Les vacances du Président : à la recherche de l’authentique…

Ça y est, le suspense insoutenable est levé. On sait désormais où les époux Macron passent leurs vacances : à Marseille. Nous y sommes donc : au creux de la vague estivale. Trump joue à se faire peur ou à nous faire peur avec la Corée du Nord. Mais tout cela, c’est loin. La guerre de Trump n’aura pas lieu, c’est sûr, les spécialistes de "C dans l’air" l’ont d’ailleurs dit. Au creux de la vague, disais-je. Et l’indicateur, la jauge, le témoin, c’est évidemment l’information sur les vacances de ceux qui nous gouvernent. Un truc qui marche à tous les coups et qui permet de faire du papier à bon compte en profitant de la curiosité plus ou moins légitime des Français.

Ainsi, les vacances des époux Macron-Trogneux auront été, cette année, une mine inépuisable de papiers. De quoi satisfaire Nicolas Hulot, qui s’inquiète tant au sujet de l’épuisement des ressources de notre pauvre planète. Une mécanique bien huilée, comme une bimbo sur la plage.

Premier temps de la mécanique : où donc vont-ils passer leurs vacances ? Brégançon, la Lanterne, ailleurs ? L’occasion de nous faire un petit descriptif des lieux, histoire de nous faire un peu rêver, quoi.

Deuxième temps : des bruits courent sur une éventuelle palabre dans les Pouilles.

Troisième temps : le démenti. Non, les Macron resteront en France. On était, comme qui dirait, comme rassuré, soulagé.

Quatrième temps : et l’on repart dans les conjectures. Et pour mieux maintenir le suspense à la Hitchcock, on nous livre un indice : ce sera dans un lieu où ils ne sont jamais allés. Le mystère est entier.

À noter que, pour chaque temps, le retour rétro sur les vacances des anciens Présidents se déguste comme des olives à l’apéro en attendant le repas. De Gaulle à la Boisserie, Pompidou faisant du bateau, Giscard, torse nu, maillot de bain deux pièces-cuisine dans son jus des années 70, Mitterrand avec ses livres, ses arbres et ses ânes, Chirac jouant Mes vacances s’appellent Maurice, Sarkozy nous en foutant plein la vue et Hollande désespérément beauf. Ils nous auront tout fait.

Et puis, pour calmer notre soif inextinguible, vint le moment de livrer en fin de semaine dernière les lieux de vacances des excellences ministérielles. La mise en bouche.

Enfin, donc, aujourd’hui, vient le cinquième temps. La délivrance, en quelque sorte, la révélation au bon peuple du lieu de séjour. Marseille. Il fallait y penser. D’une certaine façon, House of cards à la sauce Plus belle la vie. Une sorte de synthèse du macronisme, diront les exégètes. Une virée au bar du Mistral est possible. On apprend qu’ils ont ou vont - je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu, comme chantait Michel Fugain – visiter le "Château de ma mère". Les psys vont pouvoir s’en donner à cœur joie… En tout cas, on est là dans la cueillette de l’authentique. Bon, Macron n’est pas Ugolin et Brigitte n’est pas Manon, mais faites un petit effort, voyons. Au programme, aussi : la visite de la salle de classe reconstituée du petit Marcel Pagnol. Là, c’est à la fois la petite touche nostalgie pour Brigitte, ancienne de la maison, et le petit message politique : on va remettre de l’ordre dans l’école. Ce sera tout comme avant, vous allez voir. D’ailleurs, vous avez vu le ministre de l’Éducation que je vous ai donné. Il ne lui manque plus que la blouse grise et la règle en bois.

Ah, les vacances des Présidents ! Et un papier de plus… Tiens, au fait, une idée de vacances pour l’an prochain : du côté de Guermantes, à l’ombre des jeunes filles en fleur, ce serait pas mal, non ?

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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