Union européenne : Thierry Breton, trop content de lui
Thierry Breton est content de lui. Cela se voit et il veut surtout que cela s’entende. Ainsi, interrogé par Léa Salamé sur France Inter, ce 26 octobre, à propos de la régulation des réseaux sociaux, affirme-t-il : « Nous sommes une très grande démocratie de 450 millions de concitoyens, la première démocratie du monde libre à avoir mis en place une régulation de nos réseaux sociaux. »
Passons vite sur le second point de cette déclaration. Faire la police sur Internet ? Autant vider l’océan avec une paille ou dessabler le Sahara à l’aide d’une fourchette. Et puis, ne s’agirait-il pas d’une énième loi liberticide ? En revanche, le premier point est autrement plus intéressant. Il y a d’abord le « nous » de majesté. Parle-t-il de la France ? Évidemment que non. De l’Europe, alors ? Mais le Vieux Continent n’est pas une nation. L'Union européenne, une démocratie, donc ? Cela demeure à vérifier, Thierry Breton ayant été, à l’instar de ses pairs européistes, coopté et non point hissé à son rang de commissaire européen au Marché intérieur par le vote du peuple.
Il se croit encore au temps de la guerre froide…
« Commissaire », déjà, rien que ce nom, qui fleure bon la « démocratie »… Et pas n’importe quelle « démocratie », une démocratie du « monde libre ». Là, c’est Hibernatus qu’on aurait exhumé au bout de trois décennies de son glacis soviétique mais qui n’aurait même pas compris que la guerre froide, c’était fini.
Et que dire de l’Inde, cette nation démocratique forte de plus d’un milliard d’habitants ? Surtout que son Premier ministre, Narendra Modi, lui, au moins, a été élu par une grande majorité de ses compatriotes, au contraire d’un Thierry Breton ou d’une Ursula von der Leyen. Car ces technocrates ne sont pas élus, préférant se coopter entre eux, avec des règles au moins aussi opaques que celles permettant de désigner les hiérarques chinois. À ce titre, les autorités européennes n’ont rien à envier à la Cité interdite.
Pour tout arranger, Thierry Breton parle de l’Union européenne comme d’une « démocratie », tentant en quelque sorte de nous faire croire qu’il s’agirait d’une nation ; ce qu’elle n’a jamais été. Bref, il parle au nom d’une oligarchie qui ne tient compte de l’avis des peuples européens uniquement quand ces derniers n’ont pas l’outrecuidance de la contredire. Comme modèle de « démocratie », on a vu mieux, mon neveu.
Si, au moins, ce cénacle se démenait pour faire entendre la voix du Vieux Continent au sein du concert des nations, telle la Chine dont le moins qu’on puisse prétendre est que ses dirigeants ne ménagent pas leur peine pour défendre leurs intérêts nationaux. Mais là, qui peut définir la diplomatie européenne, si ce n’est par son inconditionnel alignement sur celle de la Maison-Blanche ?
Le digne fils de Jean Monnet, l’Américain ?
Il est vrai que dès l’origine, le ver était dans le fruit, avec Jean Monnet, père de la construction européenne et par ailleurs salarié des Américains ; ce qui se savait depuis longtemps, mais qui a été rendu officiel par Marie-France Garaud en 2017. Avec Thierry Breton et ses comparses, la relève paraît assurée. Ce, d’autant plus qu’à la tête des entreprises françaises où il a officié, des fleurons tels que Bull, Thomson ou Atos, il est un fait largement avéré qu’il n’a pas transpiré plus que de raison pour les maintenir dans le giron national ; voire même européen.
L’année prochaine, il se chuchote qu’il pourrait mener la liste macroniste aux élections européennes. À en croire les sondages, cette dernière serait devancée de plus de huit points par celle de Jordan Bardella, le président du Rassemblement national. Ça devrait lui faire tout drôle, de briguer les suffrages de ces gens bizarres et qu’il ne connaît que par ouï-dire : le peuple. Et de faire, au passage, l’apprentissage de ce truc bizarre qu’on appelle « démocratie ».
Il n’est pas impossible qu’une telle épreuve puisse le conduire à un peu plus d’humilité, Thierry Breton n’étant visiblement pas né le jour de la Saint-Modeste.
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain
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46 commentaires
Vous croyez vraiment, Monsieur Gauthier, que Thierry Breton va passer d’une indemnité MONSTRUEUSE, COLLOSSALE de commissaire européen (27290€ brut) à la misère, relative (9162€ brut) octroyée à un parlementaire européen ? Perdre d’un coup les 2/3 d’un salaire pour lequel il ne transpire pas ! Il faut être fou et je ne le crois pas que cet homme sot fou. Inconscient sûrement, mais pas fou.
Vous avez raison sur le « pognon ». Mais si l’europe par un improbable miracle, venait à basculer dans les heures les plus sombres de notre histoire, c’est à dire changer de majorité, en français cette fois, ce môônsieur perdrait sa place . Il serait donc entrain de chercher une autre « planque » !
