USA : le camp démocrate en zone de turbulence ; qui pour remplacer Joe Biden ?

Capture d'écran © CNN
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Pour la journaliste Bari Weiss, « ils savaient ». Personne, au sein du parti et parmi ses proches, n’ignorait la décrépitude intellectuelle de Joe Biden. Et tous se sont donné le mot pour tenter de le dissimuler tant que faire se peut. Mais l’évidence s’est imposée au grand écran. Aux États-Unis, le débat du 27 juin dernier, diffusé sur CNN, a semé un vent de panique au sein du camp démocrate. La contre-performance de Joe Biden laisse pantois. Dans les couloirs feutrés du Parti démocrate, les bruits de couloir montent et un constat semble s’imposer : ce n’est pas un simple « rhume » (ainsi que son équipe de campagne l’a prétexté). Biden n’est tout simplement plus capable. Le président des États-Unis a perdu de sa superbe, il est devenu un vieil homme au discours hypophonique et décousu et aux capacités cognitives déclinantes.

Un spectacle affligeant qui a poussé le prestigieux journal américain The New York Times à demander que Joe Biden renonce à sa candidature présidentielle : « Biden a été un président admirable. […] Mais le plus grand service public […] qu’il puisse maintenant rendre est d’annoncer qu’il ne se représentera pas aux élections. » Le verdict est sans appel.

 

 

Comble d'ironie, ce duel avait été convoqué, de l’aveu même du président octogénaire pour répondre aux préoccupations concernant son acuité mentale. Il n’aura fait que les renforcer, mettant le Parti démocrate au pied du mur : rester dans le déni et maintenir « Sleepy Joe » (Joe le dormeur) « awake » (réveillé) autant que possible jusqu’au scrutin présidentiel, le 5 novembre prochain, ou lui trouver un remplaçant avant l’investiture du parti qui se tiendra en août à Chicago, à l’occasion de la Convention démocrate.

Thomas L. Friedman, éditorialiste du New York Times et ami personnel du président démocrate depuis plus de vingt ans, ne cache pas son profond dépit : « J’ai fondu en larmes devant mon écran de télévision », dit-il. « Biden n’est plus l’homme qu’il était il y a quatre ans », il n’est plus que « l’ombre d’un dirigeant », poursuit Thomas L. Friedman, aux côtés de Kathleen Kingsbury. « Il faut [savoir] quitter la scène. » Il faut savoir… C’est Charles Aznavour qui le chante le mieux (« Il faut savoir, coûte que coûte,/garder toute sa dignité/Et malgré ce qu'il nous en coûte,/s'en aller sans se retourner »). Joe Biden l'avoue lui même : « Je ne débats pas aussi bien qu’autrefois. Je ne parle plus aussi aisément qu'autrefois », déclare-t-il, au lendemain du débat sur CNN. Mais contrairement à Aznavour, Biden, lui, ne sait pas : il persiste et s’accroche, « l’air pitoyable », comme une bernique à son rocher : « Je peux faire le job », affirmait-il encore, face à ses fidèles partisans en Caroline du Nord.

Qui pour lui succéder ?

Mais face au bulldozer Trump, les démocrates ont pâle allure et la question qui est sur toutes les lèvres, à présent, est de savoir qui, au sein du parti, pourrait succéder à « Robinette ». Parmi les candidats pressentis, un nom retient toute l’attention : celui de Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis. Il se pourrait que la colistière de Joe Biden le remplace et devienne, d’ici moins de six mois, la première femme à occuper le Bureau ovale. Rappelons que Joe Biden fut également vice-président de Barack Obama, avant de devenir, à son tour, président des États-Unis... Pour Laurence Haim, journaliste franco-américaine correspondante aux États-Unis, le scénario est plus que plausible. Cependant, Kamala Harris pâtit d’une forte impopularité, à l’inverse de l’ancienne première dame Michelle Obama, qui jouit pour sa part d’un prestige et d’une notoriété inégalés. Mais encore faut-il que l'hypothèse présidentielle soit envisagée. Pour l’heure, Michelle Obama a toujours démenti toute ambition présidentielle.

