Val-d’Izé : un nouveau Crépol évité de justesse ?

Samedi 22 mars, des « jeunes » armés de couteaux ont tenté de s'introduire dans une petite fête privée, à Val-d'Izé.
Photo Site de la mairie de Val d'Izé
Photo Site de la mairie de Val d'Izé

Ce devait être une sympathique petite fête de village, comme il s’en déroulait jadis partout à travers le pays. Samedi 22 mars dernier, le club de basket de Val-d'Izé, commune bretonne de 2.600 âmes, organisait sa soirée annuelle, au sein du centre culturel municipal. Au menu : apéritif saucisse et colombo de poulet pour les grands, cordon bleu et gratin pour les enfants. Ouverture de la piste de danse à 23h30. Tout avait été prévu pour que les adhérents du club passent un bon moment.

La soirée vire au cauchemar

Mais c’était compter sans l’irruption d’un groupe d’individus inconnus des organisateurs. Selon nos confrères d’Actu.fr, une bande « qui n’avait rien à voir avec le club de basket » aurait tenté, à plusieurs reprises, de s’introduire à l’intérieur du centre culturel sans y avoir été invitée. « On ne les connaît pas […] on est certain qu’ils ne sont pas de Val-d’Izé », a rapporté un témoin de la scène. Certains de ces « jeunes » étaient, semble-t-il, armés de couteaux. En tentant de s’interposer, le père d’un des licenciés a été grièvement blessé à la tête. Il a été hospitalisé, victime d’un traumatisme crânien.

Les indésirables ont, finalement, fui à l’arrivée des gendarmes, mais plusieurs jours après les faits, l’émoi reste grand, dans le petit village. « Ils sont venus pour provoquer, certainement pas pour s’amuser », rapporte l’un des basketteurs. Des auditions ont eu lieu dès le lundi 24 mars. La victime blessée à la tête, notamment, a été entendue et des vidéos ont été transmises aux forces de l’ordre afin de mieux cerner le profil des assaillants.

Des airs de Crépol

Impossible de ne pas relever de grandes similitudes entre cet événement et l’attaque du bal de Crépol, survenue dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023 : une petite commune tranquille, une fête privée, l’arrivée soudaine d’une bande extérieure, des couteaux, des coups portés sans raison apparente… L'enquête confirmera ou non le parallèle. Une chose est certaine : si Val-d'Izé reproduit la dimension ethno-culturelle de Crépol, la Justice ne se pressera pas pour l’attester. Dans l’affaire de Crépol, un an et demi après le meurtre de Thomas, et alors que pas moins de neuf témoignages confirment l’existence de propos hostiles aux « Blancs », le caractère raciste de l’attaque n’a toujours pas été retenu par le parquet. Et cette semaine, encore, Éric Zemmour a été condamné à 9.000 euros d’amende pour avoir proposé une analyse du drame prenant en compte sa signification civilisationnelle. « Nous avons, aujourd’hui, une situation où nous avons deux peuples, deux France, deux jeunesses, celle de Thomas, celle de Chahid », avait déclaré le patron de Reconquête, le 30 novembre 2023, sur BFM-TV.

Les événements survenus le 22 mars dernier à Val-d'Izé s’inscrivent dans une tendance de fond. Un phénomène nouveau dont Crépol ne constitue que l’épisode le plus médiatisé. Après ce premier bal sanglant, il y a eu un autre bal attaqué à Murinais, en mai 2024, puis une fête de village perturbée à Fréjeville, dans le Tarn, au mois de juin suivant. À chaque fois, les tensions « communautaires » - comme on dit pudiquement – étaient au cœur des affrontements.

Aujourd’hui, le réveil est brutal, pour les habitants de la France rurale. Alors qu’ils pensaient être à l’abri, ils comprennent qu’ils sont désormais, eux aussi, les cibles d’une jeunesse violente et prédatrice.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

64 commentaires

  1. Tous mes compliments à l’auteur du commentaire signé « Apiculteur » ce jour à 15h21.
    Bonne fin de journée

  2. Bien entendu, signal radio totalement absent dans toute la bienpensance, qui ne s’aventure même pas à évoquer un « fait divers ».

