[UNE PROF EN FRANCE] Un peu de calcul mental…
![calcul mental Capture d'écran école Ste-Bernadette](https://media.bvoltaire.fr/file/Bvoltaire/2024/12/IL20241201081249-calcul-mental-929x522.png)
Une petite école du Midi - eh oui, c’est là que tout se passe… - forme ses élèves d’une manière remarquable en mathématiques. Grâce à leur maître, Charles-Aimé Capcarrère (Méthode de calcul mental rapide, Éd. Critérion), les enfants de l'école Sainte-Bernadette de Tarbes sont étonnamment performants en calcul mental. Aujourd’hui, on essaie de nous faire croire que cela ne sert à rien si l’on ne vend pas des légumes sur le marché. Pourtant, le calcul mental me semble être une discipline fondamentale. Non seulement il développe les capacités mathématiques pures, en fluidifiant le rapport aux nombres, mais il renforce aussi des qualités plus générales telles que la logique, la rigueur, la rapidité et l’intuition, auxquelles on peut ajouter la confiance en soi. Une vidéo vous donnera un aperçu du résultat du travail fait par ce professeur avec ses classes. La vidéo a fait plus de 278.000 vues sur YouTube, ce qui prouve que les Français se sont intéressés à cette proposition.
Quel secret a permis à ces élèves de CM1 de diviser de tête 54 par 7 en donnant 6 chiffres après la virgule en moins de 5 secondes ou de calculer avec la même rapidité 51 au carré, ou 45 x 63 ? De la magie ? Du dopage ? Non, un astucieux mélange de techniques très anciennes comme les mathématiques védiques (Inde, IIIe millénaire av. J.-C., connues en Europe à partir du IXe siècle apr. J.-C. et relancées au début du XXe siècle), de l’« Abacus finger » et de la méthode Trachtenberg, développée au XXe siècle par le mathématicien russe Jakow Trachtenberg pendant les longs mois qu’il passa dans les camps de concentration nazis.
Cette méthode de calcul mental repose sur une série de règles systématiques pour effectuer des opérations complexes rapidement. Elle se distingue par des techniques permettant de multiplier ou diviser en simplifiant les calculs à travers des étapes répétées. Par exemple, pour multiplier un nombre par 11, on additionne successivement les chiffres du nombre de gauche à droite et on insère les résultats intermédiaires entre les chiffres originaux.
Exemple : si l’on veut calculer 32 x 11, on fait 3 + 2 = 5 et on intercale le 5 entre les 2 chiffres, ce qui donne 352. Si l’on veut faire 431 x 11, on additionne 4 et 3, puis 3 et 1, ce qui nous donne 7 et 4, que l’on intercale entre le premier et le dernier chiffre du nombre initial : 4.741. Simple.
Un exemple de maths védiques ? Comment calculer facilement le carré d’un multiple de 5 ? On prend le nombre qui précède le 5 final et on le multiplie par (lui-même + 1), puis on ajoute 25 après le résultat. Exemple : 352. Je calcule 3 x (3 + 1) = 12, j’ajoute 25 après, ce qui fait 1.225. 752 ? Je fais 7 x (7 + 1) = 7 x 8 = 56, donc 752 = 5.625. Enfantin, effectivement.
La question que l’on se pose maintenant est la suivante : pourquoi n’est-ce pas enseigné dans toutes les écoles de France ? Je suis sûre que vous ferez des propositions intéressantes en commentaires !
Le calcul mental joue un rôle crucial dans la structuration de l’esprit. Il favorise une pensée logique et critique, utile bien au-delà des mathématiques. En encourageant une pratique régulière, les enseignants permettraient aux élèves de développer des compétences transférables : résolution de problèmes, gestion du stress face aux défis et créativité dans l’approche des questions complexes. Est-ce qu’on ne voudrait pas développer ces qualités chez les jeunes Français ? Je ne sais… Le seul élément que j’ai est la réponse apportée par un collègue de mathématiques auquel j’avais envoyé la vidéo : « Moi, je ne veux pas faire des chiens savants… » Les autres collègues n’ont même pas pris la peine de répondre…
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43 commentaires
Une fois de plus, l’école publique refuse d’imiter ce qui fonctionne chez autrui et continue de se vautrer dans l’idéologie de la médiocratie…
Si vous voulez la même chose en Français, lisez « Plus jamais zéro en dictée ! », d’Anne Bossard. Apprendre aux enfants à devenir des cancres n’est pas une fatalité.
J’ai fait l’essai : c’est génial !!!!!
Une petite remarque de rédaction: on ne met plus de point entre les classes de nombres depuis plusieurs décennies, mais on laisse un intervalle. Par exemple, on écrit 5 625 et non 5.625.
Le calcul mental comme l’apprentissage de l’histoire de manière chronologiques n’ont pas résisté aux beaux esprits de ceux (fort nombreux et pas forcément bien inspirés) qui définissent ce qu’il est important d’enseigner et ce qui ne l’est pas. Il semble que ce qui ne l’est pas l’emporte largement.
« Moi, je ne veux pas faire des chiens savants… » : C’est la démonstration chimiquement pure que de nombreux profs ont eux-mêmes le « cerf-volant » : De toute évidence, ils ne comprennent pas que cette technique de calcul vise surtout à faire travailler le cerveau comme un muscle – le cerveau n’est pas un muscle, mais se développe comme un muscle, en le faisant travailler régulièrement) et qu’il ne s’agit nullement de faire des gamins des mathématiciens professionnels ; et bien sûr, je ne parle pas de l’idéologie de gauche qui leur bloque leur propre cerveau (toute personne qui performe bien est forcément une personne privilégiée à laquelle il faut s’opposer). Enfin, je ne suis pas certaine que dans certaines classes (vous comprenez ce que je veux dire) cette méthode, pourtant assez simple, serait seulement comprise par certains élèves compte tenu du volume de courant d’air qui circule entre toutes les oreilles présentes…..