En réalité, Joe Biden ne pourra être débarqué que s’il renonce de lui-même à l’investiture, à moins qu’une procédure ne soit intentée à son encontre au motif de son inaptitude à briguer une telle dignité. Qui, au sein de l’establishment démocrate, aura cette audace ? Pour l’heure, personne. Et en dépit du KO qui l’a mis au tapis face à Trump, les ténors démocrates préfèrent le requinquer plutôt que de tout recommencer, avec précipitation. « Sa femme (Jill Biden) et son fils lui disent de rester. Ils pensent qu’il est le meilleur pour battre Trump », écrit, sur X, Laurence Haim.

Pour les deux anciens présidents démocrates, Barack Obama et Bill Clinton, le cap doit être maintenu, Biden à la barre. « Les mauvaises soirées de débat, ça arrive. Faites-moi confiance, je sais », déclare, d'un revers de main, Barack Obama. « Joe Biden nous a donné trois ans de leadership solide […], tout en nous sortant du bourbier où Donald Trump nous a laissés. C'est là le véritable enjeu de novembre », soutient Bill Clinton. Facile à dire. Les absences de Joe Biden ne se régleront pas aussi facilement.

Anna Morel
Anna Morel
Journaliste stagiaire. Master en relations internationales.

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Ce qui caractérise le plus les gauchistes, c’est le déni.
    Biden n’a pas perdu sa superbe, il était déjà très déclinant il y a quatre ans. On était en période COVID, il n’est pratiquement pas sorti de chez lui, donc ça s’est moins remarqué. Pour son investiture, il avait une oreillette, et il ne comprenait pas ce qu’on lui disait dedans. Il est passé devant devant des troupes et a répété bien haut. « saluez les marines ».
    On l’a vu marcher dans tous les sens sur une scène, sans savoir ce qu’il devait faire, serrant des mains imaginaires. Plus récemment, il a parlé de François Mitterrand, comme s’il l’avait rencontré la veille…
    il a passé une semaine à Camp David pour préparer ce fameux débat, idée de médecins et de cadre du parti.
    Bien sûr que les démocrates savaient, depuis le début.

  2. Biden est la démonstration que le Président des USA est, quelque soit son état de santé, une marionnette entre les mains des « Grands Marchands Éclairés » et des idéologues mondialistes qui gouvernent l’Occident, en aspirant à gouverner le monde. C’est vrai pour à peu près tous les dirigeants occidentaux.

    • C’est amusant, enfin presque, cette propension qu’ont les journalistes européens, et vous en êtes une preuve de plus, à encenser les democrates, la gauche americaine, et a tailler des croupieres à Trump. J’imagine sans peine que les citoyens americains attendent, febriles, vos avis pour savoir pour qui voter. Avoir fait une ecole de journalisme ne vous donne pas la science infuse ni la clairvoyance. Laissez donc les americains décider qui sera leur président, à tout prendre, Trump est peut être moins nuisible que n’importe quel démocrate…

      • Les journalistes européens, prisonniers de la gauche depuis un siècle, ont amplement eu le temps de développer un Syndrome de Stockholm. De nos jours, ils ne peuvent plus s’en passer, attendant ses consignes avec une déférente fébrilité.

  3. Qui pour remplacer Biden ?
    Mais n’importe qui, bien sûr ! Comme d’habitude !
    A condition, toutefois, que ce soit une marionette parfaitement docile entre les mains des marionnettistes mondialistes.
    Vivement que Trump (ou un autre Américain) casse ce rythme devenu aussi suspect aux States que la succession des Fronts Populaires éhontés dans les reste de la France.

    • Et n’oublions que si l’économie va mieux grâce à Biden, c’est surtout grâce à la guerre provoqué en Ukraine car nous payons plus cher l’énergie et tout le reste à cause des sanctions imposées à la Russie par nos imbéciles européens ! Ce que ne voulait surtout pas le général de Gaulle, lui qui avait bien compris la mentalité des Américains !
      Une Michelle Obama au pouvoir serait aussi la pire des choses qui pourrait arriver !

      • Décision des dirigeants européens ? Que nenni, sur pression des démocrates américains qui ont engrangé un maximum tout en ruinant l’Europe ! Le Général de Gaulle lui était sortit de l’OTAN et avec raison. Macron lui veut envoyer des militaires français en Ukraine et fournir des mirages 2000-5. Et maintenant il fait alliance avec les antisémites et les pro-immigration et pro-Palestine. Rappelons que Mélanchon s’est réjouit dimanche du « succès » de NFP et a dédié cette « victoire » à la Palestine. Votez LR-RN pour faire barrage à la disparition de la France !

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