  3. Je me souviens d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre (comme dit la chanson d’Aznavour). La chanson a fait long-feu et moi quand je me regarde dans le miroir le matin, je me demande ce qui m’est arrivé. Il revient à ma mémoire les souvenirs de mon adolescence, passée à cheval sur les Seventeen et le début des années 80. Je suis à la fois un enfant du baby boom et de la génération x. En cette époque euphorique où les gens étaient heureux de consommer, nos vêtements se coloriaient d’orange, de marron et de vert-pomme, comme les papiers peints des cuisines de nos mères. Mon père regardait sur notre téléviseur noir et blanc le journal de 20 heures en fumant sa Gitane, quant à ma mère et moi, nous attendions les variétés de Maritie et Gilbert Carpentier : Décors de plateaux TV grossiers mais charmants, robes lamées de Dalida et pantalons pattes d’eph, avec les belles bâchantes en prime de Michel Delpech et sa chemise ouverte, façon col pelle à tarte, exhibant une chaîne en or. Dans notre société des trente-glorieuses il n’était pas encore question de la nouvelle France et de ses diversités autres, que la diversité musicale, celles « des forces de la joie » selon Arthur Conte, désignant ainsi les émissions de variétés populaires. L’autoroute du soleil avait laissé la Nationale 7 de Trenet sur le bord de la route des vacances, avant que le 1er choc pétrolier de 1973 ne limite les bouchons à l’entrée de Millau…À cette époque j’habitais un petit village Bourguignon essentiellement à vocation viticole. En semaine à la sortie du lycée nous-nous regroupions autour de l’église, endroit stratégique à l’écart du centre du village, où la jeunesse pouvait s’exprimer avec ses hordes de mobylettes pétaradantes, sans trop déranger les habitants du village. Si nous voulions notre liberté il fallait respecter la tranquillité de nos aïeuls. Notre éducation se fit sur du donnant- donnant et de sévères réprimandes à coups de pieds aux fesses, lorsque nous dépassions les limites. Nos parents n’étaient pas condamnés en justice pour autant, pour une claque donnée de trop. Un peu plus tard quand on coupa les cerisiers dans les vignes, les portes des clapiers battirent aux vents aux abords des basses-cours abandonnées. Le dernier ban de paysans fut jeté sur les route pour aller travailler en usine et nos mobylettes désertèrent la place de l’église, au profit des bals populaires, qui avaient lieu tour à tour, chaque fin de semaine dans les villages environnants. La fièvre du samedi soir des années 80 ne faisait que de commencer, ponctuée par des combats de coqs juvéniles et s’achevant sur une réconciliation improbable, arrosée de ballons de rouge qui défilaient sur le zinc du comptoir de bar. A cette époque nos Opinel et autres couteaux Suisses restaient bien au fond de nos poches pour le casse-croûte du midi prit sur le pouce dans les vignes ou à l’usine. Le mot qui revenait souvent à la buvette comme à l’entrée des bals, c’était : les jeunes !
    Salut les jeunes, ah, c’est encore des jeunes qui se bagarrent pour une fille, ou qu’est-ce que vous buvez les jeunes : une Kro. ou un canon de rouge ?
    En ce temps là une chose est certaine, nous étions jeunes (et beaux). Un jeune était appelé un jeune, une racaille était nommée une racaille !
    Pas de confusion dans les mots car l’on ne cherchait pas à embrouiller son voisin.
    Albert Camu ne disait-il pas, que mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde ?
    A méditer pour nos langues de bois et nos hypocrites habituels.

    • Mais plus personne ne nous écoute, ni même ne nous supporte. Tourner, un compliment à une fille ou plaisanter, un peu gauloisement nous amène facilement au tribunal, mais se balader avec un coutelas de 20 cm. n’est que gamins qui se divertissent le soir. A l’âge de Thomas je prenais le train seule pour rejoidre Paris, je déambulais le jeudi après-midi toujours seule pour visiter Paris en long et en large et ma mère et moi rentrions par le dernier train de Paris à Enghien, sans JAMAIS avoir été importunées.

    • Et le fils d’un ami, un jeune bien élevé et poli, vient de gagner une contravention (200 € ?), car lors d’un contrôle, des « forces de l’ordre  » (il ne causait aucun désordre …) ont fouillé son sac à dos et trouvé un couteau …. Il est vrai qu’il était blond et aux cheveux courts, donc suspect.

  4. D’où viennent ces « jeunes »?
    On aimerait connaitre leur nationalité ,leur métier s’ils en ont!

  5. Et la justice est mobilisée pour juger un de nos plus grands acteurs parce que des parangons de vertu ,sur le retour, se sentent victimes d’ un comportement ,certes peu élégant,mais certainement assez fréquent dans ce domaine qui ne mérite plus le nom de « septième art »!

  6. Ca va peut être faire réfléchir les Bretons qui s’évertuent à voter à gauche. N’allez surtout pas dire qu’il ont prémédité leur « descente » en s’équipant de couteaux… Ils ont TOUJOURS des couteaux sur eux. C’est leur mode de fonctionnement. Ils ont besoin de se protéger. Pensez au nombre de Ahmed, Chadlid ou Youssouf qui ont été égorgés par des blancs depuis Mohamed Merah. La France est pour eux un danger permanent… Je pense qu’il faut emprisonner les organisateurs de cette soirée de basket qui, en réalité, était un piège pour attirer ces pauvres gosses de banlieue qui voulaient simplement danser… Avec un couteau, bien sûr…

  7. Les différents parquets seraient-ils eux-mêmes racistes, dans le sens anti-francais, anti-blancs?

  8. Ces « jeunes » portent entière responsabilité, s’invitant dans une fête privée d’un club de sport, afin d’en « perturber » le déroulement.
    Responsabilité partagée par certains élus de gauche y voyant une « communauté d’esprits »…

  9. J’ai un doute, il me semble que dans certaine culture, on offre un couteau au jeune garçon qui passerait à l’age de raison.

  10. Dans les bals de villages, autrefois l’accordéon. Aujourd’hui des « vigiles » équipés en conséquence ?

  11. Ces « jeunes » venaient sans doute à cette fête pour s’amuser gentiment et compter fleurette au jeunes filles comme nous l’ont expliqué E. Borne ou Béloubet.

  12. la culture du couteau, ce n’est pas la culture du canif, et çà ne vient pas de chez nous , c’est aussi simple que çà ! sortir pour soit disant aller « danser » ou se  » distraire » dans un lieu festif n’a jamais impliqué d’avoir sur soit une lame de 25 cm, sauf à vouloir agresser ! inutile donc de tourner autour du pot, soit on l’admet soit on fait l’autruche et tout va continuer et empirer –

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