[UNE PROF EN FRANCE] Un peu de calcul mental…

Capture d'écran école Ste-Bernadette
Capture d'écran école Ste-Bernadette

Une petite école du Midi - eh oui, c’est là que tout se passe… - forme ses élèves d’une manière remarquable en mathématiques. Grâce à leur maître, Charles-Aimé Capcarrère (Méthode de calcul mental rapide, Éd. Critérion), les enfants de l'école Sainte-Bernadette de Tarbes sont étonnamment performants en calcul mental. Aujourd’hui, on essaie de nous faire croire que cela ne sert à rien si l’on ne vend pas des légumes sur le marché. Pourtant, le calcul mental me semble être une discipline fondamentale. Non seulement il développe les capacités mathématiques pures, en fluidifiant le rapport aux nombres, mais il renforce aussi des qualités plus générales telles que la logique, la rigueur, la rapidité et l’intuition, auxquelles on peut ajouter la confiance en soi. Une vidéo vous donnera un aperçu du résultat du travail fait par ce professeur avec ses classes. La vidéo a fait plus de 278.000 vues sur YouTube, ce qui prouve que les Français se sont intéressés à cette proposition.

Quel secret a permis à ces élèves de CM1 de diviser de tête 54 par 7 en donnant 6 chiffres après la virgule en moins de 5 secondes ou de calculer avec la même rapidité 51 au carré, ou 45 x 63 ? De la magie ? Du dopage ? Non, un astucieux mélange de techniques très anciennes comme les mathématiques védiques (Inde, IIIe millénaire av. J.-C., connues en Europe à partir du IXe siècle apr. J.-C. et relancées au début du XXe siècle), de l’« Abacus finger » et de la méthode Trachtenberg, développée au XXe siècle par le mathématicien russe Jakow Trachtenberg pendant les longs mois qu’il passa dans les camps de concentration nazis.

Cette méthode de calcul mental repose sur une série de règles systématiques pour effectuer des opérations complexes rapidement. Elle se distingue par des techniques permettant de multiplier ou diviser en simplifiant les calculs à travers des étapes répétées. Par exemple, pour multiplier un nombre par 11, on additionne successivement les chiffres du nombre de gauche à droite et on insère les résultats intermédiaires entre les chiffres originaux.

Exemple : si l’on veut calculer 32 x 11, on fait 3 + 2 = 5 et on intercale le 5 entre les 2 chiffres, ce qui donne 352. Si l’on veut faire 431 x 11, on additionne 4 et 3, puis 3 et 1, ce qui nous donne 7 et 4, que l’on intercale entre le premier et le dernier chiffre du nombre initial : 4.741. Simple.

Un exemple de maths védiques ? Comment calculer facilement le carré d’un multiple de 5 ? On prend le nombre qui précède le 5 final et on le multiplie par (lui-même + 1), puis on ajoute 25 après le résultat. Exemple : 352. Je calcule 3 x (3 + 1) = 12, j’ajoute 25 après, ce qui fait 1.225. 752 ? Je fais 7 x (7 + 1) = 7 x 8 = 56, donc 752 = 5.625. Enfantin, effectivement.

La question que l’on se pose maintenant est la suivante : pourquoi n’est-ce pas enseigné dans toutes les écoles de France ? Je suis sûre que vous ferez des propositions intéressantes en commentaires !

