Venezuela : le pays dans le chaos après des soupçons de fraude électorale

@Fabio Rodrigues Pozzebom/ Wikimedia Commons
@Fabio Rodrigues Pozzebom/ Wikimedia Commons

Le Venezuela serait-il sur le point de tourner la page Nicolás Maduro ? C’est, du moins, ce que laissent penser les récents événements de ce pays plongé dans le chaos depuis l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, dimanche 28 juillet. Au pouvoir depuis 2013, le tyran socialiste a été officiellement reconduit pour un mandat de six ans par le Conseil national électoral (CNE), organe à sa botte. Sans attendre les résultats définitifs, le CNE a déclaré Maduro vainqueur à 51,2 % des voix, contre 44,2 % pour son principal adversaire, l’antichaviste Edmundo González. Depuis, silence radio du côté du CNE alors même que le système de vote est entièrement informatisé. Énième pied de nez, sur le fronton de l’institution, on peut lire que le Venezuela dispose du « meilleur système électoral du monde ». Malgré les contestations, Maduro exulte. Lundi 29 juillet, le chef d’un pays où tous les voyants sont au rouge indiquait, souriant, avoir dormi « comme un nouveau-né ».

Violences urbaines et chaos général

Pendant ce temps, le Venezuela brûle. Dans les rues, la colère populaire gronde et des airs de révolution antichaviste commencent à se faire entendre. Personnage pourtant adulé, Hugo Chávez, père de la révolution bolivarienne, en fait les frais. Mort en 2013, le militaire socialiste est l’objet d’un véritable culte de la part du régime madurien, qui utilise son image à des fins propagandistes. Mais le vent tourne et les émeutiers n’hésitent pas à s’en prendre directement aux statues à l’effigie de celui qui incarne maintenant l’origine de leur malheur.

De son côté, l’opposition n'en démord pas et entend poursuivre la lutte anti-Maduro. Dénonçant une fraude électorale massive, la chef de l’opposition, Maria Corina Machado, assure que son candidat a emporté plus de 70 % des suffrages dès le premier tour. « Je veux le dire à tous les Vénézuéliens et au monde entier, le Venezuela a un nouveau président élu et c’est Edmundo González Urrutia », proclame-t-elle. De fait, le nombre de contestataires dans les rues de Caracas (capitale du pays) entretient le trouble sur les résultats. Mais la réponse du régime socialiste reste la même : il tire sur la foule (occasionnant plusieurs morts du côté des manifestants).

Qu’en pense le camarade Mélenchon ?

Face à Maduro, le monde est partagé. À plus de 72 heures de l’annonce des résultats, seuls les pays autoritaires soutiennent le disciple de Hugo Chávez. Parmi ses soutiens peu démocratiques, on compte sans surprise la Russie, la Chine, l’Iran, la Syrie, le Qatar, Cuba, la Corée du Nord et l’Azerbaïdjan. De plus en plus isolé en Amérique du Sud, Maduro reçoit aussi le soutien du Honduras, du Nicaragua et de la Bolivie. Aux pays d’Amérique latine ayant exprimé un doute sur la validité de sa réélection, Maduro a annoncé le retrait de toute représentation diplomatique.

Si la France - comme la majorité des pays occidentaux - ne reconnaît pas, pour le moment, la légitimité de Maduro à effectuer un troisième mandat, le silence des soutiens historiques du révolutionnaire socialiste est pesant. Grand admirateur de Hugo Chávez et partisan de Nicolás Maduro depuis plusieurs années, Jean-Luc Mélenchon est tout à coup devenu muet. Pourtant, ce n’est pas la première fois que le président vénézuélien emploie des méthodes brutales pour se maintenir au pouvoir et museler un peuple tributaire d’une crise économique qui n’en finit pas. Comme les autres, ce paradis socialiste a des ratés.

Julien Tellier
Julien Tellier
Journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

29 commentaires

  1. Pourtant Maduro a ete Felicité par Poutine pour cette « remarquable expression populaire ». Et en la matière, il s’y connaît !

  2. Il faut revenir au bulletins papier et au comptage à la main. Tout ce qui est informatisé est passible de magouilles. L’homme fait trop confiance aveugle à la machine (alors que celle-ci n’obéit qu’à celui qui l’a programmé.)

  3. Voici un bon exemple de ce qu’est le socialisme le peuple a mis au pouvoir Chavez le Fidel Castro local peu à peu tout c effondré les sociétés étrangères ont quitté le pays les cadres du pays ont émigré les opposants politiques ont été assassine et le chauffeur de bus est président en trichant et cher français voilà ce que vous êtes en train d’accomplir avec cette gauche LFI où on trouve déjà des représentants de la nation à l’AN fiches S ou conducteur de train la prochaine fois ce sera le niveau supérieur et vous pleurerez comme les vénézuéliens

  4. Un homme qui aime mélanchon ne peut pas être tout à fait mauvais. En revanche, il peut parfaitement représenter ce que serait la France entre les mains de notre opposant permanant et sa clique.

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