Vacances scolaires : Emmanuel Macron relance le débat à Marseille
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Nouveau grand chantier, nouveau « débat ». Emmanuel Macron, lors de sa visite dans une école marseillaise, cette semaine, a encore fait du Macron. Passant soigneusement outre la présence du ministre de l’Éducation nationale, normalement préposé à ce type de questions, le chef de l’État a abordé le problème épineux du « temps scolaire », expliquant que, selon lui, les vacances d’été duraient trop longtemps. Soit.
FLASH | Emmanuel #Macron a appelé à "repenser" le temps scolaire et la durée des vacances.
"Quand on a des vacances de 3 mois, les inégalités reviennent".pic.twitter.com/sBKUDA3ld3
— Cerfia (@CerfiaFR) June 27, 2023
Sur le fond, la question posée par le Président est justifiée, et elle ne date pas d’hier. L’instauration de l’école obligatoire par Jules Ferry en 1882 a en effet lancé ce débat, le rythme scolaire devant à l'époque s’adapter à l’instruction religieuse et aux travaux agricoles. Les vacances d’été duraient alors un mois seulement et furent allongées de deux semaines en 1922 pour permettre aux enfants de participer aux travaux des champs. En 1939, les vacances s’allongent encore d’un mois, faisant passer les congés d’été à dix semaines. Depuis, à quelques variables près, la durée des vacances demeure assez stable, malgré quelques essais pour réduire les congés. La réforme des « rythmes scolaires » engagée par Vincent Peillon en 2013, avec pour objectif de réduire les vacances d’été à six semaines seulement, avait ainsi été un fiasco.
Dix ans plus tard, pourtant, Emmanuel Macron semble vouloir relancer la discussion. Comme ça, à la Macron : avec des airs de ne pas y toucher, de ne pas avoir prévu son discours. Le voilà qui déplore des enfants « crevés » par un rythme mal réparti, des « inégalités » dans l’apprentissage… Des propos corroborés par une note de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), publiée en avril 2013, qui explique que « à l’issue de cette période de congés, les écarts de performances augmentent. C’est le principal constat de cette étude réalisée auprès d’élèves entrés en CP en 2020. » Au-delà de cet aspect, il ne paraît pas aberrant, quoi qu'il en soit, d’assouplir le rythme scolaire très dense à l’année pour laisser les enfants à l’école une à deux semaines de plus. Ces questions sont bien réelles et l'on aurait pu, naïvement, espérer qu’elles intéressent Pap Ndiaye. Las, notre ministre de l’Éducation nationale a bien d’autres chats, autrement plus urgents sans doute, à fouetter. Alors, le Président s’en charge, avec le don habituel qu’il a à poser des questions sans jamais y répondre, à lancer de grands chantiers que nous serions bien en peine de dénombrer, tant il multiplie les promesses.
Lorsqu’il évoque ce « grand chantier », Emmanuel Macron ne peut être plus juste. On pourrait même dire un immense, un gigantesque chantier. Car du rythme scolaire dépend une foule de rythmes. À commencer par celui des professeurs, bien sûr, qui n’ont de cesse de se rebiffer contre leurs conditions de travail, et à qui l’on demanderait de travailler plus. Difficile d’imaginer que la réforme passe chez eux sans faire de vague. Les secteurs du tourisme prendraient également de plein fouet cette révolution, qui réduirait de beaucoup la « haute saison » qui leur permet de survivre à la « basse ». De même, avoir la possibilité d’occuper ses enfants durant deux mois est un luxe que toutes les familles ne peuvent se permettre. Autant de questions aussi épineuses qu’essentielles qui ne méritent pas d’être traitées à la va-vite, au cours d’un discours qui semble presque improvisé. Si Emmanuel Macron laisse Pap Ndiaye comme ministre de l’Éducation nationale, c’est normalement qu’il le considère à la hauteur de sa charge. Notre Président serait bien inspiré de laisser à ses ministres le travail qui correspond à leur charge, au lieu de lancer publiquement des débats explosifs comme le ferait un politicien lambda. Peut-être pourrait-il enfin songer à prendre des décisions concrètes... et, pourquoi pas, revoir avec son ministre, en interne, la liste des priorités liées à l'école ?
Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV
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17 commentaires
Les enfants fatigués par des rythmes infernaux ?
Avec des vacances toutes les 6 semaines ?
Comment faisaient les écoliers en 1960 ?