J’aime : » dessabler le Sahara à l’aide d’une fourchette » . Mais tout est bon dans ce commentaire, vraiment bon. » Commissaire « . Effectivement, un air de soviétisme dans cette dénomination, et pas du meilleur air. On s’interroge très peu à propos de ce machin, « Bruxelles » dit populairement . Qui contrôle ce machin ? Ses effectifs, ses rémunérations ? Ils sont très grassement payés selon quelques rumeurs. Pas de grèves, de revendications salariales dans ce machin ! Pas de burn out, pas de conditions de travail déplorables ! L’isolement total à la mode soviétique, le Kremlin européen. La démocratie exemplaire en quelque sorte ! Pour ne revenir au contrôle des réseaux. Sont-ils conscients que ce sont des exutoires ? Que la colère du peuple se couche sur micro au lieu de s’exprimer dans la rue avec pioches et fourches ?
Très mauvais souvenir de cet auttre « »président des cercueils »… une ancienne de France Télécom.
Ah ! C’est bien lui qui était à la tête de France Télécom à l’époque des « passages à l’acte » ?
J’avais un doute. Vous me l’ôtez.
En espérant que les électeurs daignent ce déplacer afin d’exprimer leur immense insatisfaction et surtout que leur choix démocratique qui viendrait à renverser la table espérons le ne soit pas comme nous avons put déjà le connaître bafoué par ces « grand démocrates européens »
Thierry Breton, la version mâle de Von der Leyen, aussi dangereux pour l’humanité européenne.
Vive le Frexit, vive l’UExit, vive l’implosion de l’UE !
Trois fois YES !
Quand on regarde le pédigré de cet individu, son action à la tête de différentes entreprises françaises, ce qu’il dit vouloir faire, on a envie de le jeter avec l’eau du bain qu’est l' »union européenne »!
« Ça devrait lui faire tout drôle, de briguer les suffrages de ces gens bizarres et qu’il ne connaît que par ouï-dire… » Ces gueux, ces moins que rien, qu’il méprise profondément et dont il se désole sans doute qu’on n’ait encore rien trouvé qui permette de se passer de leur vote.
Bien envoyé !
M.Breton , le type qui avait lancé il y a quelques semaines , une idée géniale : Un porte avions européen !!! Si , si , imaginez le commandant Français , le second allemand , le chef machines , Espagnol , chef Avia , Portugais , etc , etc .. On parle dans quelle langue ? Anglais bien sûr. Quid des intérêts divergents de chaque nation , Qui tranchera ? Un porte avions qui emporte la bombe nucléaire , qui décide de l’emploi ??? Voilà l’idée Fumeuse de ce » Génie » .qui n’a bien sûr jamais mis les pieds sur un P.A .
Excellent.
Encore un Narcisse autosatisfait qui voit l’Europe en rose alors qu’elle est rouge sang prête à l’exsanguinotherapie en vue d’un grand remplacement, un sang nouveau qui n’est pas le nôtre. Tous ces politicards professionnels vivent dans une bulle et sont atteint de cécité et n’entendent rien à la réalité de ce que vivent les con…citoyens .
Je ne crois pas que ces apparatchiks mettent en lice leurs privilèges. Cependant ce serait « croustillant «
Ces gens-là n’ayant jamais foulé le sol des gens d’en bas n’ont aucune idée de ce que vit le commun de la plèbe. Dans leur entre-soi de nantis cooptés ils se préoccupent surtout de leur propre avenir et de celui des pays et entreprises qui leur offrent diverses récompenses pour services rendus. En France la démocratie s’est définitivement éteinte en 2007 lorsque la mal nommée représentation nationale a jeté aussi orties le vote des citoyens.
Le petit chef va sans doute faire trembler de peur les tenants d’internet !!!
Plus fort que le reste du monde, lui aussi doit croire que la terre est plate !
Chassons ces usurpateurs qui ne rêvent que de notre disparition.
Il est grand temps que les peuples reprennent leur droit démocratique à faire respecter leurs choix…
A une époque c’était les cons qui osaient tout ! … Mais là, ce sont les coucous poli-tocards qui osent tout et qui détruisent tout ! … Jusqu’à quand ? …
Cette caste se croit dans « Hunger games » … La zone « EURO » devient une « Mad max land » où « orange mécanique » devient « loi » ! … Frexit de toute urgence
Jusqu’à quand ? … Mais jusqu’à ce que les européens le veulent par leurs votes en 2024 ! Car la France n’est pas seule sur le coup, ils y a beaucoup d’autres pays avec d’autres intérêts !
C’est un fait que si l’Albanie, le Kosovo, etc, rejoignent l’UE, les intérêts de chacun divergeront.
Mais pour le FREXIT, la France serait bel et bien seule sur le coup !