Union européenne : le moteur franco-allemand grippé ?
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La réalité rattrape toujours les fautes, les chimères et fictions des politiques... C'est un axiome de base. À commencer par cette illusion selon laquelle le fameux moteur franco-allemand serait le deus ex machina de l'Europe.
Depuis des années, les gouvernements français ne jurent que par l'Allemagne ; Paris n'a de cesse de courtiser Berlin, sans s'apercevoir - ou en refusant de voir - l'évolution « nationale » de l'Allemagne qui entend de plus en plus agir par elle-même et revendique, par exemple, le siège permanent du Conseil de sécurité de la France et passe Strasbourg, siège du Parlement européen, par pertes et profits : voir les déclarations de Annegret Kramp-Karrenbauer (AKK) ainsi que celles, similaires, du vice-chancelier Olaf Scholz...
Mais les querelles d'Allemands ne s'arrêtent pas là. Elles viennent de prendre une ampleur étonnante avec les exigences de Berlin, exprimées par la chancelière Angela Merkel, sur la coopération en matière d'armement : projet de l'avion du futur dit SCAF (pour système de combat aérien du futur). L'Allemagne exige de pouvoir accéder aux brevets de Dassault - qui résultent de 70 ans de travail français - au grand dam d'Éric Trappier, PDG de Dassault qui a dénoncé au Sénat le chantage allemand, rappelant que la France est capable de réaliser ce projet seule !
Les divergences se poursuivent avec les prétentions d'Emmanuel Macron qui souhaite ardemment que l'Europe prenne ses distances avec l'OTAN et se dote d'une défense européenne. Projet qui sent le soufre pour Berlin, qui reste très attaché à l'OTAN et à l'article 42-7 du traité de l'Union européenne qui stipule : « Les engagements souscrits au sein de l'organisation du traité de l'Atlantique Nord, qui reste pour les États qui en sont membres le fondement de leur défense collective et l'instance de sa mise en œuvre. »
Angela Merkel morigéna Emmanuel Macron lorsqu'il lança, dans une formule à l'emporte-pièce : « L'OTAN est en mort cérébrale. » Pour compléter ce point, on lira avec grand intérêt l'entretien de Wilfried von Bredow, spécialiste de la politique allemande de défense, qui affirme, dans Le Figaro du 12 mars dernier : « La réalité est que si les Allemands doivent choisir entre l'Europe et l'OTAN, ils choisiront l'OTAN. »
À ce stade de l'évocation des bonnes relations franco-allemandes et des illusions d'Emmanuel Macron, on passera sous silence la fermeture unilatérale de la frontière entre la Moselle et la Sarre...
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