Variant Delta dans les Landes : après la culpabilisation des non-vaccinés, l’obligation ?
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Ah, ce variant indien, désormais baptisé « Delta ». Il a montré le bout de son nez à Villeneuve-sur-Lot, il y a deux mois. Comme d'habitude, l'ARS du coin nous a dit que tout était sous contrôle. On allait voir ce qu'on allait voir : traçage, vaccination, etc. Déjà, certains, sur Boulevard Voltaire, avaient émis quelques doutes sur cette assurance des autorités. Intéressant d'aller relire ce que l'on nous disait, le 1er mai dernier. N'ont-ils pas, alors, péché par optimisme ?
Et puis voilà, en cette fin juin, rien ne va plus : ce fichu variant explose dans les Landes et la réalité donne raison à ce contributeur méfiant. Au passage, on touche là au cœur de la défiance. Comment les croire et se conformer exactement à leurs injonctions, puisqu'on ne cesse de les prendre en flagrant délit de... contradiction (pour rester modéré) ? Et plus ils se contredisent, plus ils deviennent péremptoires.
Donc, désormais, l'heure est grave et notre Premier ministre, qui ne semble plus chargé que des affaires Covid, était, jeudi, avec Olivier Véran, dans les Landes, pour jouer les pères Fouettards. Au plus près du cluster de ce fameux EHPAD de Pontonx. Le même directeur d'ARS, rassurant en mai, nous explique qu'il a « démarré [le cluster] parce qu’un membre du personnel qui n’était pas vacciné a contaminé d’autres membres du personnel et des personnes âgées, fort heureusement vaccinées donc qui n’ont pas fait de formes graves ». Conforme à la doctrine officielle. Mais alors, puisque les personnes vulnérables sont vaccinées et que le vaccin protège des formes graves, pourquoi cette dramatisation ? Peut-être parce que, malgré cette doctrine, trois patients ont tout de même été hospitalisés. Donc, le vaccin ne vous mettrait à l'abri ni d'une contamination ni d'une hospitalisation. Seulement des formes graves.
Donc, les autorités ont annoncé pléthore de mesures : des milliers de tests et de vaccins en plus, une observation du département de près, une possible remise en question de la levée des jauges la semaine prochaine. En fait, les « technos » de cette visite ministérielle ont avoué ce que les membres du gouvernement ne pouvaient dire : ils sont dépassés. En effet, l'exemple anglais inquiète car, malgré un record de vaccination, une nouvelle flambée de l'épidémie se dessine. Pour Denis Malvy, expert infectiologue au CHU de Bordeaux cité par Le Monde, le variant est « 60 % à 80 % plus transmissible », ajoutant : « On se disait qu’on avait deux mois en voyant ce qu’il se passait en Angleterre, et on est un peu rattrapés par la vie, les choses se font un peu plus vite. » Quant au directeur de l'ARS, il confirme que « cette augmentation de la proportion du variant Delta et sa contamination importante laissent préjuger que ce qu’on attendait en septembre pourrait arriver en août ». Traduisez : en juillet.
La stratégie gouvernementale est à terre, une fois de plus. Mais la culpabilisation bat son plein, du côté de MM. Castex et Véran, jeudi. Relayés, ce vendredi, par leur Monsieur Vaccin, le président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, le Pr Alain Fischer, qui a déclaré qu'il n'était « pas admissible » que des personnels de santé ne soient pas vaccinés, précisant même qu'il faudrait « sérieusement considérer » une obligation à l’être, considérant qu’il s’agissait d'« une mise en danger d’autrui et d’autrui fragile ».
Leur gestion de ce variant est un nouvel échec. Mais ils ont le toupet de chercher des boucs émissaires chez les non-vaccinés et chez les personnels des EHPAD. Vous ne trouvez pas que ça devient grave, docteur ?
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