Rien de plus urgent à faire monsieur Macron ?
Avant de songer à raccourcir les vacances d’été il aurait déjà fallu veiller à éviter qu’elles ne s’allongent. Un des objectifs affichés il y a quelques temps était « la reconquête du mois de Juin ». Suite à la réforme Blanquer du lycée, la plus grande partie des épreuves du bac ayant lieu bien plus tôt, les élèves n’ont plus guère que la philo et le « grand oral » au programme, beaucoup ont déjà leur bac et ne viennent plus en cours, les professeurs sont moins nombreux à être mobilisés jusqu’en Juillet par les corrections et les oraux. De ce fait c’est quasiment un mois de vacances supplémentaires qui a été reconquis … Mais Macron ne semble pas être au courant; peut-être que son ministre Pap N’Diaye ne l’est-il pas non plus ?
Belle photo ! Encore un regard de lapin pris dans les phares. Ça sent la chnouff ! Les vacances, nouveau sujet stérile pour semer la zizanie.
Macron relance le débat dans toutes les directions, jusqu’à en donner le tournis au français, donc au marseillais qui préfèrent le huer et le siffler.
Ce n’est plus relancer le débat, c’est la fuite en avant, avant la fuite à Varennes.
Je ne sais pas si la photo au dessus de l’article est bien celle d’E.M., mais franchement, j’ai du mal à le reconnaître. On dirait un sosie mal grimé.
Ceci dit, si tel est le cas, j’espère que les enseignants verront leur salaire augmenter.
Parce que, ce que nombre de personnes ne savent pas est que le salaire annuel décompté est fonction de leurs heures auxquelles sont ajoutées les 5 semaines de congés payés. Le total est alors divisé par 12. Alors oui, ils sont payés pendant leurs vacances, mais pour cela on leur diminue leur alaire réel mensuel (on appelle cela « salaire annualisé » avec une rémunération lissée au cours d’une période de 12 mois)
Si si, je pense que c’est bien lui, un peu décoiffé, entrain de se dire « souris, t’es filmé » et le nouveau Pap « beau profil ! ». Merci pour l’info salariale ! Ayons une pensée pour eux… les profs.
Effectivement, dans certains cursus scolaire, les vacances durent jusqu’à 5 mois. Si les élèves avaient des cours normaux, durant une vraie année scolaire, certaines formations pourraient être achevée en 3 années au lieu des 5 années actuelles. Au fait, quelle est la durée des vacances du parlement et du sénat ?
Le problème de l’immigration envahissante il s’en tape il préfère parler de la durée des vacances scolaires qu’il sait très bien ne bougeront pas cause syndicats fortement opposés à tout raccourcissement.
Zorro décide sans consultation des enseignants et des professionnels du tourisme ….De mieux en mieux …
ils sont beaux. Ils pourraient nous faire de beaux enfants .
Effectivement les vacances sont trop longues par rapport au nombre d’heures d’enseignement. Et ce ne sont pas 2 mais 3 mois de grandes vacances auxquelles nous assistons car le mois de juin est quasiment un mois « chômé » pour enseignants, élèves et étudiants puisque les programmes sont « terminés depuis longtemps, examens du bac et autres venant les perturber. Et cela ne date pas d’hier car j’ai souvenir, que lycéen à l’époque, nos « études » se résumaient, déjà, à jouer « au morpion », vous voyez ? Mais il faut reconnaître qu’à cette époque lointaine le bac valait son pesant de savoir. Le certificat de fin d’études aussi ….
Macron veut peut-être écourter les vacances d’été pour mieux répartir les futurs nouveaux cours d’éducation sexuelle qui, dans l’emploi du temps actuel, n’auraient sans doute pas de créneau disponible ?? J’ai connu les vacances d’été de trois mois puis de deux mois et demi vers 1961 je crois, et deux semaines à Noël et à Pâques. Rien en novembre ni en février. Mais on savait s’occuper, on n’était pas délinquants !
Revoir les priorités de l’école en effet et surtout assurer un enseignement de qualité . Il y a là déjà de quoi faire vu le niveau .
Un président qui s’occupe du calendrier des vacances scolaires ! A-t-il bien compris le sens de sa fonction ? J’en doute
Il est grillé à l’international alors il sévit dans les popotes.
Même réflexion ! Il mélange tout ! Cerveau embrouillé…
Sachant que certains sont déjà partis au delà de mare nostrum depuis un bon mois …