Vianney : le piège de « The Voice » se referme
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Le gentil chanteur Vianney ne sera sans doute plus jamais le même. Celui qui souhaitait juste apporter « du bonheur aux gens », qui « assumait être cucul », déclarait « ne pas comprendre la méchanceté » et « trouver injuste les railleries » aura, le temps de deux émissions de « The Voice », provoqué torrents de haine et déferlements d'insultes de la part de militantes féministes et de membres des communauté LGBT.
Il l'aura sans nul doute découvert à ses dépens : les émotions ne sont bonnes à être exposées que si elles vont dans un certains sens. Mais pas dans l'autre. S'émouvoir d'un avortement n'est pas admissible. Pas plus que la critique de la communauté arc-en-ciel. Même suggérée, même au second degré. Si elles ne sont pas politiquement conformes, on se les garde pour soi. Tout le contraire de ce que la star des ados a fait sur le plateau des dernières émissions de « The Voice » en écrasant une larme de compassion lorsque le jeune slameur évoque cette femme qui avorte : « Je suis vide sans toi, j'ai peur de te dire adieu. Je suis une maman. Je sens maintenant mon chagrin qui dans mon corps foisonne. Car oui tu n'es pas né. Mon fils ne m'en veux pas je vais devoir avorter. » Texte jugé « moralisateur », « dangereux » car nourrissant « l'imaginaire anti-avortement », selon des associations féministes.
Le jeune chanteur a même récidivé, samedi dernier, manifestant un peu trop de gaieté en se dandinant sur les paroles jugées « homophobes » d'une certaine chanson « Suicide social » qui a déjà fait couler beaucoup d'encre. En cause ces paroles critique des « Bisounours et de leur pouvoir arc-en-ciel […] qui voudraient me faire croire qu'être hétéro, c'est à l'ancienne ».
Vianney, à qui on a du mal à prêter de mauvais sentiments, est déjà à lui tout seul une exception dans le monde de la chanson française et des plateaux télé. Ne serait-ce qu'à cause de son origine sociale : ni issu de la diversité, ni foncé de peau, ni femme, ni obèse, il est né d'un père pilote d'hélicoptère dans l'armée, au sein d'une fratrie nombreuse. Loin, bien loin des Traoré et du 9-3, Vianney passe ses vacances au Croisic et a effectué sa scolarité au sein du très chic collège privé du XVIe arrondissement de Paris Les Oiseaux avant de rejoindre un lycée militaire dont il dit le plus grand bien. Cet ancien scout porte sa foi en bandoulière, parle de Dieu dans ses chansons et pratique ouvertement sa religion catholique. Il a même dédié une chanson au martyre du père Hamel. Autant dire que sa visibilité médiatique tient du miracle. Mais jusqu'à quand ? Avant lui, la jeune star américaine Justin Bieber en a bavé des ronds de chapeau pour avoir déclaré que « l'avortement, c'est comme tuer un bébé ». Souhaitons grande capacité de résilience à Vianney (pour employer un mot à la mode), négation à la repentance et survivance médiatique !
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