Venezuela : la farce démocratique
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Alors que, vendredi dernier, le Venezuela de Nicolás Maduro a de nouveau été déclaré en défaut de paiement sur deux remboursements obligataires d’un montant de 183 millions de dollars, malgré le délai accordé de trente jours supplémentaires, alors que le montant de la dette extérieure est maintenant chiffré aux alentours de 155 milliards de dollars, les élections municipales maintes fois reportées par le pouvoir, maître en manœuvres dilatoires, avaient lieu dimanche 10 décembre.
La victoire, écrasante, des partisans de Maduro est sans surprise car les trois principaux partis de l’opposition réunie au sein de la MUD (Mesa de la Unidad Democrática/Table de l'unité démocratique), Action démocratique, Volonté populaire et Justice d'abord, avaient annoncé qu'ils ne participeraient pas aux prochaines élections municipales, arguant que "les conditions de liberté électorale n’étaient pas réunies".
Ces élections ont effectivement été une nouvelle mascarade démocratique, le pouvoir utilisant tous les leviers de pression possibles comme, par exemple, l’installation à proximité des bureaux de vote de bureaux volants d’action sociale qui attribuaient dimanche des aides sociales ou distribuaient des colis alimentaires ! Malgré tous ces artifices, la participation a été très faible (47,32 % de votants, selon les chiffres du Conseil national électoral) alors qu’elle avoisinait les 59 % en 2013 pour les mêmes élections...
Dans sa grande majorité, la population vénézuélienne, confrontée à des difficultés économiques et sociales catastrophiques, est véritablement désabusée et ne croit plus que son destin passe par les urnes... C’est maintenant, dans ce pays catholique à 95 %, le chacun pour soi que relaye bien la formule répétée à l’envi "Cada uno en su casa y Dios en la de todos" (chacun pour soi et Dieu pour tous).
Les atermoiements et les divisions de l’opposition sur la stratégie à adopter n’entretiennent guère l’espérance. Piètre dirigeant mais habile apparatchik, Maduro continue à pousser toujours plus avant son avantage dans le seul espoir d’une remontée des cours du pétrole qui permettrait - au moins provisoirement, car aucune réforme structurelle n’a été réalisée et les mêmes effets produiront les mêmes résultats à moyen terme - de sortir son pays du désastre économique dans lequel il est plongé.
Alors que la date n’a pas encore été fixée, Nicolás Maduro vient d’annoncer qu’il sera candidat en 2018 aux élections présidentielles et menace déjà les principaux partis d’opposition, qui ont boycotté le scrutin municipal, de ne pas pouvoir présenter des candidats. Selon, tient-il à préciser, les derniers critères établis par l’Assemblée nationale constituante, composée pratiquement exclusivement de ses seuls partisans !
Le marasme économique, social, sanitaire et la mascarade politique : la nouvelle définition du chávisme à la sauce Maduro ?
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