Une jacquerie, une révolte ? Non, Sire, une révolution « en marche » !
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Il ne s'agit pas, pour moi, d'excuser les violences mais d'essayer de saisir la signification profonde de ces manifestations. À ce titre, les accusations du ministre de l'Intérieur qui fustige l'extrême droite pour ces exactions tombent dans le ridicule.
Ne nous trompons pas, le mouvement des gilets jaunes n'est pas un simple mouvement de ras-le-bol fiscal, il n'est pas une simple jacquerie ni une révolte, il est bien davantage : la France nourrit en son sein tous les éléments pour fomenter une révolution.
C'est d'abord une révolution dans la méthode de mobilisation, grâce aux réseaux sociaux qui diffusent comme le feu de la brousse sèche, et surtout qui échappent à toute censure.
Aujourd'hui, toute autorité gouvernementale, syndicale ou autre peut être contournée par l'information des réseaux et mise en difficulté.
Le mouvement des gilets jaunes n'est pas un mouvement isolé et circonscrit, il n'est que la face visible de l'iceberg qui cache une accumulation de sujets de contestation qui sont en train de s'amalgamer pour mener à une crise majeure ; recul de l’État dans tous les services publics mais pas uniquement dans les zones rurales : sécurité publique, hôpitaux, maternités, Poste et distribution du courrier, Trésor et comptabilité publics.
Ce recul des services publics pénalise fortement les habitants des zones rurales et les oblige à des déplacements nombreux et longs.
La pollution et le réchauffement climatique ont bon dos : les Français ne sont pas des ignares ou des "gens rencontrés dans les gares qui ne sont rien", ils ont compris que la hausse massive des carburants (+ 28 % en une année) n'est pas réellement consacrée à la lutte contre le réchauffement climatique mais alimente, comme d'habitude, le budget général de l’État et va permettre de financer la suppression de la taxe d'habitation.
Les Français ont le sentiment que le gouvernement les prend pour des imbéciles ! La campagne d'explications de la hausse des carburants est tout simplement ratée et surtout perçue comme une série de contre-vérités, voire mensongère.
Mais l'ampleur du mouvement des gilets jaunes – soutenu par 80 % des Français - se nourrit de bien d'autres inquiétudes qui viennent s'amalgamer pour créer une convergence de tous les problèmes.
L'insécurité croissante dans les quartiers où la peine de mort est régulière entre trafiquants de drogue, les dérives communautaires, la montée de l'islam intégriste, l'arrivée massive et incontrôlée des migrants, le sentiment qu'un migrant est plus considéré qu'un indigène, en l'occurrence ce fameux "Gaulois réfractaire au changement".
La baisse des allocations familiales pour les classes moyennes, la baisse des APL pour les étudiants, la hausse de la CSG pour les retraités et les professions libérales ; tous les Français ont une forte conscience de perte de pouvoir d'achat, alors que les grands patrons perçoivent des salaires faramineux...
Le trouble croissant des fonctionnaires, des militaires, des magistrats et surtout des policiers et gendarmes, dont les cas de suicide se multiplient, provoquant un malaise profond chez ces hommes et ces femmes qui payent un lourd tribut pour notre sécurité. Les critiques du Président Macron opposant la lèpre des populistes aux progressistes, qu'il incarnerait. Sa vision d'une Europe supranationale est loin de faire l'unanimité, elle apparaît utopique alors qu'une majorité de Français veulent que la France conserve sa souveraineté.
Tous ces éléments convergent et se soudent en une opposition forte au gouvernement, qui proclame qu'il ne changera rien, misant à tort sur le pourrissement du mouvement et la lassitude des Français.
Il se trompe d'autant plus que l'image perçue du Président Macron est totalement dégradée et alimente quolibets et pamphlets... Emmanuel Macron donne l'impression désastreuse de ne pas comprendre et d'être dépassé ; le charme de l'élection est brisé !
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