministère….
    On voit bien que la femme voilée n’est pas une malienne recrutée sur place. Et je n’ai jamais vu une femme voilée parmi le personnel civil des Armées, ou alors ca a bien changé. Encore une tentative d’entrisme.

  9. Le « produit interne » kézako ? ça n’existe pas ! Il n’ya rien d’autre à mettre sur le calendrier des Armées ?

  10. Ce calendrier montre clairement la collusion du gouvernement, au travers de son armée, avec l’islam. Cette infamie devrait être pénalisée par la mise à pied définitive des personnels responsables de cette ignominie.

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