Vaucluse : des scolaires privés d’un film de Noël jugé pas assez laïc !

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Ils symbolisent l’ouverture au monde, le dialogue entre les cultures, et font partie de l’imaginaire coloré de l’enfance : trois grands princes venus d’Orient, un blanc, un jaune, un noir, traversant le désert à dos de chameau et suivant une étoile à la rencontre d’un enfant né pour délivrer un seul message : aimez-vous les uns les autres.

Vous les avez reconnus : ce sont les rois mages, apportant avec leurs présents d’or, de myrrhe et d’encens tout un univers de couleurs et d’odeurs exotiques, des mystères au parfum de mille et une nuits, et ce légendaire de la magie, car en plus d’être rois, ils sont mages, magiciens à faire pâlir tous les élèves de Poudlard…

Rien, à première vue, de quoi effaroucher l’Éducation nationale, ses professeurs et ses charmantes petites têtes blondes… C’est, en tout cas, ce que se disait la municipalité de Camaret-sur-Aygues, dans le Vaucluse, en proposant à son école communale Frédéric-Mistral la diffusion gracieuse du dessin animé Les 3 trois rois mages, peu avant les vacances de Noël… Mais c’était sans compter sur le tir de barrage inattendu du « corps enseignant » qui « a décidé de boycotter ce film, jugé pas assez laïc ».

 

 

Joint par téléphone, Philippe de Beauregard, le maire (RN) de Camaret, nous explique : « Traditionnellement, pour la période Noël, nous proposons aux enfants de nos écoles un film ou une animation. Et cette année, nous avons reçu le mail d’une directrice d’une des écoles publiques refusant cette proposition au motif que ce film évoque les rois mages. » Et l’édile de nous confier que face à « cette intransigeance », les bras lui en sont tombés, s’interrogeant : « À l’approche des fêtes de Noël, va-t-il falloir faire un tri sur toutes les manifestations que l’on propose aux enfants et essayer de voir s’il n’y a pas trop d’allusions directes à Noël ? Parce que Noël, de toute façon, c’est la Nativité ! C’est désolant pour les enfants qui sont les premières victimes de ce sectarisme. »

Et pourtant, à y regarder de plus près : « Aucune mention de spiritualité, aucune mention d’un dieu quelconque. Rien qui ne s’opposerait aux valeurs de la République », plaide le maire : « L’histoire telle qu’elle est abordée met en avant l’amitié qui finit par lier les trois hommes réunis par les circonstances, le courage, la simplicité et la liberté. »

« On est sous surveillance ! »

La municipalité regrette fortement cette intransigeance du corps enseignant qui prive ainsi les petits Camarétois de l’école Frédéric-Mistral d’un moment festif autour de Noël et rappelle le vade-mecum de 2024 sur la laïcité à l’école : « Concernant la célébration de fêtes dites sécularisées dans les écoles publiques, le texte lui-même encourage un "regard historique [permettant] de saisir les évolutions culturelles" (p. 96, ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse). »

Un cadre pourtant clair auquel les hussards noirs de Camaret-sur-Aygues refusent de se plier… Comme si, après le catéchisme réduit à la culture chrétienne dans le privé catholique, l’école publique devait désormais se priver de toute référence culturelle, qu’elle soit chrétienne ou non, ne laissant à nos enfants que les congés d’hiver, la théorie du genre et le crétinisme numérique…

Las, le maire courageux est habitué aux frondes de ce genre, puisque lors de son premier mandat, il s’était déjà vu refuser la distribution d’un livre de Noël auprès des élèves au motif que celui-ci venait des Éditions du Triomphe : « Ils ont trouvé que c’était trop catholique conservateur, donc trop religieux pour l’offrir aux enfants. » Philippe de Beauregard poursuit : « Dans le Vaucluse, les délégués départementaux de l’Éducation nationale siégeant au sein des conseils d’écoles publiques pour surveiller les atteintes à la laïcité sont souvent d’anciens élus socialistes ou communistes. Et là, ils ont réactivé un comité départemental d’action laïque parce qu’il y a trois mairies qui ne leur plaisent pas du tout, déplore-t-il. On est sous surveillance ! »

Ce qui ne l’empêche pas d’installer, depuis qu’il est élu il y a dix ans, une crèche dans l’hôtel de ville. « Un préfet avait prévenu qu’il n’était pas question de la remettre en cause car c’est la tradition provençale. Et depuis, aucune plainte ! » se félicite-t-il. Quant aux malheureux petits élèves camarétois, espérons que le papa Hiver aura pu les gâter de chocolats, parce que cette année, il n’est pas prévu pour eux de galette des rois !

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Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

49 commentaires

  1. Et la cérémonie des J.O. avec Nakamura ce n’était pas Woke LGBT ? donc religieux ?
    Et l’Archevêque de NTDP en chasuble de plusieurs couleurs le jour de l’Immaculée Conception, ce n’était pas de la Religion Woke LGBT arrimée au pouvoir ? L’immaculée Conception, jour de la Ste Vierge c’est le Blanc obligatoire.
    Et Macron dit Président en Cathédrale NTDP ce n’est pas de la Religion ?
    Ils veulent tuer la Catholique, que les Francs Maçons combattent depuis au moins 3 siècles.
    Tout le reste est bla bla bla….

  2. Je propose que les élèves ratent les cours ce jour là et que les parents les accompagnent à la projection.
    Comme dit une de mes connaissances qui part en vacances au mois de juin pour de meilleurs tarifs : « vu ce qu’on leur apprend à l’école, ils ne ratent pas grand chose ».

  3. Devant ce sectarisme gauchiste à deux balles , la solution serait de réunir tous les élèves des écoles du village dans une salle municipale encadrés par des parents bénévoles hors enseignants pour diffuser ce film qui serait projeté en dehors des cours .

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