Vacances scolaires : il faut tordre le cou à ce serpent de mer !
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Régulièrement, comme un serpent de mer, les vacances scolaires reviennent à la surface de l’actualité. Les débats vont bon train sans qu’on s’interroge sur toutes les données du problème.
Il s’agit de savoir si les vacances sont ou non trop longues, si elles sont bien réparties dans l’année. Le ministre de l’Éducation, dans un entretien au JDD, estime que "chaque fois qu’on parle du rythme de l’enfant au XXIe siècle, on doit se poser la question des vacances, qu’il s’agisse de l’été ou des vacances intermédiaires".
Il a sans doute raison. Mais, avant d’aller plus loin, il faut tordre le cou à une idée toute faite : le calendrier scolaire n’est pas dicté par des raisons principalement pédagogiques. Non ! Les impératifs économiques l’emportent.
Autrefois, le calendrier intégrait la saison de la chasse ou le travail aux champs. De nos jours, depuis la création de zones pour les vacances intermédiaires, ce sont des facteurs comme les embouteillages sur les routes, le tourisme (notamment les sports d’hiver) qui priment. Des zones pour les vacances d’été sont même envisagées pour étaler davantage la fréquentation des stations balnéaires.
Intervient aussi dans la réflexion la comparaison avec les autres pays de l’Union européenne, où l’on compte en moyenne 181 jours de cours par an, contre 162 en France. Ce regard sur l’extérieur semble surtout traduire une volonté d’uniformiser les règles : l’Europe s’intéresse même à nos vacances… Pourtant, chaque pays ne se distingue-t-il pas par ses traditions, sa culture et les spécificités de son système éducatif ?
Les Français sont partagés sur la question de la réduction des vacances scolaires. Il faut dire que le problème est complexe et ne se limite pas à un calendrier.
S’il faut trouver le point d’équilibre pour répondre au mieux aux intérêts de toutes les parties concernées, c’est l’intérêt de l’élève qui doit être considéré. Ainsi, le découpage en zones pour les vacances d’hiver et de printemps ne permet pas de respecter partout l’alternance entre sept semaines de cours et une période de congé, rythme idéal selon les spécialistes.
L’allongement de l’année scolaire ne peut se concevoir sans une réforme du baccalauréat – ce que souhaite sans doute le ministre. En réduisant le temps consacré aux examens, les élèves des lycées pourraient poursuivre leurs cours plus longtemps. Mais il faut en mesurer toutes les conséquences sur la valeur, déjà discutée, du baccalauréat. Sans compter que le contrôle continu n’est pas seulement source d’inégalités, il est dévoreur de temps au détriment de l’enseignement.
Quant à l’étalement des vacances d’été, qui ne déplairait pas aux professionnels du transport et du tourisme, il aurait l’inconvénient d’empêcher les réunions familiales pendant l’été. Ou, paradoxalement, de les concentrer sur une période commune entre les zones.
On peut se demander cependant si, plutôt que de réveiller ce serpent de mer, le ministre ne devrait pas se concentrer prioritairement sur les programmes et les méthodes d’apprentissage. Il vaut mieux s’instruire efficacement sur une période plus courte que de faire une sieste ludique les trois quarts de l’année.
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