Une société en transes
3 minutes de lecture
Macron a parlé.
Un ami qui refuse de se faire vacciner m’appelle de bonne heure, affolé. « Il faut prendre les armes ! »
Que se passe-t-il ? Le passe sanitaire va bientôt devenir le passe-partout ?
Que va-t-on interdire aux pestiférés ? Les grands lieux de réunion et de rencontre ?
Les grandes surfaces ? Tant mieux ! La petite épicerie espagnole en bas de chez moi se frotte les mains. Pas de McDo sans passe ? On trouvera bien des restaurateurs pour nous servir. Comme aux temps de la prohibition, les clandés vont reprendre du service.
Un passe pour les transports publics ? J’attends le jour où Tisséo, les transports publics toulousains, vont devoir embaucher des milliers de contrôleurs postés à chaque accès de bus, de métro pour vérifier si vous êtes sain.
Au-delà de cette mascarade, une chose me préoccupe, c’est l’évolution de notre civilisation.
J’ai vécu et grandi dans la civilisation de l’image, pas brillante, mais dans laquelle il restait encore un vague vernis poétique et métaphysique. Mais le vernis, ça ne dure pas. Il a commencé à se craqueler sous les coups de boutoir du consumérisme matérialiste.
Nous sommes à l’aboutissement de cette dégringolade : la civilisation de l’image a muté en civilisation du fantasme et sa conséquence logique : une société en transes.
Mettez tous les suffixes que vous voudrez : trans-genre, trans-gène, trans-humain, j’ai même vu, dans ma spécialité, trans-photographie. Le but ultime ? Construire un homme compétitif, capable de résister aussi bien aux virus qu’aux lois du marché. Donc un homme sain, au QI supérieur à 110 capable de porter le flambeau prométhéen de la victoire de l’IA (intelligence artificielle).
La réalité n’existe pas, seule compte la technique.
C’est le programme ouvertement annoncé par un de ses défenseurs technolâtre lors d’un débat visible sur la chaîne de Vincent Lapierre dans la série Ça va bien se passer : « Transhumanisme et homme augmenté, le débat ».
Les arguments du transhumaniste font froid dans le dos. Il défend ainsi l’idée que, dans le futur, la reproduction humaine ne se fera qu’en laboratoire. Je cite :
« La beauté (sic !) de la logique technologique c’est qu’on ne peut pas la refuser, vous pouvez avoir des personnes qui la refusent, qui décident de faire des enfants naturellement comme on l’a toujours fait. Très bien. Mais de l’autre côté, vous aurez des personnes qui le font et, par concurrence, vous allez être dépassés et, à la fin, c’est comme toute technologie, elles se normalisera et les personnes qui continueront à faire ce choix marginal seront marginalisées et on se posera même la question si des personnes qui refusent cela et préfèrent que leurs enfants naissent avec un QI par pur hasard de la génétique ne sont-ils pas quelque part dans une situation de maltraitance parentale ? »
Cet odieux chantage, à la faveur d’une épidémie, s’installe dans les esprits. Je sais que je vais faire hurler, mais il ne s’agit pas ici d’une simple question prophylactique mais bien d’une question philosophique et plus spécifiquement anthropologique.
Je crains que tout ça ne se passe pas bien.
Thématiques :
Covid19Vos commentaires
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées