Ceux qui veulent légaliser le cannabis sont naïfs ou diaboliques !

Les "légalisateurs du cannabis" demandent l’ouverture d’un débat sur ce thème.

Avancer leur revendication sans avoir restitué les méfaits de cette drogue tient de l’aberration. Ses méfaits physiques sont supérieurs à ceux du tabac (responsable de 79.000 décès chaque année en France). Ses méfaits psychiques sont majeurs (perturbations éducatives, accidentalité routière et professionnelle, démotivation, désinhibition avec prise de risques, anxiété, dépression, schizophrénie, incitation à l’abus de drogues encore plus "dures").

Faire croire que la légalisation dissuaderait de facto les 120.000 dealers et leurs 10.000 grossistes de se livrer à son trafic relève d’une effarante naïveté ou plutôt d’un diabolique "faire feu de tout bois". Ces trafiquants se reporteront sur la vente d’un cannabis plus attractif que le produit d’État, de par son plus faible prix et sa teneur plus élevée en THC.

Affirmer que la légalisation permettrait de faire "enfin une vraie prévention" confine au "foutage de gueule". On a sous les yeux le tableau de chasse du tabac avec ses 13 millions de Français piégés, et celui de l’alcool avec ses 4,5 millions d’alcoolo-dépendants ; voilà les résultats de leur prévention facilitée par la licité de ces deux drogues.

Fantasmer sur l’efficacité de l’interdiction de vente aux mineurs méconnaît que 70 % des buralistes ne respectent pas l’interdiction de vente de tabac.

Légaliser serait adresser un épouvantable message de banalisation du cannabis à notre jeunesse. Un État (digne de ce nom) ne saurait faciliter l’accès de ses citoyens à un agent toxique. Par des enquêtes réalisées en collèges et en lycées, à la question posée aux potaches abstinents "Pourquoi ne consommez-vous pas de cannabis ?", 40 % répondent "Parce que c’est toxique" et 60 % "Parce que c’est interdit". Lever l’interdiction ferait croire aux premiers que ce n’est pas dangereux et serait, pour les seconds, un encouragement du type "allons-y gaiement".

Oser affirmer, toute honte bue, que cette légalisation rapporterait de l’argent au budget de la nation française, c’est faire fi de la santé de nos concitoyens ; c’est la brader aux relents truffiers de rentrées fiscales.

Déplorer que vingt malfrats trafiquants de drogue tombent chaque année sur le pavé marseillais devrait moins émouvoir que les dizaines de milliers de victimes du cannabis : par accidents de la route et du travail (la rencontre du cannabis et de l’alcool multipliant par 14 le risque d’accidents mortels de la route), par cancers, par infarctus, par accidents vasculaires cérébraux, par suicide/dépression, par auto ou hétéro-agressivité, par schizophrénie (10 % des schizophrènes meurent de mort violente et les autres ont une espérance de vie significativement abrégée), par le passage à l’héroïne et ses overdoses ; sans oublier, pour ceux qui n’en meurent pas, les estropiés/handicapés sociaux, intellectuels, et les séquelles sanitaires (amputations d’artérites, séquelles d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral, d’une insuffisance pulmonaire).

Notons encore que dans ce processus de mondialisation où les nations qui tireront "leur épingle du jeu" sont celles qui gagneront les olympiades des performances intellectuelles et techniques, le cannabis s'affirme comme un anesthésiant, un réducteur d’ambition, un incapacitant.

Ajoutant à leur impatience de légaliser le cannabis, ces "légalisateurs" expriment déjà leur demande de légaliser toutes les drogues. Il est vrai qu’ils ont déjà préparé les scandaleuses "salles de shoot", bassins de décantation pour la pollution qu’ils infligent à nos concitoyens.

Jean Costentin
Jean Costentin
Docteur en médecine

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