Vers une recomposition des droites européennes autour de Giorgia Meloni ?
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En marge des funérailles de Benoît XVI où il s’est rendu, Manfred Weber, le président du Parti populaire européen (176 députés européens), a rencontré Giorgia Meloni au Palais Chigi, siège du gouvernement italien.
C’est la deuxième fois que Manfred Weber prend rendez-vous avec la présidente du Parti des conservateurs et réformistes européens (ECR, 63 députés européens). Lors de la campagne électorale italienne, il s’était également prononcé en faveur de la coalition de centre droit italienne dont le parti Forza Italia, membre également du PPE, fait partie. C’est donc un rapprochement remarqué et commenté de l’autre côté des Alpes. Selon l’agence de presse italienne adnkronos, qui cite des sources gouvernementales italiennes, ce rapprochement est à l’œuvre depuis longtemps, depuis que Robeta Metsola (PPE) a été élue à la tête du Parlement européen grâce, notamment, aux voix de l’ECR Party.
L’objectif est de bâtir une liste électorale commune ECR-PPE pour les élections européennes de 2024. Raffaele Fitto, un proche de Meloni, ministre des Politiques européennes dans son gouvernement, membre de Fratelli d’Italia mais aussi ex-membre de Forza Italia et donc du PPE, veut agir en ce sens. Il entretient de bons rapports avec Manfred Weber.
Il est également évident que les excellents résultats de la droite italienne aux dernières élections, la solidité de la coalition au pouvoir mais aussi le scandale du Quatargate et ses nombreux élus de la gauche européenne impliqués pousse la direction du PPE à redresser la barre à droite : une sorte d’alignement des planètes politique pousse à ce rapprochement. Comme l’explique Nicola Procaccini (Fratelli d’Italia, ECR) à adnkronos, « le dialogue entre conservateurs et populaires se poursuit et se renforce également grâce au fait que les deux forces politiques se consolident dans leurs nations respectives. Le vote de 2024 sera la dernière chance d’avoir un Parlement européen qui mette l’Union sur les rails que nous avons toujours souhaité : un modèle d’Europe qui n’humilie pas les nations mais les prenne en considération ; qui traite moins de choses mais plus importantes. Faire moins, faire mieux : cela a toujours été notre devise.« »
Sur ce thème de l’alliance PPE-ECR, Manfred Weber a également rencontré Antonio Tajani, ministre des Affaires étrangères, membre de Forza Italia (et donc du PPE), et téléphoné à Silvio Berlusconi : tous deux appellent cette alliance de leurs vœux pour renverser la « majorité Ursula » et détacher le PPE de l’attraction fatale de la gauche.
Ce rapprochement sera-t-il le début d’une recomposition politique à l’échelle européenne ? Fait marquant, le groupe parlementaire européen Identité et Démocratie (ID, 64 députés européens) dont font partie les élus du Rassemblement national mais aussi ceux de la Ligue de Matteo Salvini ne semble pas inclus, pour le moment, dans ce projet d’union des droites. En revanche, il se murmure qu’une liste unique italienne, reprenant la coalition victorieuse aux dernières élections, serait dans les cartons.
Cette recomposition suit, en réalité, celle de la droite italienne : aux élections européennes de 2019, la Ligue de Matteo Salvini remportait 28 sièges et Fratelli d’Italia 5 sièges. Le rapport de force s’est inversé : c’est désormais Giorgia Meloni qui se retrouve leader de la droite italienne.
La route est encore longue jusqu’aux élections européennes. L’Italie, la France et l’Europe devront traverser une période de grande crise, notamment économique et sociale. Les obstacles à cette alliance ne manqueront certes pas, notamment parmi les plus modérés des partis membres du PPE. Giorgia Meloni entend transposer cette stratégie d’union des droites, gagnante en Italie, au niveau européen. Et il semble que Manfred Weber voie également un intérêt majeur à se débarrasser de la majorité « Ursula », réplique à l’échelle de l’Europe d’une Macronie dévastatrice en France.
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27 commentaires
Souhaitons bon vent à cette conception réaliste de l’Europe. Il importe de remplacer la technocratique union européenne actuelle par une Europe des réalités, fondée sur le principe de subsidiarité qui devrait également prévaloir à l’intérieur des États. La plus grande difficulté sera l’imposition de ce changement salutaire aux idéologues bénéficiaires aux manettes.
Une Meloni en France pour sauver notre pays
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On ne parle que de cuisine politicarde, mais concrètement qu’a t’elle fait de concret sur les points qui ont permis son élection par exemple l’immigration à part une coup d’éclat avec Macron, les débéarquements continuent, aucune remise en cause des politiques européenne et soumission à l’OTAN. Il est à craindre que l’expérience italienne ne fasse beaucoup de tort aux partis souverainistes trop en quête de respectabilité. Seul Viktor Orbán actuellement en Europe est crédible et il en paie le prix fort. Giorgia Meloni est engluée avec la dette et donc soumise comme Macron au dictates de Bruxelles.
Exact, l’alliance avec le PPE n’augure rien de bon et les souverainistes vont une nouvelle fois être les dindons de la farce
Priorité virer Ursula oui dont le mandat devrait être terminé non ! Bon courage. Et pour la France sortir du débile marché commun de l énergie en quelques mois tout irait beaucoup mieux…on.attend quoi ?
Je signe tout de suite. ET basta cette Europe Allemande Écolo donneuse de leçons !
Excellente idée cette politique des Nations Patriotiques..mais ça explosera avant d’en voir la concrétisation
Rien de bon à attendre de Mme Meloni. Elle a réussi à couper l’herbe sous les pieds de Salvini, un véritable anti-immigrationniste, par ailleurs opposé à l’alignement italien sur Kiev et l’OTAN.
Une petite lueur d’espoir …Virer la présidente de l’UE et Macron ,repartir sur de meilleures bases , avec la Hongrie , la Pologne et l’Italie en tête on doit y arriver .
Vite vite, on n’en peut plus.
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Très bonne nouvelle !
Allez les Moutons Français, vous voulez encore et encore continuer avec la destruction de notre Nation ou changer et garder notre souveraineté ?
Il serait souhaitable que les partis souverainistes arrivent à s’entendre. La seule solution pour mettre fin à la dérive immigrationniste de cette U.E.
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Ah, enfin une droite digne de ce nom, latine jusqu’au bout des ongles, se proposant d’éjecter Ursula Von der Leyden, pour impulser enfin une Europe nouvelle: celle des Nations
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Pour éjecter VdL, il faudrait déjà désigner clairement et se débarrasser de son mentor : Soros ! (mais c’est curieux, personne n’en parle, et pourtant !!!……..)
Serait ce possible ????
Si cela pouvait se faire ! D’où l’intérêt de voter pour Reconquête et que l’union des droites se réalise au niveau européen
Moment idéal pour renverser la majorité de cette « Ursula » comme il est dit dans ce très bon article !
Merci de cet article documenté et encourageant. Oui nous nous rapprochons du salut : en Pologne, en Hongrie mais aussi en Suède et en Italie. Avec des progrès importants en Espagne, au Portugal et bien sûr en France. L’Europe, la France, ne veulent pas mourir ? Viva Meloni, nous allons y arriver !
Comme j’aimerais vous croire !