Le calcul mental joue un rôle crucial dans la structuration de l’esprit. Il favorise une pensée logique et critique, utile bien au-delà des mathématiques. En encourageant une pratique régulière, les enseignants permettraient aux élèves de développer des compétences transférables : résolution de problèmes, gestion du stress face aux défis et créativité dans l’approche des questions complexes. Est-ce qu’on ne voudrait pas développer ces qualités chez les jeunes Français ? Je ne sais… Le seul élément que j’ai est la réponse apportée par un collègue de mathématiques auquel j’avais envoyé la vidéo : « Moi, je ne veux pas faire des chiens savants… » Les autres collègues n’ont même pas pris la peine de répondre…

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Virginie Fontcalel
Professeur de Lettres

Vos commentaires

43 commentaires

  1. Tout simplement parce qu’une grande majorité des profs de math sont incapables de comprendre ces méthodes.

  2. Vous avez précisé l’enseigne représentative au fronton de cette école , il s’agit certes d’un établissement privé catholique . Dans ces établissements l’enseignement n’est pas rigoriste comme peut l’être dans le service public soumis aux fantasmes des nombreux ministres qui se sont succédé . Cette « perle rare » enseignant de mathématiques pourrait -il dispenser des cours par correspondance ? je pense à la classe de mon petit-fils en 4eme qui depuis la rentrée n’a toujours pas son professeur de mathématiques , elle est belle l’éducation nationale dans le public , n’est ce pas un ou une ministre dans ce défilé de « mode » qui disait qu’il y aurait un professeur face aux élèves à la rentrée ?

  3. Le contraire de « chiens savants » en langage populaire c’est « corniauds » : merci Monsieur le professeur , on vous oubliera très vite .

  4. Elève, j’étais pas mal en calcul mental… mais pas autant que décrit !
    Prof de physique, je développais la notion de cohérence des résultats, face à mes élèves jouant de leurs machines entrant souvent de fausses données (fautes de frappe).
    Ainsi par calcul approximatif, je donnais les résultats à 10% environ et validait ou non les résultats avancés par les élèves.
    Maintenant je me rappelle de Raymond Barre, un grand argentier, sortant un jour une grosse bourde sur une somme dont je ne me souviens plus l’objet. Il n’est pas le seul de nos « grands » politiques dans ce cas !

  5. Nommant cette personne Ministre de l’éducation, ça sera au moins quelqu’un de valable et qui a de bonnes ’idées

    • Ne rêvez pas. Vous n’avez pas idée de l’énorme force d’inertie, voire de résistance qui s’oppose à toute évolution parmi le corps enseignant. Le ministre n’est qu’un pantin qui passe, et ceci depuis plus d’un demi-siècle. Il n’a aucun pouvoir contre les mafias de gauche et franc-maçonne.

  6. Les prêtres de l’âge du bronze et les druides gaulois n’avaient pas le droit d’écrire. Ils devaient tout savoir par coeur dans la tête. Ils étaient mathématiciens et géomètres après vingt années d’étude.

    • Il semble que les druides -seuls- savaient écrire, utilisant l’alphabet grec.
      Très insuffisant pour avoir des écrits gaulois sur la civilisation, l’histoire… dommage !

    • Comment croit on que les pyramides et les lignes de Nazca sans calculettes et ordinateurs? Si nos gouvernements connaissaient le calcul mental la France ne serait certainement pas endettée au niveau actuel.

  7. Calculer de tête rapidement est un gain de temps que j’utilise tous les jours dans les magasins et pour faire mes courses… souvent je compte plus vite que la caissière avec sa machine…

    • Si une vendeuse en boulangerie vous demande 3,80 €, et que vous posez sur le comptoir un billet de 5 et 30 cts en pièces, vous pourrez voir une sueur d’angoisse perler sur son front pour le rendu… Cf. classement PISA !

  8. Je ne sais pas si calculer rapidement de tête des opérations compliquées est utile en soi. Ce qui est intéressant dans la pédagogie des mathématiques, c’est de connaître plusieurs méthodes de résolution, de comprendre leurs connexions, de savoir passer de l’une à l’autre, d’apprendre à en inventer de nouvelles, et de pouvoir les utiliser lorsque l’on est face à de nouveaux problèmes.

  9. Le calcul mental facilite l’esprit critique : quand on sait compter rapidement, on s’aperçoit très vite que la plupart des journalistes ne comprennent rien à ce qu’ils nous racontent.

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