Venezuela : un trafic d’or via le Mali pour soutenir le régime de Maduro ?
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Mercredi 3 mars, depuis Washington, l’ancien président de l’Assemblée nationale du Venezuela, Julio Borges, en exil depuis 2018 en Colombie et, par ailleurs, « ministre des Affaires étrangères » de Juan Guaidó, a fait des révélations fracassantes sur un vaste trafic d’or qui serait organisé par le gouvernement de Nicolás Maduro.
Un trafic dont l’objectif est de se procurer les indispensables devises et liquidités nécessaires au fonctionnement de l’État vénézuélien, considérablement réduites du fait des sanctions internationales émises, de la chute de la production pétrolière et, également, cela a déjà été évoqué ici, du gel des 30 tonnes d'or stockées à la Banque d'Angleterre dans l’attente d’une décision judiciaire. Un trafic considérable : Borges évoque le chiffre de 300 tonnes d'or depuis 2014 et qui aurait, de plus, bénéficié de « l’implication » de plusieurs pays dont la Russie, le Mali et les Émirats arabes unis !
Déclarant détenir de nombreuses preuves, « documents, photos et vidéos », Julio Borges, qui a présenté cette enquête au département du Trésor et à la commission des relations extérieures du Sénat américains, a indiqué que celle-ci a bénéficié d’informations fournies par des officiers des Forces armées vénézuéliennes « écœurés de la manière dont le Venezuela est volé ». Il en a précisé le mécanisme : les lingots d’or de la Banque du Venezuela sont chargés dans un avion russe à destination de Bamako, au Mali. Une fois sur place, ils sont déchargés à destination d’une raffinerie pour supprimer toutes traces de provenance. Cette opération effectuée, l’or est ensuite placé dans un avion en provenance des Émirats arabes unis. Une fois la cargaison arrivée à Dubaï, un autre avion repart en direction du Mali avec, à bord, les « liquidités » (plusieurs centaines de millions d’euros) dans des valises transférées ensuite dans un avion russe à destination de Caracas !
« Nous savons qu’il y a un trafic d’or au Mali, principalement entre le Mali et les Émirats arabes unis », confirme, dès le 4 mars, à l’agence Reuters, Lamine Alexis Dembélé, le directeur de cabinet du ministre des Mines malien, tout en ajoutant que le gouvernement malien ne connaît pas le procédé utilisé. Une histoire hallucinante ?
Alors que le Venezuela possède des gisements d’or conséquents dans l’arc minier de l’Orénoque, dans l’État du Bolivar (sud-est du Venezuela), ses réserves sont, d’après les données officielles, les plus basses depuis 75 ans. Elles ont chuté de plus de 40 % en l’espace de deux ans : de 150 tonnes d’or, en 2018, à un peu moins de 86 tonnes, en décembre 2020 !
Reste, cependant, au-delà des accusations retentissantes d’un opposant à Maduro, la production de preuves tangibles...
Nul doute, cependant, qu’un rapport circonstancié a été déposé sur le bureau de Bernard Émié, le directeur de la DGSE, très présente au Sahel et au Mali, d’autant que, d’après les informations délivrées par Julio Borges, deux citoyens français, travaillant pour le fonds d’investissement des Émirats, Noor Capital, spécialisé dans des opérations financières pointues, désigné par Borges comme acteur de l’opération « transfert d'or contre espèces », seraient liés à ce transfert.
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