[Une prof en France] Anne Genetet promet de ne pas changer de cap : mais non !
Avez-vous entendu la chanson d’Anne Genetet : « Ma mère, ma tante, ma belle-mère et ma sœur, oh oh, oui, c’était le bonheur-heur… » (sur l’air de Si j’avais un marteau) ? Oui, il faut avoir un certain âge pour comprendre cette entrée en matière… J’assume.
Ce qu'on attend du système actuel ? Un changement radical
Notre nouveau ministre, le sixième en deux ans et demi, a pensé judicieux d’établir sa légitimité sur sa généalogie élargie : elle est compétente parce que sa mère, sa tante, sa grand-mère et sa belle-mère ont travaillé de près ou de loin avec des enfants. Très bien. Cela nous rassure. Pour autant que l’on en ait eu besoin, car cela fait beau temps que plus personne n’attend d’un ministre de l’Éducation nationale qu’il s’y connût en éducation. Mais là, nous sommes ravis d’apprendre que la compétence s’acquiert par capillarité. Comme mon beau-père est médecin, je vais donc pouvoir réclamer un ordonnancier. Et puisque mon neveu est charpentier, je vais pouvoir me lancer en confiance dans la restauration de ma charpente. Allez, soyons sérieux… Ce qui ressort surtout de cette allocution significativement autocentrée, c’est l’absence de mention masculine. Pure lignée féminine. On préfère intégrer la belle-mère plutôt qu’évoquer le père. Cela nous en dit beaucoup sur l’orientation que va prendre l’Éducation nationale au cours des prochains mois, ou des prochaines semaines s’il s’avère que c'est encore un blitz-ministre. Grande machine à pouponner hypocritement, tout en méprisant foncièrement, la rue de Grenelle va s’orienter toujours plus fermement vers la gynocratie, avec une promotion forte de l’égalitarisme, au sens le plus large du terme. Elle a cru nous contenter en affirmant que « le navire ne changera pas de cap ». Mais non ! Justement, c’est ce que tout le monde attend, réclame, espère, un changement de cap ! Et radical ! En mode volte-face, demi-tour toute, rétropédalage intensif. Ce qu’on attend vis-à-vis du système actuel, c’est la réaction radicale de Raoul : « Aux quat’coins de Paris, qu’on va le retrouver, éparpillé, façon puzzle. Moi, quand on m’en fait trop, j’correctionne plus, j’dynamite, j’disperse, j’ventile ! » C’est cela qu’on escompte, un dynamitage des fondations dont tout le monde sait qu’elles sont branlantes - même ceux qui font semblant d’y croire par lâcheté ou conformisme -, au premier rang desquelles le collège unique.
Nous commençons la troisième semaine de cours. La moitié de mes élèves de 3e ne réussit pas à identifier le verbe dans une phrase. Cette semaine, nous avons essayé de travailler sur les phrases complexes (programme de CM2) et je leur ai réexpliqué ce qu’était une proposition, en distinguant proposition principale et proposition subordonnée. On a tout revu, tout repris, en faisant même des dessins, avec une locomotive (la principale) qui tirait des wagons (les subordonnées)… J’ai pris des objets comme exemple, pour qu’ils manipulent, comme de tout petits enfants. Quand je leur ai donné le premier exercice, la fille qui était juste devant moi, au premier rang, a dit « mais je comprends rien, je sais pas c’est quoi une proposition »… Déduction : une partie de la classe n’a de toute façon pas accès à l’abstraction, et on les plie, on les contorsionne pour essayer de leur faire monter des marches qui sont bien trop hautes pour eux et qui, de toute façon, ne leur conviennent pas ni ne les intéressent. Quel ministre aura le courage de mettre fin au désastre du collège unique ? René Haby avait bien, par quelques textes, bouleversé en profondeur l’ancien système pour installer celui-ci. Anne Genetet rouvrira-t-elle le dossier ? Encore faudrait-il qu’elle en ait le souhait…
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
39 commentaires
Mme Gênetet, médecin de formation me semble-t-il, expatriée en Asie du sud-est, y aurait créé une entreprise qui s’occupait de fournir… du personnel de maison. Je ne sais pas pourquoi, cela sonne bizarrement à mes oreilles, cela évoque un petit monde à part, un entre-soi d’une certaine caste. D’ailleurs, il serait très intéressant de savoir dans quelles écoles publiques ( ? ) les enfants de mme Gênetet ont fait leur scolarité. Juste pour voir…
Encore faudrait-il qu’elle en ait le souhait… et surtout …. les compétences !!
