Vandalisme écolo : après les toiles de maîtres, les mégalithes de Stonehenge

Capture d’écran © Just Stop Oil
Capture d’écran © Just Stop Oil

Forcément, quelque part, dans la cinquième ou la onzième dimension, il y a quelqu’un qui rigole. Ça n’est pas possible autrement. Nous avons atteint un tel degré de bêtise humaine qu’il y a forcément, je le redis, quelqu’un qui contemple son œuvre en se tenant les côtes… ou les sabots fourchus. Au menu du jour, les activistes de « Just Stop Oil ». Au motif que « continuer à brûler du charbon, du pétrole et du gaz entraînera la mort de millions de personnes », écrivent-ils sur leur site, Rajan Naidu, 73 ans, et Niamh Lynch, 21 ans et étudiant à Oxford, sont allés bomber les mégalithes de Stonehenge.

Les images nous les montrent courant, extincteurs en main, noyant le site dans une fumée orange qui, une fois dissipée, a laissé de grosses taches de couleur sur le monument. Acte perpétré à la veille du solstice d’été, moment magique de l’année où le Soleil se lève derrière la Heal Stone, ancienne entrée du cercle de pierres. C’est l’occasion d’un rituel millénaire qui attire, chaque année, une foule impressionnante.

Quel rapport entre la décroissance et les pierres levées ?

Et là, on se pose LA question : quel rapport y a-t-il entre ces pierres dressées voilà plusieurs milliers d’années et l’exigence, par ces abrutis, d’un « traité juridiquement contraignant visant à éliminer progressivement les combustibles fossiles d’ici à 2030 » ? On ne voit pas. À moins que ces pauvres cloches ne craignent de voir atterrir dans le cercle magique des vaisseaux alien propulsés au diesel… Avec cette catégorie de pseudo-écolos, tout est possible.

« Attaquer un site patrimonial fabriqué sans combustibles fossiles pour protester contre l'utilisation de combustibles fossiles... », écrit un internaute, sur X. On finit sa phrase : cela ne fait que démontrer une bêtise abyssale. Hélas, c’est la marque de fabrique de ces écolos radicaux dont l’attaque des œuvres d’art défraye la chronique depuis deux ans.

Ce sont eux, et leurs amis du groupe Letzte Generation (Dernière Génération), qui ont lancé de la soupe à la tomate sur Les Tournesols de Van Gogh, de la purée sur Les Meules de Monet, entarté la statue de cire du roi Charles III dans le musée de Madame Tussaud, se sont collé les mains à la glu sur la vitre de protection de La Jeune Fille à la perle de Vermeer. Mais cette fois, un cap a été franchi, comme le relève Beaux-Arts, car « cette fois-ci, les pierres millénaires n’étaient pas protégées par une vitre ». On est passé de la simulation au réel saccage du patrimoine et le Premier ministre Rishi Sunak s’est indigné au nom de la nation, dénonçant « un acte de vandalisme honteux à l’encontre de l’un des monuments les plus anciens et les plus importants du Royaume-Uni et du monde ».

Et toujours l’argument fallacieux de la désobéissance civile

Sans surprise, ces militants de la décroissance brandissent l’argument de « la désobéissance civile », assurant jusqu’ici ne commettre que des « actions maîtrisées » et justifiées par l’apocalypse climatique qui nous menace. Et de demander : « Est-ce qu’il faut lancer de la purée sur un tableau pour que vous écoutiez ? Ce tableau ne vaudra plus rien si nous devons nous battre pour trouver de quoi manger. »

Constatant l’escalade que constitue le bombage de Stonehenge, on se réjouit que nos grottes préhistoriques soient aujourd’hui interdites au public, car on ne doute plus que ces abrutis seraient capables d’aller souiller un art pariétal vieux de 20.000 ans pour seulement attirer l’attention.

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

40 commentaires

  1. Que ce soit les prétendus écolos qui n’ont à mes yeux plus aucun crédit , que ce soit les groupes extrémistes souvent de gauche ou autres vandales , il faut taper dur , à savoir commencer par les toucher au portefeuille en leur faisant payer les dégâts , et ceux qui ne peuvent pas (qui sont souvent des inactifs à notre charge) , leur imposer des travaux d’interêt général et leur faire réparer leurs dégâts , de leurs propres mains . Mais pour cela , il faut changer de logiciel.
    .

  2. Finalement, ces gens qui se disent « apôtres de la Nature » avec leurs voitures électriques dont on ne peut pas recycler les batteries, leurs manifs « pacifiques » (c’était vraiment très pacifique à Sainte Soline, non?) qui détruisent tous les jours un peu plus notre agriculture, augmentant ainsi notre dépendance aux produits importés, ne sont que des Talibans en puissance. On a vu les ravages des destructions des immenses statues sumériennes et le dynamitage systématique de temples millénaires. Ces terroristes sont à mettre dans le même sac. Qui dit terrorisme dit mesure exceptionnelle: une prison aux îles Kerguelen par exemple, ce serait très bien – ils pourraient faire corps avec la Nature qu’ils aiment tant…

  3.  » cela ne fait que démontrer une bêtise abyssale. » Mais à l’origine de cette bêtise, on trouve toujours un tronc commun : ce bon vieux trotskisme, miroir inconscient des pulsions destructrices que chacun porte en soi et qui sont normalement maîtrisées par la civilisation. Encore faudrait-il être civilisé.

    • Ce ne sont pas des barbares. Ce sont des communistes qui appliquent froidement le programme de Trotski.
      Un barbare a des excuses. Ils ont attaqué froidement ce site multi millénaire pour que l’on soit choqué (et donc qu’on cesse de penser) et qu’on parle d’eux.
      Vous les imaginez comment pour prendre cette décision ? Moi autour d’un bureau le lundi matin apres avoir passé leur weekend en camp d’entraînement.

  4. Ces vandales écolos qui ont aspergé une concoction de farine de maïs orange sur le site historique, ont mis potentiellement en danger le rare lichen qui habite la roche.
    La protection des lieux et monuments historiques est très puissante en Grande-Bretagne.
    Charles III est, depuis toujours, très impliqué dans celle-ci, et son impulsion est très grande dans le domaine.
    Ces fous de « just stop oil » risquent très gros ici, car la police est la justice britanniques ne sont pas reconnues pour avoir la main légère, la Grande-Bretagne n’est pas la France.

  5. La bêtise humaine devient telle qu’elle nous oblige à sortir de nos gonds. Et en matière de bêtise, les écolos sont les premiers de cordée. Et ce mot « bêtise  » pour ne pas être plus pertinent. Nous restons dans la retenue. Au-delà de cette considération, l’esprit talibaniste est à nos portes. Les peintures, les monuments, les sites historiques, jusqu’à renier le modernisme utile au développement de l’écologie. Par exemple, rester bras croisés face à ces millions de mètres cube d’eau qui passent sous nos yeux, sans en retenir une goutte pour les périodes de sécheresse. Les bassines, maudites, saccagées. Nos anciens avaient l’esprit plus pratique. Peut-être plus intelligents. Dans tous les villages, cinq, six mares utiles, abreuvoirs des bovins et réserves d’eau en cas d’incendies.

  6. « À moins que ces pauvres cloches ne craignent de voir atterrir dans le cercle magique des vaisseaux alien propulsés au diesel… Avec cette catégorie de pseudo-écolos, tout est possible. »
    —Hélas, j’arrive à me demander s’ils n’y croient pas!

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