Une simple amende pour le port d’un couteau : merci, Dupond-Moretti !

poignard

C’est une information qui risque de faire grand bruit. Selon nos confrères du Figaro, les services de police et de gendarmerie ont reçu une note de la Direction des affaires criminelles et des grâces (DGAC) du ministère de la Justice, datée du 12 avril, les avertissant que le « port/transport d'arme de catégorie D » (celle des couteaux) allait être sanctionné moins sévèrement qu’auparavant. Ce type d’infraction entraînait jusqu’alors un passage au poste de police avec garde à vue à la clef. Mais par la grâce de cette vaste expérimentation, le délit sera puni simplement d’une amende de 500 euros et la confiscation de l’objet.

Il est précisé dans la note que l’agent aura toutefois toujours le droit de décider, selon les circonstances, s’il faut donner une simple amende ou s’il doit déclencher la procédure en vigueur jusqu’alors. Cette mesure s’applique depuis le 17 avril dans des villes telles que Rennes, Bordeaux, Lyon ou Marseille, et doit s’ouvrir « sur le ressort du tribunal judiciaire de Paris à compter du 2 mai 2024 », soit à quelques semaines de l’ouverture des Jeux olympiques…

Une démission des pouvoirs publics

Le message envoyé à tous ceux qui seraient tentés de déambuler dans nos rues avec un couteau dans la poche est bien évidemment désastreux. Pourquoi s’en priveraient-ils, si la Justice leur dit en substance qu’un tel délit n’est pas si grave et ne mérite pas plus d’une simple amende ? À titre de comparaison, la loi prévoit exactement la même sanction pour la conduite d’un véhicule sans assurance.

Il faut aussi noter que cette initiative du ministère dirigé par Éric Dupond-Moretti est lancée au moment précis où les attaques à l’arme blanche sont de plus en plus fréquentes en France. Les enfants du parc d’Annecy en juin 2023, Thomas et les siens à Crépol en novembre 2023, un touriste allemand près de la tour Eiffel en décembre 2023, un Algérien à Bordeaux le 9 avril dernier, une collégienne de 14 ans, hier encore, à Souffelweyersheim, en Alsace… Ces quelques affaires médiatisées ne sont pas isolées. Il suffit de balayer les réseaux sociaux ou de consulter la presse locale pour constater que l’agression à l’arme blanche est devenue un fait quotidien. D’après la dernière étude de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, plus de 120 attaques au couteau auraient lieu chaque jour en France.

Le symptôme d’une longue maladie

Au lieu de banaliser le port du couteau, l’État devrait sévir, au contraire, et comprendre le basculement civilisationnel qu’il représente. Les dagues, lames et autres armes tranchantes sont devenues, en quelques années, un mode opératoire courant, un moyen d’expression presque comme un autre, et comptent désormais pour 29 % des homicides commis en France. S’il souhaite réellement renverser la tendance, le gouvernement doit, au préalable, ouvrir les yeux sur la nature d’un phénomène qui n’est que le symptôme d’une maladie plus profonde. Ce n’est pas par pur hasard si l’usage des couteaux s’est développé dans l’Hexagone en même temps que les flux migratoires extra-européens. Avec l’importation de mœurs étrangères qu’elle occasionne, l’immigration est le carburant de cette flambée de violence. Il serait temps qu’Éric Dupond-Moretti en prenne conscience.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

30 commentaires

  1. …en « même temps » l’état désarme les Français. Le port d’un couteau de combat est une tradition pour certains. La doctrine c’est de respecter leur culture. La notre, c’est « aux armes citoyens ». Cela écrit il y a couteau et couteau, Nous voyageons en France avec un couteau, saucisson oblige !!!

  2. Encore un qui nous parle de l’ Hexagone parce que le mot France est trop connoté à droite !
    C’est le même réflexe pavlovien qui remplace le clandestin par le migrant !

  3. Pour une fois je suis en contradiction avec un article de BV. En efet il y a plusieurs type de couteaux. Je suis un rural et j’ai un canif (aujourd’hui un opinel N°6) dans ma poche depuis que je suis enfant. C’est indispensable dans une ferme. Ensuite j’ai été prof d’électricité et souvent ce canif me servait pour des réparations rapides. (pince coupante, tournevis, parfois taille crayon…) Les étudiants m’appelait McGyver.
    Donc il faut définir le type de couteaux interdits et ceux autorisés.

  4. Comment qualifier une telle décision digne de malades mentaux autrement que par le mot trahison par une équipe de dirigeants incapables, incompétents et, «  éventuellement » complices ?!

    • Trahison est le mot qui convient, on y ajoute un peu de collaboration avec l’ennemi. Il serait temps d’agir, non !!

  5. On reste confondu en constatant l’incohérence qui sévit dans les décisions prises par ceux qui sont censés gouverner notre pays avec comme objectif d’ y améliorer les conditions de vie.

  6. « Les dagues, lames et autres armes tranchantes sont devenues, en quelques années, un mode opératoire courant, » Retour direct au Moyen Age, plus précisément au VIIè siècle. Sous appellation de « progrès ».

  7. Une fois de plus le message envoyé est un encouragement mais n’est pas vraiment surprenant de la part de ce garde des sceaux plus préoccupé du sort des voyous que de celui des victimes. Applaudi dans les prisons, il est un des très mauvais choix de notre DRH de l’Elysée après avoir affirmé les yeux dans les yeux qu’il ne serait jamais ministre !

  8. Deux millions de Français portant un couteau vont rapporter à 500 ans euros l’amende, un milliard d’euros. Si on ajoute les français des banlieues, on arrive à cinq milliards. Jack pot pour l’État. ! On pourrait penser que c’est Bercy qui a créé ce nouvel impôt.
    (PS, seul bémol, pour les cinq milliards, on n’est pas sûr que l’argent rentre facilement)

  9. Dupont-moretti aurait mieux fait de rester avocat, parce que comme garde des sceaux il ne vaut rien du tout !c’est un parleur et bla bla bla et bla bla bla !

  10. En somme, laver sa voiture chez soi (450 euros) ou faire du feu dans son jardin (450 euros) sont aussi dangereux pour autrui que le port d’un couteau dans l’espace public !

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