Vers la deuxième chute de Sainte-Sophie ?
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Recep Tayyip Erdoğan, nouveau sultan de Turquie, nous referait-il le coup de son lointain prédécesseur ottoman, Mehmet II al-Fatih (« le Conquérant »), qui, après s’être emparé de Constantinople, le 29 mai 1453, s’en alla prier à la basilique Sainte-Sophie, faisant préalablement massacrer les prêtres qui officiaient à l’intérieur ? Humour islamique oblige, un imam monta alors en chaire pour proclamer qu’Allah était grand et miséricordieux, comme les rivières de sang chrétien dans la ville l’attestaient sans conteste !
Ainsi, on apprend que "deux jours avant le référendum organisé en Turquie, et à la veille de Pâques, le président turc projetterait de prier avec des membres de son parti AKP et des responsables religieux à Sainte-Sophie" (source : La Croix qui, au passage, ferait bien d’arrêter de copiner avec une religion qui déteste la Croix, précisément !).
Déjà, en 2016, en période de ramadan, des prières avaient eu lieu dans l’enceinte de l’édifice, et la télévision publique, Diyanet TV, diffusa "chaque jour en direct des récitations du Coran par un imam turc différent. Jamais Sainte-Sophie n’avait été utilisée de manière aussi intensive pour des activités religieuses depuis qu’elle est devenue musée" (source : La Croix).
Cela fait bien longtemps que le parti du président turc, l’AKP, lorgne du côté de Sainte-Sophie pour la ramener dans le giron de l’islam, des décennies après que Mustafa Kemal Atatürk l’eut transformée en musée, par décret, en 1934.
Ce n’est un secret pour personne, Erdoğan se rêve en Mehmet II et Soliman le Magnifique à la fois, comme l’atteste le palais qu’il s’est fait construire – sorte de Topkapı démesuré et hideux – dont Le Figaro a donné une idée très juste : "Tout est conforme à la folie des grandeurs qui caractérise les projets lancés par Erdoğan : s'étendant sur 200.000 mètres carrés, construit dans le style néo-seldjoukide et possédant 1.000 chambres ultra-luxueuses, le nouveau palais aurait coûté plus de 350 millions de dollars. Cet édifice géant, qui aurait dépassé en termes de grandeur les palais ottomans, rappelle les constructions imposantes et inévitablement kitsch des régimes totalitaires."
Faisant fi des accusations de complotisme – nouveau vocable destiné à paralyser les moindres doutes ou objections à la ligne idéologique, mondialiste, officielle –, cette insidieuse réaffectation de la basilique de la Sainte Sagesse, construite sous l’impulsion de l’empereur Justinien Ier, en 532, et inaugurée par ce dernier et son épouse Théodora le 27 décembre 537, doit impérativement nous rappeler, à nous chrétiens, que rien n’est jamais acquis avec l’islam.
À Sainte-Sophie, la sagesse va donc laisser place à la conquête par une religion qui, décidément, se sent beaucoup trop fragile pour supporter la moindre différence, ce qui en dit long sur elle !
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