Venezuela : Juan Guaidó demande au Parlement de décréter l’état d’urgence et exhorte les militaires à le rejoindre
3 minutes de lecture
Au quatrième jour de la gigantesque panne électrique qui a plongé le pays dans le chaos, la situation économique, sociale et sanitaire est catastrophique. L’ONG CODEVIDA (Coalition des organisations pour le droit à la santé et à la vie) annonçait samedi le décès de 15 patients insuffisants rénaux après la paralysie des services de dialyse alors que l’association Medicos por la Salud faisait état de 17 autres personnes décédées dans les différents hôpitaux du pays à la suite de cette coupure d’électricité. Un bilan malheureusement très provisoire...
D’autant que si l’électricité est partiellement revenue à Caracas, ce n’est toujours pas le cas dans l’ensemble du pays. De plus, on apprenait l’explosion dimanche soir vers minuit d’un transformateur électrique à proximité du centre commercial Concresa, situé dans la municipalité de Baruta (une des cinq municipalités de Caracas) provoquant de nouvelles coupures dans le sud-est de la capitale. En marge de ce chaos, dans tout le pays y compris à Caracas, les scènes de pillage se sont multipliées.
Tout en niant le fait que cette coupure électrique soit la cause de nombreux décès, évoquant sans relâche l’idée d’un sabotage, Nicolás Maduro a cependant procédé ce lundi à une distribution d'aliments, d’eau et d’essence. Il a demandé en outre aux salariés de ne pas se rendre à leur travail et a ordonné la fermeture de toutes les écoles. Malgré toutes ces mesures, le ministre de la Défense, l’homme fort de l’armée vénézuélienne, Vladimir Padrino López a quand même tenu à déclarer dimanche « qu'il n'y avait aucune raison de s’inquiéter en raison de la panne d'électricité » !
C’est dans ce contexte que Juan Guaidó, jusque là englué dans une réelle impasse politique, demande « en tant que Président » à l’Assemblée nationale de décréter « El estado de alarma nacional » (état d’urgence) pour permettre « l'entrée de l'aide humanitaire dans le pays ».
Dans son allocution ce lundi Juan Guaidó exhorte les forces armées à respecter les dispositions de la constitution vénézuélienne : « Messieurs les militaires, soyez attentifs demain aux annonces, aux instructions, car le moment est venu de faire le pas ». C’est donc bien un nouveau bras de fer avec le pouvoir qui s’engage dans des circonstances particulières de faillite de l’État avec en perspective l’espoir d’un possible ralliement des hauts responsables militaires et l’ouverture d’une période de transition. Pour autant, même si Maduro est réellement impopulaire, les mesures annoncées pour l’instant par Guaidó vis-à-vis des militaires semblent encore trop floues pour tous les haut gradés aux nombreux intérêts économiques, largement impliqués par ailleurs dans des affaires de corruption et de violation des droits de l'homme.
Sur le plan international on apprenait ce lundi après-midi, comme cela avait été annoncé à l’égard de toutes les institutions financières internationales qui soutenaient encore Maduro, que le Trésor américain allait sanctionner la banque russe Evrofinance Mosnarbank pour son aide au groupe pétrolier vénézuélien PDVSA. Une décision spectaculaire qui n’est pas sans risque alors qu’une délégation de cinq membres du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme organise en fin de journée une première réunion avec les représentants des agences des Nations unies présentes au Venezuela.
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :