Valérie Pécresse : c’est moi la cheffe !
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Certes, aucune élection présidentielle ne ressemble à la précédente, mais celle-ci paraît démarrer en fanfare ; du côté de Valérie Pécresse, surtout. Bien sûr, la vitrine des LR est désormais ripolinée de frais : « Une pour tous et tous pour une ! », tel qu’annoncé à la Mutualité, à Paris, ce week-end dernier. Pourtant, ce même week-end, et invitée par France 3, sur le plateau de « Dimanche en politique », la candidate prévient ceux de son parti (enfin, celui auquel elle vient de récemment réadhérer), susceptibles de céder aux sirènes zemmouriennes : « Ceux qui ne se sentent pas bien avec ma candidature, c’est leur droit le plus strict, qu’ils s’en aillent ! » Envoyez, c’est pesé.
Et d’ajouter, à ceux qui n’auraient pas bien saisi le fond de sa pensée : « Aujourd’hui, il y a une cheffe et il y a une candidate, c’est moi ! Si on ne soutient pas Valérie Pécresse, ça veut dire qu’on n’a pas sa place dans les instances du parti. » Hormis le fait voulant qu’elle parle d’elle à la troisième personne, la véritable question consiste à savoir à qui ces menaces sont adressées.
🔴 Aux Républicains tentés par #EricZemmour, @vpecresse lance un avertissement : "ceux qui ne se sentent pas bien avec ma candidature, qu'ils s'en aillent !"
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— DimancheEnPolitique (@DimPolitique) December 12, 2021
Si c’est seulement à la frange d’un électorat droitier ayant amené Éric Ciotti en tête du premier tour de la primaire des Républicains, c’est assez maladroit. En revanche, si cela concerne ses soutiens en interne, c’est encore moins adroit, surtout si visant le même Éric Ciotti. Car après avoir brièvement critiqué Valérie Pécresse qui n’envoyait pas « un bon message » en refusant de reprendre à son compte l’ubuesque proposition d’un « Guantánamo à la française », ce dernier est tôt rentré dans le rang : « Seule Valérie Pécresse peut gagner. Éric Zemmour ne peut pas gagner, parce qu’il a un profil qui ne peut pas être au cœur d’un rassemblement de tous ceux qui ne veulent plus d’Emmanuel Macron. »
Éric Zemmour qui « ne peut pas gagner » ? Étrange retournement de situation pour l'éditorialiste qui estimait, naguère, que « Marine Le Pen ne pouvait pas gagner » mais dont la campagne semble patiner aujourd’hui si l'on en croit un du dernier numéro de L’Incorrect, mensuel qui fut pourtant l’un de ses historiques soutiens.
De son côté, Laurent Wauquiez, ancien patron des LR, dont les désastreux résultats aux élections européennes de 2019 poussèrent Valérie Pécresse à claquer la porte de cette vieille maison, assure néanmoins cette dernière de « son soutien total », allant même jusqu’à chanter les louanges de son ancienne ennemie, vantant sa « grande clarté sur sa volonté de retrouver une fierté et une identité commune française »… Ben voyons, comme dirait Éric Zemmour.
Plus anecdotique demeure la parole de celui dont personne n’écoute jamais les avis, quand toutefois on se rappelle encore de son nom : Jean-Pierre Raffarin. Soutiendra-t-il Valérie Pécresse ou non ? « Il est beaucoup trop tôt pour le dire. […] Quelle sera sa ligne : centre droit ou droite dure ? » En revanche, il demeure plus prolixe à propos d’Emmanuel Macron : « Il a un atout. Il est jeune et expérimenté. » Soit tout le contraire de l’éternel candidat à la présidence du Sénat, serions-nous tentés d’ajouter.
Mais le gros caillou dans les escarpins de Valérie Pécresse demeure encore Nicolas Sarkozy qui, ce 11 décembre, refuse de dire sa préférence pour avril prochain, tout en fustigeant la « diabolisation médiatique »… d’Éric Zemmour. Pas sûr que la meilleure manière de retenir ses électeurs, tentés de voter pour ce polémiste, soit de les insulter. Surtout quand, en guise de bréviaire, elle recycle un vieux slogan du Front national : « Le courage de dire, la volonté de faire. » On ne sait pas combien sont payés ses experts en communication. Sûrement trop.
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