Ventes de livres : rien ne vaut une belle droite !

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Il s’édite, aujourd’hui en France, plus de 750.000 livres imprimés et 225.000 ouvrages numériques par an. Cela représente un total de près de 440 millions d’exemplaires vendus, qui génèrent un chiffre d’affaires de 4,5 milliards d’euros. En moyenne, un livre est tiré à 5.000 exemplaires, dont 4.090 sont vendus. Sur environ 100.000 auteurs recensés, 5.000 se déclarent comme « artiste-auteur », dont 3 % gagnent plus de 100.000 euros par livre, 50 % entre 30.000 et 10.000 euros, alors qu’ils sont 12 % à gagner moins de 5.000 euros. L’Express s’est, récemment, intéressé aux classements, constatant que les meilleures ventes sont pour la plupart réalisées par les spécialistes du genre policier (jusqu’à plus de 400.000 exemplaires), même si certains romans font aussi de belles ventes. Contrairement à une idée reçue, le prix littéraire n’est pas toujours synonyme de succès. Les derniers prix Interallié et Médicis ne se sont, par exemple, écoulés respectivement qu’à 13.800 et 8.200 exemplaires.

Le « national », c’est de la balle

Mais les surprises viennent surtout de la littérature politique. Au grand dam de la presse progressiste, et malgré les généreux efforts des syndicats de cheminots pour le faire interdire dans les gares, c’est le livre de Jordan Bardella, Ce que je cherche, qui arrive très largement en tête, avec plus de 140.000 exemplaires. tel point, d’ailleurs, qu’il devance dans les classements les géants de la littérature d’hypermarché comme Guillaume Musso ou Marc Lévy. Et Philippe de Villiers (avec 139.000 ventes de Mémoricide) est le seul avec le président du RN à entrer dans le club décidément très fermé des plus de 100.000 exemplaires vendus. Derrière, à part l’avocat Gilles-William Goldnadel (C’est l’Occident qu’on assassine), qui s’en sort plutôt bien avec 55.000 ventes, c’est l’hécatombe, avec des têtes d’affiche progressistes en berne, voire en déroute. Roselyne Bachelot arrive tout de même à atteindre les 25.500 exemplaires avec Sacrés monstres !, mais avec La Citadelle, de Jean-Michel Blanquer, le score descend déjà à 16.000.

Malgré un CV présidentiel et sa réélection aux législatives grâce au front républicain, François Hollande n’a pu écouler que 7.800 exemplaires de son Défi de gouverner. Un tel titre est-il, d’ailleurs, « vendeur », alors qu’il rappelle aux Français qu’ils n’étaient que 12 % à lui faire confiance, en 2016 ? On frise tout de même, ici, la faute de marketing... À la peine, lui aussi, tel un cycliste pédalant dans la semoule au beau milieu de montée au col du Tourmalet, l’écolo-solitaire François Ruffin (avec Itinéraire) ne se hisse pas au-dessus des 7.200 exemplaires. Élisabeth Borne fait un vrai bide. Comme le « Président Flamby », elle n’a peut-être pas eu une si bonne idée que cela de vouloir nous narrer son glorieux passage aux affaires. Lequel, si l’on en croit le score de son Vingt mois à Matignon, n’a passionné que 4.700 militants d’extrême centre.

Déroute rouge verte

Mais nous avons gardé le meilleur pour la fin, avec un titre que l’on pourrait qualifier d’oxymore littéraire : Ce qui nous porte, et qui, en l’occurrence, se porte plutôt mal, avec moins de 1.000 exemplaires vendus. Qui est donc cette lauréate de la pire vente, lanterne rouge du peloton bientôt rattrapée par la voiture-balai ? C'est Sandrine Rousseau, bien sûr, qui n’intéresse visiblement plus personne dès qu’elle nous impose plus que les 280 caractères d’une publication standard sur X. L’histoire ne nous dit pas quel a été le tirage exact de ce monument de l’histoire de la littérature politique. Mais il est à craindre que plusieurs tonnes de papier ne soient condamnées au pilon, ce qui n’est évidemment guère respectueux de l’environnement.

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Un commentaire

  1. Ce n’est qu’une photographie à l’instant t, mais les ventes sur amazon donnent une bonne indication des tendances, à jour des commandes pour les fêtes. Philippe de Villiers est en tête, devant Bardella, et pointe à la sixième place Laurent Obertone, devant les poids lourds (?) Sarkozy, Merkel, Bachelot. Et Gilbert Collard est en embuscade. Comme quoi, si l’on peut (et doit) dire du mal d’Amazon, n’oublions pas que c’est la plus grande librairie de France, et que c’est la plus proche et la plus réactive pour bien des Français en province. C’est triste à dire, mais la sottise des librairies qui boycottent Bardella (et sans doute Obertone, voire Villiers) font gagner des parts de marché au géant américain. Snif.

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