[Une prof en France] Explosion des mentions au bac et au brevet : l’imposture
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De quoi se mêle Pap Ndiaye ? De tout et de rien à la fois. Il s'emmêle, plutôt… comme la plupart des ministres chargés de l'Éducation nationale depuis quelques décennies. Il se noie sous les priorités. Normalement, si l'on s'en tient à l'étymologie, on n'a qu'une seule priorité. Le mot est construit sur un comparatif (prior = « plus proche ») et renvoie à ce qui est en tête de liste. Aujourd'hui, cette première marche du podium semble être un plateau immense sur lequel se tiennent coude à coude la lutte contre les inégalités, l'éducation sexuelle, la promotion du développement durable, la lutte contre les discriminations et l'homophobie, contre le réchauffement climatique et surtout contre l'extrême droite. La préoccupation essentielle du ministre ne devrait-elle pas être la formation intellectuelle de la jeune génération ?
En fait, ce n'est plus vraiment un problème grâce aux réformes des examens nationaux. Si l'on en croit les chiffres, et leur interprétation par les services de l'État, tout va bien, Madame la Marquise, tout va même de mieux en mieux. Le journal l'Étudiant nous dit qu'en 2023, « le brevet sourit aux candidats, avec un taux de réussite de 89,1 % », qui monte à 90,3 % si l'on ne regarde que le brevet général. Et 28 % des candidats ont obtenu une mention « très bien ». Joie de la nation ! Comme nos élèves sont brillants ! Ils font la fierté de leurs parents et de leurs enseignants. Même liesse populaire à la proclamation des résultats du baccalauréat : 30 % de mentions « assez bien », 19,5 % de mentions « bien » et 9 % de mentions « très bien ». On se demande ce qu'on attend pour restaurer les félicitations du jury, tant les élèves très performants se multiplient, depuis quelques années. Ils n'étaient, en effet, que 0,7 % à décrocher la fameuse mention « très bien », en 1997, ce qui ne remonte pas aux calendes grecques.
Qu'est-ce à dire ? On ne va pas ironiser sur des chiffres qui sont à eux-mêmes leur propre caricature. La situation devient si absurde que seul un silence consterné devrait servir de commentaire. Mais on est en droit de se demander à quoi joue l'État. En effet, les résultats de la dernière enquête PIRLS [Progress in International Reading Literacy - Programme international de recherche en lecture scolaire, NDLR] sont tombés le 16 mai dernier. C'est une étude internationale qui évalue les capacités de lecture et de compréhension de l'écrit. La France reste en deçà de la moyenne européenne et de la moyenne de l'OCDE, et juste en dessous de la moyenne mondiale (elle se classe à la 30e place sur les 43 pays participants, derrière la Turquie, la Serbie et la Slovénie - et très loin du trio de tête composé de Singapour, de Hong Kong et de la Russie, qui comptent entre 20 et 35 % d'élèves atteignant les repères les plus élevés de l'évaluation, quand nous n'en avons que 5 %). Ce qui n'empêche pas le ministère de se féliciter des bons résultats des élèves français, qui ont stabilisé leur chute. À un moment, il faut bien s'arrêter… Si l'on regarde l'enquête PISA (2018), on voit qu'en mathématiques, 11 % de nos candidats sont « très performants », alors que le pourcentage d'élèves « très performants » est de 44 % en Chine, 36 % à Singapour ou 29 % à Hong Kong.
On a déjà tout dit sur ces résultats, en attendant ceux du PISA 2022 qui paraîtront en décembre. Mais deux choses ont attiré mon attention. D'abord, la France est l'un des pays de l'OCDE dans lesquels le lien entre le statut socio-économique et les résultats au PISA est le plus marqué, et la France est aussi l'un des pays dans lesquels on trouve la plus forte proportion d'élèves immigrés parmi les élèves dits « défavorisés ». Ensuite, les élèves français sont ceux qui se plaignent le plus de problèmes de discipline qui perturberaient l'enseignement. Il n'y a qu'en Argentine et au Brésil que l'indice du climat de discipline est inférieur à celui de la France. Y aurait-il un lien entre ces deux données ? On n'a plus le droit de dire grand-chose, en France, ni de corréler des données entre elles, surtout si l'une de ces données a trait à l'immigration, mais ne peut-on penser que certains élèves, par leur comportement, leur faible appétence pour l'effort et le travail et le milieu dans lequel ils évoluent, entravent les apprentissage de toute une génération ? En France, il est interdit de se poser certaines questions. Alors, on ne peut que laisser notre ministre à sa joie, si pure et si sincère.
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21 commentaires
L’éducation nationale est tellement performante que même son ministre préfère mettre ses enfants dans le privé.
Demandez à un professeur qui a corrigé le bac ou le brevet. Pour faire simple : on briefe longuement les correcteurs sur les nombreux motifs qui justifient de mettre des points à une réponse fausse, la bienveillance est requise, les mauvaises notes doivent être justifiées et débattues pour qu’au final, on opère des remontées de notes (ils appellent ça l’harmonisation).
Si on ajoute que les sujets sont de moins en moins exigeants …
On ne peut dispenser un enseignement de qualité à une population dont la proportion de jeunes issus de l’immigration augmente de façon drastrique d’année en année. Une population, qui, de plus, est majoritairement réfractaire a la culture de ceux qui veulent lui inculquer ses valeurs. Même l’arithmétique et les mathématiques demandent de bien comprendre l’énoncé des problèmes Comme on ne peut donner éternellement des aides sociales sans mettre en danger la situation sociale de l’ensemble de la population on ne peut enseigner à des gens qui ne le veulebt pas ; IL faut l’assumer ! Le problème est que les gens dans leur ensemble n’ont plus l’habitude de prendre leur responsabilité de citoyens par un relativisme et un individualisme coupable . Et l’UE en rajoute depuis peu avec l’obligation de prendre des migran!ts supplémentaires ! Ils veulent vraiment nous enfoncer la tête sous l’eau pendant que d’autres, chez nous, se mettrons la tête sous le sable c !