Vaccinez-vous, revaccinez-vous, qu’ils disaient, vous verrez du pays… ou pas !

That is the question que chacun se pose à l’arrivée des beaux jours, du week-end pascal et des vacances du même métal. Sauf que l’épée de Macron plane au-dessus de nos têtes : tous confinés ou pas ? À moins que nous ne soyons tous enfermés dehors pour les semaines à venir…

Bien aimable, Le Figaro a tenté, ce mardi, de nous guider dans le dédale des autorisations qui concernent déjà dix-neuf départements et plus de vingt millions de Français ; chiffres qui pourraient bien connaître une certaine inflation d’ici la fin de semaine. La pression est, en effet, très forte du côté des « enfermistes », impatients de nous boucler tous avec une laisse au pied.

Après l’épisode kafkaïen sur les autorisations dérogatoires compréhensibles seulement des unijambistes faisant le poirier, le gouvernement a revu sa copie. La nouvelle attestation, revue à la baisse (sic) « liste douze motifs et définit trois cas de figure ».

Globalement, on peut donc s’enfermer dehors autant qu’on veut dans un rayon de 10 km pour satisfaire son hygiène sportive, et se rendre à 30 km pour acheter une baguette croustillante à condition de s’y être soi-même autorisé par écrit. Le couvre-feu continue, néanmoins, de s'appliquer entre 19 h et 6 h dans la France entière, mais vous pouvez toutefois y déroger pour vous rendre à la gare ou l'aéroport, « pour des déplacements [...] liés à des transits ferroviaires, aériens ou en bus pour des déplacements de longue distance ». Mais attention, a dit le Premier ministre Castex, « pour les départements en confinement, les déplacements interrégionaux sont interdits, sauf pour des motifs impérieux ou professionnels ». Qui sont autorisés. Ou pas. Dans des zones interdites. Ou pas.

C’est simple : on peut tout faire sauf si c’est pour le plaisir. Le plaisir est interdit, à moins que vous n’alliez chez un voisin européen. Exemple : les Parisiens ne peuvent pas aller manger des crêpes à Quimper, mais des tapas à Barcelone, pas de problème.

Bon, il paraît que tout cela ne sera, bientôt, plus qu’un mauvais souvenir si nous acceptons d’être sages, respectueux des consignes et vaccinés. Pour cela, nous sommes pistés par le « contact tracing ». Des brigades super efficaces dont Le Parisien nous dit que celle de Bobigny, par exemple, compte 180 à 220 agents engagés « dans une course contre le virus et contre la montre ». Il faut dire que le 9-3 bat des records, et pas seulement dans la revente de shit : le taux d’incidence y est, en effet, le plus élevé du pays, avec 789,6 cas pour 100.000 habitants.

Pour faire le boulot, l’assurance maladie a embauché des centaines d’agents pour passer des coups de fil : 3.500 à 4.000 par jour, en ce moment, vers les « cas contacts ». Mais voilà, appeler, c’est bien, encore faut-il être compris… et donc, pour refléter la grande diversité ethnique de la Seine-Saint-Denis, on parle 34 langues sur le centre d’appel de Bobigny : anglais, mandarin, turc, bambara, soninké, peul, tamoul, etc. « Dans cette salle, quand on écoute, on se sent à Babel », dit, au Parisien, le responsable de la plate-forme, Mariusz Wawrzyniak.

Comment va-t-on en sortir ? Par la vaccination. Promis juré craché par terre.

La preuve : « Alors que la flambée épidémique fait craindre de nouvelles mesures, les quelque 2,7 millions de Français ayant reçu deux doses retrouvent une partie de leur vie normale. Et offrent de l’espoir à la grande majorité de la population qui attend son tour », assure Le Parisien.

Mais c’est quoi, une vie normale, quand, même vacciné, on est contraint de « continuer à respecter les gestes barrières et porter le masque » en permanence ; quand on ne peut toujours pas fréquenter les lieux de culture ; quand on ne peut pas se poser en terrasse pour boire un café et encore moins s’attabler au restaurant ? Quand les magasins sont fermés, quand il faut bosser enfermé chez soi et se masquer devant ses enfants ? C’est ça, la vie ?

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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