Vaccin ou pas vaccin pour les jeunes ?
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La presse a récemment annoncé que lors d'une des manifestations du 31 juillet à Paris contre le passe sanitaire, un médecin avait pris la parole pour évoquer, à propos de la vaccination des enfants, l'étude faite par Pfizer sur un groupe de jeunes de 12 à 15 ans faisant état d'effets indésirable sévères de type neurologique et troubles du comportement. Ce médecin affirme, aussi, avoir vérifié le rapport qui a permis d'obtenir l’AMM [autorisation de mise sur le marché, NDLR] pour le vaccin Pfizer et remarqué que les effets indésirables avaient été censurés et masqués par des carrés noirs. Ces affirmations ne sont, bien sûr, pas en faveur de la vaccination des enfants et des adolescents, et entretiennent le doute sur l'objectivité des informations qu'on livre au public.
Si on consulte l'étude faite par Pfizer, on constate qu’effectivement, ils décrivent 5 cas d'effets secondaires sérieux lors d'une étude en double aveugle effectuée sur 2.260 participants âgés de 12 à 15 ans. Parmi ces effets secondaires, un est survenu dans le groupe qui ne recevait qu'un placebo, les 4 autres sont survenus dans le groupe ayant été vacciné, mais il s'agit de jeunes gens qui étaient déjà traités par des psychotropes avant leur vaccination et qui ont présenté une aggravation de leur symptômes. Il n'est pas raisonnable de tirer des arguments anti-vaccination pour les jeunes à partir de ces éléments-là, car cet épisode est somme toute assez banal lorsque on expérimente un nouveau produit.
Le problème de l'intérêt de la vaccination des jeunes se situe ailleurs
La littérature rapporte des cas de Covid chez les jeunes, parfois des Covid longs ou des formes avec complications, mais le pourcentage de jeunes atteints par le Covid reste minime et le nombre de jeunes patients hospitalisés pour Covid dans la tranche d'âge de 0 à 14 ans est inférieur à 1 %. Les jeunes ne sont donc pas à l'abri du virus, mais dans l'immense majorité des cas, ils ne développeront qu'une forme fruste, voire asymptomatique. On peut alors se poser la question de savoir s'il est légitime de les vacciner pour les protéger d'une maladie qui sera très vraisemblablement bénigne chez eux. Des scientifiques norvégiens et américains ont fait une étude basée sur un modèle mathématique de prévisions qui montre que les enfants seraient plus réceptifs à l'infection au fur et à mesure que les adultes deviendraient immunisés, ce qui semble logique. Cependant, cela n'implique pas que les enfants développent des formes graves, même s'ils sont plus nombreux à porter le virus.
L'autre argument en faveur de la vaccination des enfants est celui qui consiste à dire qu'il faut protéger l'ensemble de la population en limitant les facteurs de risque, et donc le nombre de porteurs du virus. Cependant, diverses études ont montré que même la population vaccinée pouvait être porteuse du virus et contagieuse.
La question soulevée par la vaccination des jeunes pose surtout le problème d'injecter à cette population une substance qui peut éventuellement avoir des effets secondaires, chez des gens qui ne sont pas à risque élevé, avec, pour l'individu, un bénéfice minime sachant qu'il appartient à une catégorie de population chez qui les cas de Covid graves sont rarissimes, et que sa vaccination n'entraînera qu'un bénéfice faible pour l'ensemble de la population.
Reste ensuite les enjeux économiques et politiques qui viendront vraisemblablement influencer le formatage des opinions sur cette question.
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