Une pétition contre la réforme de Henri-IV et de Louis-le-Grand : « L’objectif est de massacrer le public »

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Henri-IV et Louis-le-Grand, deux lycées publics parisiens d’excellence, ne pourront plus sélectionner leurs élèves à compter de septembre prochain. C'est la fin de la « méritocratie républicaine », dénoncent d'anciens élèves, parents d'élèves et professeurs des deux lycées associés au collectif Sauvons le mérite. Ils signent une tribune dans Le Figaro. Olivier Revon, président de la FCPE Henri-IV et signataire, dénonce un massacre inutile et injuste.

Vous dénoncez la fin de la sélection sur dossier avec l'utilisation imposée du logiciel Affelnet. Comment fonctionne ce logiciel ?

Avec ce logiciel, vous avez trois critères : d'abord, des points de compétences attribués par des professeurs aux élèves de 4e et 3e. Ensuite, il y a le barème : les notes des élèves donnent des points, qui sont équivalents pour les résultats entre 15/20 et 20/20 ou entre 10/20 et 15/20. Cela fonctionne par palier de 5 points. C’est-à-dire qu’un élève qui a 20/20 aura le même nombre de points que celui qui a 15. Enfin, l’année dernière a été introduit l’indice de position sociale (IPS), calculé en fonction de la déclaration de la profession des parents. La plupart des collèges du centre de Paris ont un IPS de 0.

Cela signifie que des élèves d'un niveau plus faible pourront être recrutés ?

Avant, il fallait 17 ou 18 de moyenne pour entrer à Henri-IV. Avec le nouveau système, des élèves avec un 15 de moyenne pourront être acceptés. Ce n'est plus le même profil d'élèves que ceux qui étaient jusqu'alors recrutés avec plutôt 18 ou 19 dans les matières principales.

Craignez-vous un effondrement du niveau scolaire à la suite de cette réforme ?

Evidemment, une baisse de niveau est prévisible dans la mesure où le logiciel Affelnet prend en compte toutes les matières et attribue un coefficient 5 au français et aux mathématiques, alors que les autres matières ont 4 de coefficient. Quand Henri-IV fait une sélection sur dossier, la sélection est faite avant tout sur le français, les maths, les sciences physiques, l'histoire-géographie et la LV1.

Vous dites que les efforts scolaires, l’excellence et la méritocratie sont sacrifiés sur l'autel de l’idéologie. Qui en est le responsable ?

On sait qu’Emmanuel Macron est derrière cette réforme. À l’époque, il voulait se recentrer par rapport à Valérie Pécresse, avec l’aide de certains intellectuels de gauche qui ont toujours été contre l’excellence. L’objectif est de massacrer le public au profit du privé. Emmanuel Macron veut même supprimer les classes préparatoires ce qui profitera à un système à l'américaine d’écoles entièrement payantes. Mais les artisans de cette réforme la justifient en disant que c’est pour atteindre une mixité sociale plus importante.

Que demandez-vous concrètement pour que les choses rentrent dans l’ordre ?

On demande que ce soit à nouveau un jury de professeurs qui sélectionne les futurs élèves et non pas un logiciel. Un algorithme ne peut pas sélectionner certains profils atypiques. Par exemple, à Henri-IV et Louis-le-Grand, on prend des élèves dits « à haut potentiel ». Cela peut être un enfant qui a 20/20 en mathématiques, mais 10/20 en sport et 12/20 en LV2, mais qui finira quand même en classe préparatoire. Il faut arrêter de massacrer les grands lycées et laisser la méritocratie publique exister.

Kevin Tanguy
Kevin Tanguy
Journaliste stagiaire à BV, étudiant en journalisme

Vos commentaires

42 commentaires

  1. On organise la discrimination positive qui existe déjà depuis des dizaines d’années, on sait très bien qu’il est difficile , voire impossible d’attribuer une mauvaise note , à des élèves appartenant à certaines populations.

  2. C’en est fini de l’école Républicaine qui avait fait la grandeur de la France en permettant au enfants du peuple d’accéder aux plus hautes fonctions. Il est urgent de se réveiller et de virer le mois prochain ce destructeur.

    • « Enfants du peuple » ? Vous me faites bien marrer. Ce serait plutôt une certaine caste, plaçant leurs enfants aux plus hautes fonctions.

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