Venezuela : défaite historique des chávistes dans l’État de Barinas

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Le 21 novembre 2020, lors de l’élection des représentants régionaux et municipaux (23 gouverneurs, 335 maires, 2.400 conseilleurs municipaux, etc.), l’opposition au régime de Maduro, faute d’avoir été unie et d’adopter une ligne politique claire, avait subi une véritable déroute électorale. Paradoxalement, une forme d’espérance émergeait dans l’État de Barinas, avec la victoire d’un des candidats de l’opposition, Freddy Superlano, qui l’emportait avec 37,6 % des suffrages. Une victoire certes marginale (4 sur 23 États) mais emblématique, car cet État était détenu depuis 1998 par la dynastie des Chávez (le père Hugo de los Reyes, de 1998 à 2008, puis Adán, un des frères de l’ancien président jusqu’en 2016 et, enfin, un autre de ses frères, Argenis, jusqu’en 2021).

Le pouvoir multipliait alors les manœuvres et, via la Cour suprême, annulait non seulement l’élection mais déclarait de plus inéligibles, pour des motifs fallacieux, tour à tour Freddy Superlano mais aussi son épouse Aurora de Superlano et convoquait de nouveau les électeurs pour le dimanche 9 janvier. L’opposition, unie cette fois sous la bannière de la MUD (Table de l’unité démocratique), nommait alors Sergio Garrido, un opposant à la faible notoriété mais originaire de cet État. Battu, Argenis Chávez, gouverneur sortant, renonçait à se représenter. Ancien vice-président du Venezuela, ex-ministre des Affaires étrangères, Jorge Arreaza, également ancien gendre de Chávez, né à Caracas, était alors parachuté dans cet État de près d'un million d’habitants situé dans le sud-ouest du Venezuela, non loin de la frontière avec la Colombie. Malgré l’importante mobilisation déclenchée par le pouvoir avec la venue de plusieurs ministres, la référence omniprésente au « Commandante », dimanche 9 janvier, Sergio Garrido était élu gouverneur de manière incontestable avec 55,36 % des suffrages, contre 41,27 % pour Jorge Arreaza, le candidat du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV).

Cette victoire, certes symbolique, avec une participation supérieure à celle de novembre (51,89 % contre 41,8 %), devrait enfin inciter l’opposition, et en particulier son leader, Juan Guaidó, reconduit mardi 4 janvier « pour un an » malgré de nombreuses contestations, à travailler, avec les diverses composantes qui l’animent, à un véritable programme de sortie de crise de ce pays et non pas s’en remettre aux sempiternelles solutions hégémoniques de Washington...

Faut-il encore rappeler que le Venezuela a perdu, entre 2013 et 2020, plus de 80 % de sa richesse ? Ce pays détient pourtant les plus importantes réserves mondiales de pétrole brut, les quatrièmes de gaz naturel, un sous-sol aux nombreuses ressources minières (or, bauxite, fer, nickel, charbon, etc.), des terres agricoles de grande qualité, sans omettre son réel potentiel touristique (plages magnifiques, villes coloniales superbes, espaces naturels impressionnants comme celui du delta de l’Orénoque, montagnes, etc.) !

Jean-Marie Beuzelin
Jean-Marie Beuzelin
Écrivain et journaliste

Vos commentaires

2 commentaires

  1. Le Vénézuela a perdu 80% de sa richesse, il a aussi perdu 30% de la population qui a fui le régime chaviste. On en retrouve une bonne partie dans les pays voisins, mais aussi au Chili. Le Chili qui n’a rien compris ni au Vénézuela ni à Cuba, etc… et qui vient d’élire un président assimilé communiste :(.

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