Une justice implacable pour les tueurs de chien. Et pour les autres ?

palais de justice valence

Faut-il appartenir à la gent canine pour susciter la compassion des magistrats ? Quatre mois de prison ferme assortis de 20 mois de sursis probatoire avec obligation de soins pour ce fils de haut fonctionnaire monégasque qui avait roué de coups jusqu'à la mort son Beagle de huit mois.

Cet acte odieux n'aura pas entraîné son auteur vers l'hôpital psychiatrique où séjourne l'assassin de Sarah Halimi. La famille de Timothy, tué à coups de couteau par un réfugié afghan, restera également sans voix devant la sévérité de ce verdict. Car l'assassin de ce jeune homme de 19 ans n'a pas été jugé digne de croupir dans les geôles de l'impitoyable République. L'homme est interné sous réserve d'examens complémentaires.

Les magistrats en larmes face au massacreur de chiot ont alourdi sa peine en lui interdisant de remettre les pieds à Paris, puis ils l'ont contraint d'indemniser les associations de défense des animaux qui s'étaient portées partie civile, enfin ils lui ont interdit à tout jamais de posséder un animal... Dans un geste de clémence inattendu, le coupable ne fut pas condamné à être empalé sur la place publique. À ce déploiement de peines, ajoutons que le bébé chien fut autopsié sans doute avec la même attention qu'une victime humaine...

L'avocat des associations exulte : « Les magistrats parisiens ont pris la question de la cause animale au sérieux. » Constat qui nous ramène à la question première : faut-il sortir tenu en laisse et muni d'un collier antipuces pour se prémunir du laxisme d'un jury en cas d'agression ?

Si la sévérité du tribunal paraît justifiée au regard de l'abomination du délit animalier, le jeu des remises de peine a amené à la libération à moitié de sa peine de l'agresseur de Marin, désormais handicapé à vie.

Disons que le magistrat a pitié de la bête qui sommeille chez son prévenu. En proie à une sensiblerie de dame pipi, le juge ne peut se résoudre à envoyer au cachot cet Afghan...

Signe des temps, lorsqu'un torero périt sous les cornes du taureau qu'il torturait, les réseaux sociaux fourmillent de messages se réjouissant de son trépas. Excès et hystérie se sont emparés de la cause animale. Overdose d'indignation ici, indulgence là. Les plateaux de la balance pénale penchent du côté où la civilisation des justes est en train de sombrer.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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