Universités : face au wokisme, la riposte s’organise (enfin) !

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Le temps serait-il venu de briser enfin l'omerta qui enveloppe la tyrannie woke ? C'est en tout cas ce que laissent présager diverses initiatives menées par des « conservateurs » pour faire entendre leur voix. Leur but : non pas imposer, à leur tour, leur idéologie mais simplement garantir la pérennité du plus grand ennemi du wokisme : la liberté d'expression.

Accueillir les réfugiés académiques

Le dernier projet en date pour contrer ce courant de pensée progressiste est d'envergure : mené par un professeur britannique, Eric Kaufmann, il consiste en la création d'un Centre de recherche pour les sciences sociales hétérodoxes. Le centre ouvrira en 2024 et sera rattaché à l'université de Buckingham. S'il est le seul professeur pour le moment, Eric Kaufmann espère bien attirer « de plus en plus de réfugiés académiques » afin de former la soixantaine d'étudiants qu'il aimerait accueillir en 2024. L'enseignement consistera à instruire les élèves sur « les origines, la dynamique et les implications de l’idéologie culturelle des classes dominantes ».

Le pari est noble, et surtout courageux de la part d'un homme qui, depuis 2019, est poursuivi par une cabale qui l'accuse de « suprémacisme blanc ». En cause, la publication d'un essai, Whiteshift: Populism, Immigration and the Future of White Majorities, cherchant à expliquer la panique identitaire qui avait conduit, selon lui, à l'élection de Donald Trump. La thèse du professeur, qui dénonce la montée d'un sentiment « anti-blanc », n'a pas plu. Celui qui était à la tête du département de science politique du Birkbeck College de l’université de Londres voit alors la sérénité de sa carrière compromise à cause de son franc-parler. L'événement le pousse à rêver d'un espace pour la liberté d'expression, notamment dans les sciences sociales, ce qui donne le jour à son projet de centre de recherche.

Des voix s'élèvent contre le wokisme

Eric Kaufmann n'est pas le seul à avoir été « effacé » pour ses opinions. De nombreux orateurs, au cours des dernières années, ont été interdits de cité dans les universités britanniques en raison de leurs opinons conservatrices. Un mouvement qui avait conduit Boris Johnson à élever la voix pour contrer cette censure toute-puissante : « La liberté d’expression est au cœur même de notre démocratie. Il est tout à fait juste que nos grandes universités - lieux historiques de la liberté de penser - voient désormais cette liberté protégée et renforcée par des protections juridiques plus solides », écrivait-il ainsi, sur Twitter, en 2021. De son côté, le ministre de l'Éducation britannique, Gavin Williamson, faisait également part de sa préoccupation : « Je suis profondément inquiet de l’effet paralysant sur les campus d’une censure et d’un silence inacceptables », ajoutant : « Nous devons renforcer la liberté d’expression dans l’enseignement supérieur en renforçant les obligations légales existantes et en veillant à ce que des mesures énergiques soient prises en cas de violation. »

Et cette contre-offensive n'est pas menée seulement à l'étranger. Ainsi, à la Sorbonne, en janvier 2022, la tenue d'un colloque « Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture » déclenchait l'ire de la gauche. Soixante-quatorze universitaires signaient alors une tribune dans Le Monde pour dénoncer la tenue d'un colloque inutile et subversif et vilipender la « rhétorique réactionnaire des nouveaux inquisiteurs ». Une réaction qui n'a pas empêché les universitaires de recenser, tour à tour, les folies wokistes et de chercher ensemble des moyens pour endiguer le phénomène.

Petit à petit, donc, l'idée d'une riposte à la vaste offensive woke fait son chemin. Aux divers cas isolés se joignent désormais des personnalités, et parfois même des politiques. Une saine réaction qui devrait soulager les universitaires en leur prouvant qu'ils ne sont pas seuls dans leur combat et qui, espérons-le, tendra à rétablir un certain équilibre dans un enseignement gangrené par le progressisme.

Marie-Camille Le Conte
Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Pour moi, cette lutte contre le wokisme est infiniment plus importante que celle contre l’abaya et les tenues vestimentaires. Attal aurait du commencer par çà. Comme pour le coronavirus, avant de lutter contre une agression venant de l’extérieur, il vaut mieux se refaire intérieurement une santé et une immunité parfaite.

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