Vous savez bien que, eu égard à leurs longues études, les médecins se targuent d’être hyper-intelligents ( en sus d’être omnipotents) et de tout comprendre au pied levé, sans contradiction possible
Auto satisfaits, auto centrés, 1 touche de « famille » , de confidences « pour faire près du peuple »
le radeau de la méduse de l’EN a coulé depuis longtemps
Pour commencer, cette ministre aurait pu parler clairement en annonçant déjà que l’éducation de nos élèves n’ira pas en s’améliorant et le classement Pisa continuera à dégringoler … Finalement, dans ces conditions, pourquoi ne pas supprimer ce poste de ministre de l’éducation, l’occasion de faire quelques économies …
Comme quoi en France les gens qui nous gouvernent adoptent ce qui ne marche pas, à croire que le naufrage de l’éducation national est le but final.
Pas étonnant qu’on en soit où on est. Même les profs n’ont plus le niveau voulu pour enseigner, mais ils sont syndiqués
De toutes façons quel que soit le ministre, ça ne changera rien, je constate dans les commentaires que la plupart des intervenants analysent ce problème avec les des critères des années 1950/68, ou l’ascenseur social fonctionnait encore, quand les élèves les plus doué entraient en 6eme et bien sur aussi les fils à papa. A l’heure actuelle vu le nombre des classes supérieures, ils n’ont plus besoin de faire marcher l’ascenseur social, ils sont assez nombreux pour « truster » les places qui leur permettront d’asservir les classes inférieures. C’est comme ça que l’on retrouve des jeunes qui malgré tout ont fait quelques études, leur laissant espérer une promotion sociale, être hôtesses de caisse dans les grandes surfaces et les garçons faisant la mise en rayon. Pour si nobles et utiles que soient ces fonctions, elles sont très éloignées des espoirs de ces jeunes. Donc il vaut mieux apprendre un métier manuel, c’est ce qui manque en France et que l’Allemagne à compris depuis longtemps.
Bon constat ..nous sommes encore bien mal partis.
Les yeux pour pleurer devant tant d’insignifiance.
Les critères de sélection pour entrer au gouvernement sont simples :
Être issu d’une famille modeste
Être une femme
Être issu de l’immigration, là c’est la cerise sur le gâteau.
La vraie question est de savoir s’il y a nécessité d’avoir un ministre de l’Éducation nationale qui n’est en fait qu’un porte-parole de syndicats gauchistes. Il s’agit de ne pas faire de vagues et de préserver les privilèges. Il faut dégraisser le mammouth comme le soumettait un ministre pourtant bien ancré à gauche, mais il s’est fait balayé aussitôt…
Vous savez bien chère professeure que la rue de Grenelle est aux mains des syndicats qui dirigent ce que l’on appelle l’éducation nationale et ses pédagogues
La photo en dit long.
Elle n’est tout simplement pas à sa place cette dame et c’est grave car il s’agit de l’Education Nationale qui est en plein marasme.
Je n’ai pas regardé les différentes passations de pouvoir, mais le peu que je lis me fait peur. On met en lumière toute la famille pour nous expliquer qu’on est qualifié. On rappelle comment on s’appelle pour en rajouter sur le racisme supposé des français. On est fier du bilan du prédécesseur qu’on n’a pas encore vu et on s’affole le lendemain quand on a ouvert les tiroirs. On a placé tous les copains et on s’aperçoit qu’on a oublié certains français handicapés ou anciens soldats. On s’enthousiasme sur notre justice alors que son corps est encore chaud. Pas de hausse d’impôts, promis juré, juste quelques ajustements sur les plus aisés, ah! ils sont déjà partis! mais il reste tous les sans dents! Le premier ministre ne sait pas pour combien de temps il est à son poste, il n’a pas défait ses valises, n’a pas encore visité tout son nouveau logement. Et notre grand manitou s’étonne que son peuple est triste!
J’adhère tout à fait à votre commentaire