[Une prof en France] La reprise en main de l’école par Emmanuel Macron ?
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Notre nouveau ministre en culottes courtes mais aux dents de loup semble décidé à agir. Pour autant, Emmanuel Macron a déclaré dans les colonnes du Point que « compte tenu des enjeux, l'éducation fait partie du domaine réservé du Président ». Quelle est la caractéristique de ce système bicéphale, si l'on est attentif aux propos tenus dans cet entretien de pré-rentrée ? La coercition. Ce qui pourrait retenir notre attention, à la lecture des déclarations présidentielles, au-delà des formules creuses et des intentions apparemment vertueuses auxquelles aucun dirigeant ne pourrait déroger (qui prétendrait, en effet, vouloir abrutir ou asservir la population, ou favoriser les factions dissidentes ?), c'est l'emploi massif des verbes modaux et du futur. Tout n'est que « devoir » et « obligation ».
« Les élèves qu'on aura évalués, et qui en auront besoin, il faut qu'on puisse les faire rentrer dès le 20 août […] et nous devons reconquérir le mois de juin pour les élèves qui ne passent pas d'épreuve en fin d'année. » Bien sûr, tonton ! Cela sent la convocation d'office pour les enseignants, dans le cadre de leur obligation de service, pour faire de la garderie et revoir avec ces élèves des choses qui ont déjà été abordées mille fois en cours. Si l'on refait, avec les mêmes équipes et la même pédagogie, des choses qui ont échoué pendant dix ans, il y a fort à parier que cela ne fonctionnera pas et ne changera pas radicalement la situation. Mais ce seront toujours des adolescents qui ne tiendront pas les murs et ne vantouseront pas sur les bancs publics pendant ces deux semaines. Les sortir de la rue et les enfermer dans une salle de classe, dans laquelle ils restent déjà cloîtrés pendant près de quinze ans pour de maigres résultats, c'est peut-être une mesure de salut public pour la tranquillité des rues. À voir… À défaut d'une refonte réelle et nécessaire des rythmes scolaires, on ressort une petite rustine.
En parlant de refonte, le Président appelle de ses vœux une révision des programmes d'histoire et d'instruction civique. Pauvres de nous ! Qui n'a pas réformé les programmes d'histoire, au cours des trente dernières années ? Et pour le résultat que l'on sait. Il affirme que « l'histoire doit être enseignée chronologiquement ». La vraie question serait de savoir pourquoi on avait cessé de le faire, si c'est un devoir et une nécessité… Le bon sens ferait-il son retour au sommet de l'État ? C'est si improbable qu'on attend de soulever la roche sous laquelle on trouvera l'anguille. On pourrait penser qu'ils sont inspirés par des conseillers en mode, ceux qui, pour lancer une nouvelle tendance, cherchent ce que vous n'avez pas dans vos placards et qu'ils pourront vous faire acheter. Le renouvellement de tous les manuels d'histoire va ouvrir un beau marché aux éditeurs scolaires, ceux qui se frottent les mains dès qu'un nouveau ministre a une intuition créative. Bon, il faut bien reconnaître que pour une fois, c'est une réforme intéressante et qu'il était temps que l'on revînt à un apprentissage chronologique de l'Histoire. Attendons, maintenant, de voir quels pans de cette Histoire vont être absents des programmes…
De même, nous aurons peut-être quelques surprises désagréables en découvrant, chaque semaine, le « grand texte fondamental sur nos valeurs qui sera lu dans chaque classe puis débattu ». Débattu ? Qui a mis les pieds, récemment, dans une salle de classe sait que le débat n'y a plus cours depuis fort longtemps et que les avis divergents n'y sont guère tolérés, sauf par quelques professeurs francs-tireurs qui ont le courage de s'exposer à d'éventuelles dénonciations. Dans un élan d'enthousiasme et d'irénisme, croyons tous ensemble que la lecture d'un texte de Simone de Beauvoir saupoudré du commentaire d'un extrait du Dictionnaire philosophique, une demi-heure par semaine, permettra de « faire des républicains », pour reprendre l'expression du Président. Soyons assurés que Kevin et Mathéo ne manqueront pas de recevoir goulûment cet enseignement essentiel.
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44 commentaires
Macron est le chef : il décide de tout . Les ministres n’ont aucune marge de manoeuvre . Comme il est incompétent , ses directives sont erratiques . Passer de Pap Ndiaye à Attal , quelle stratégie éducative ? Il aurait dû garder Blanquer qui n’était pas si mal que ça . Si le chef ne l’avait pas freiné , on aurait pas perdu de temps . Sa politique ne marchera pas . Il y a eu trop de laxisme jusqu’ici , les musulmans se sont habitués … Car c’est eux et eux seuls qui causent problème …