Venezuela : Michelle Bachelet, l’ancienne icône de la gauche française, accable le régime de Maduro
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Dans un rapport communiqué par l’ONU, vendredi 5 juin, Michelle Bachelet, l’ancienne icône sud-américaine de la gauche française, présidente à deux reprises du Chili, nommée en août 2018 haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, a déclaré que « les institutions essentielles et l’État de droit au Venezuela ont été profondément érodés ».
Une formule très diplomatique suivie d’un véritable réquisitoire : « L’exercice de la liberté d’opinion, d’expression, d’association et de réunion, et du droit de participer à la vie publique, comporte un risque de représailles et de répression. » Et d’ajouter que l’opposition est l’objet de détention arbitraire allant « jusqu’à la torture et aux mauvais traitements, à la violence sexuelle, aux meurtres et aux disparitions forcées ». Entre autres, celui-ci pointe un phénomène bien connu, malheureusement, de la population vénézuélienne, à savoir les exactions commises sur fond de trafics en tous genres, sous couvert d’ordre public, des « collectivos et forces d’action spéciales »...
Ce rapport de 18 pages, rédigé après le déplacement, à Caracas, en mars 2019, d’une équipe technique du Bureau des droits de l’homme des Nations unies et d’une visite de trois jours en juin dernier de Michelle Bachelet, est une dénonciation accablante du régime de Maduro sous tous ces aspects : économique, social, sanitaire, et sur le plan du respect des libertés politiques et des droits de l’homme. Il faut souligner, à ce sujet, que ces notions de liberté politique et de droits de l’homme sont des sujets particulièrement sensibles pour l’ancienne présidente socialiste du Chili qui a vécu « les violations des droits de l’homme dans sa chair ». Rappelons, à ce titre, que son père, le général Alberto Bachelet, est décédé à 51 ans dans une prison militaire pendant la dictature d’Augusto Pinochet, et que Michelle Bachelet et sa mère ont également été emprisonnées, après le coup d’État militaire en 1973, et victimes d’interrogatoires « violents ».
Sans surprise, la communication du contenu de ce rapport a provoqué l’ire des dirigeants vénézuéliens, qualifiant celui-ci de « sélectif et ouvertement partial ». Nicolás Maduro a même accusé Mme Bachelet « de faux pas en lisant un rapport préparé et dicté par le département d’État des États-Unis » !
Même si on peut critiquer certains aspects de la méthode employée, en particulier sur le recueil de certains témoignages effectués en dehors du Venezuela, il n’en reste pas moins que celui-ci décrit la déliquescence de l’État de droit, l’utilisation banalisée de l’incarcération, de la violence et de la torture pour les opposants politiques ou supposés tels.
C’est bien, malheureusement, ce qui est arrivé dernièrement au capitaine de corvette Rafael Acosta Arévalo, arrêté le 21 juin par des agents des services de renseignement (SEBIN), le jour du départ de Mme Bachelet de Caracas, accusé d’avoir participé à une tentative de coup d’État. Il avait été présenté devant le juge dans un état pitoyable, incapable de se déplacer seul après les tortures qu’il avait endurées. Sa mort a été annoncée quelques jours après, le 29 juin. Le 1er juillet, le procureur Tarek William Saab, un des fidèles du président Nicolás Maduro, annonçait l’arrestation de deux soldats, en fonction à la direction générale du contre-espionnage militaire, pour homicide volontaire...
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