Je dirais que c’est la démonstration de ce que les enseignants ont oublié l’objet de leur enseignement. Ils doivent transmettre un savoir (et non apprendre aux élèves qui eux apprennent tandis que l’enseignant doit enseigner) Savoir quelque chose n’est pas être un « chien savant » mais donner une chance supplémentaire à un jeune, une aptitude de son cerveau à servir. Et pour lui un respect de soi et une fierté d’être capable.
Je regrette de n’avoir pas eu ce prof quand j’étais élève car le calcul mental fut un moment de torture pendant ma scolarité ! Les maths en général sont mon plus mauvais souvenir ! Je ne doute pas de l’utilité de ces méthodes et je déplore que certains de vos homologues les méprisent. Toutefois, dans les bénéfices que vous citez, je retrouve les qualités imputables à la pratique de la littérature, ce qui me console d’avoir été aussi nulle en maths…
Intéressant article! Il faudrait préciser que le B-A BA du calcul mental , c’est l’apprentissage « par cœur », des tables : addition, multiplication et leurs corollaires soustraction et division.
Les sociétés proto-historiques comptaient jusqu’à douze sur leurs phalanges opposables au pouce et jusqu’à 60 sur la main gauche. Matérialiser sur les mains, ce temps sexagésimal est fini, qui a laissé des traces chez les saxons.
Avec le système décimal, il est nécessaire d’apprendre les tables par cœur. Le fait-on partout dans nos écoles ? La calculette et les pendules numériques ne nécessitent plus cet apprentissage.
Vous avez totalement raison ! D’ailleurs, n’y a-t-il pas eu un temps ancien où les philosophes étaient mathématiciens et vice-versa ?
Le problème est qu’avec l’élection de Mitterrand, les pseudos intellectuels ont pris le pouvoir en dénigrant les mathématiques et tout ce qui touchait de près ou de loin à la technique, jusqu’au travail manuel.
Le premier but était de prendre le pouvoir à ceux qui avaient un vrai cerveau.
Le second but était d’abêtir les français pour qu’ils soient plus facile à contrôler. Et nous y sommes, sans doute bien au-delà de leur espérance …
Donc, pourquoi voulez-vous que la caste qui se partage leur pouvoir depuis 40 ans veuille changer les choses ?
Le dénigrement du travail manuel date de 1968. Bien avant Mitterrand, donc. c’est à cette époque qu’on a arrêté d’enseigner le travail manuel dans les classes.
Merci pour cet article instructif. Il est toujours agréable de savoir compter de tête et rapidement. C’est aussi utile. Il ne faut toutefois pas ramener la maîtrise des mathématiques à cette seule capacité. Hélas, actuellement, dans le cursus des élèves jusqu’en classes préparatoires incluses, nos jeunes ne rencontreront pas les mathématiques! Le classement de la France en ce domaine est donc appelé à chuter brutalement dans les années à venir.
Il y a donc tout a écrire, car, depuis les années fastes où notre pays était un des meilleurs formateurs du monde, de l’eau a coulé sous les ponts et bien des choses et des approches ont évolué. Rappelons aussi que la France a peu de bons physiciens en comparaison avec d’autres pays depuis le début des années 40. Ceux qui invoqueraient les prix Nobel devraient peser, avant de le faire, le caractère politique de ces récompenses. Il nous faut donc tout reprendre et mettre l’accent là où il doit être mis. Un travail qui n’est effectué par personne à ce jour en France alors que l’on voit des initiatives intéressantes aux USA, même si elles ne sont pas toujours réussies.
« Moi, je ne veux pas faire des chiens savants… » !!
« Je préfère en faire des cancres … à mon image » ! C’est ce qu’aurait dû répondre cet « enseignant ». Avec ce genre d’animal de foire on n’est pas près de remporter le concours PISA.
Merci bien : vous avez tout-à-fait raison et c’est très juste ! Sans remonter trop loin, il y a eu dans l’enseignement les ardoises et la séance de calcul mental les faisait lever (après inscription du résultat à la craie) > le plus rapide…
La structuration du cerveau par ce type de calcul est fondamentale : elle reste ; on calcule vite et bien, et on a en physique (autre discipline très scientifique), des ordres de grandeurs ce qui est essentiel également. On sait tout de suite si on dit des bêtises ou pas ; comme le disait un grand mathématicien Français vivant (et physicien aussi) : « Il n’y a aucun calcul qu’on ne puisse pas faire de tête… ».
C’est comme les tables de multiplication : indispensables et fondamentales (on apprenait autrefois les tables 11 -simple- et 12) > vous devez savoir si le résultat de vos calculs est cohérent ou aberrant.
Récemment, une jeune jeune boulangère pour vendre ses baguettes ne connaissait pas ses tables : manifestement, 3 baguettes à 1.30 € lui posaient problème…Bon, c’est une preuve du désastre de l’instruction publique.
Revenons comme vous le dites à quelques savoirs essentiels et simples : les fondamentaux. Écrire (au stylo), compter (vite), lire (sans ânonner), comprendre rapidement et analyser une situation.
Bon…vous avez du travail ! Merci de nouveau pour vos chroniques pertinentes et agréables.
Mais pardon, pour cela, il faudrait déjà abandonner le smartphone, qui empêche tout effort intellectuel.
Le calcul mental, comme toute discipline scientifique ou littéraire, offre une liberté intellectuelle dans la vie courante… de plus, pratiquement à la portée de tout le monde, pour peu qu’on veuille s’y adonner.
Mme Fontcalel, future Ministre de l’éducation Nationale ? car voici quelqu’un de très intelligent !