Victoire de Trump : quand les minorités ne s’en laissent plus conter
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C’est terrible, ce miroir que l’Amérique tend à la gauche française des beaux quartiers. Va-t-elle enfin s’y voir ou continuer de porter des œillères ? Car le constat est implacable : cette incontestable victoire de Trump signe la défaite de la gauche morale. Une raison à cela : les minorités qu’elle prétend chérir ne s'en laissent plus conter. Les sondages sortie des urnes (Institut Edison Research) montrent en effet qu’aux USA, l’électorat des “minorités“ a bougé en faveur du candidat républicain.
Fidèle au tropisme des brillants cerveaux qu’elle représente, Kamala Harris – comme Hillary Clinton en 2016 –, a voulu voir dans l’électorat américain non pas une nation mais un conglomérat de groupes ethniques et sociaux, comme autant de cibles à traiter individuellement : les femmes, les immigrés, les Noirs, les hispaniques, les trans… une stratégie qui, une nouvelle fois, s’est révélée perdante.
La grosse erreur du communautarisme
Si la candidate démocrate a remporté, à l’échelon national, 54 % du vote féminin, Donald Trump en comptabilise 44 %, soit 2 points de plus qu’en 2020. Même envolée du vote hispanique qui s’est porté à 45 % sur Trump, soit 13 points de plus que le précédent score, battant même un record chez les électeurs masculins : 54 %, en hausse de 18 points par rapport à 2020 contre 7 points seulement pour les électrices.
Grâce au soutien de Barack Obama et de la jet set hollywoodienne, Kamala Harris a remporté 86 % du vote noir, mais Trump « a surperformé dans certains Etats-clés, ceux qui comptent vraiment », résume Le Figaro. A l’échelon national, 12 % des hommes noirs ont voté pour lui. Et contrairement à ce que tout le monde médiatique a rabâché durant cette campagne, s’il est un vote ethnique qui n’a pas « bénéficié » à Donald Trump, c’est celui de la population blanche. Bien que demeurant majoritaire avec 55 % des voix de l’Amérique blanche, l’Institut Edison chiffre une baisse de 3 points chez les femmes et 2 points chez les hommes.
Mais la plus grosse surprise est l’augmentation du vote jeune, soit un électorat qu’on a toujours dit acquis aux démocrates : 42 % des suffrages chez les 18-29 ans, et +2 % chez les moins de 45 ans. En revanche, le vote des retraités « frileux » qu’on lui disait acquis a baissé de 3 points par rapport à 2020.
Les immigrés légaux veulent encore croire au rêve américain !
Devant la déconfiture du camp Harris, Franz-Olivier Giesbert s’interroge, dans un édito à chaud paru dans le Point ce mercredi matin, à l’heure du café, sur la capacité des démocrates américains à retenir les leçons de leurs échecs. « Comme Hillary Clinton, la concurrente de Trump à la présidentielle de 2016, [Kamala Harris] aura eu tout faux du début à la fin », dit-il. Même stratégie anti-Trump avec « les élites » de Hollywood et la quasi-totalité des médias, « tous, drapés de probité et de bonne conscience, ont mis en garde contre le “fascisme“ en marche ». Mais l’erreur majeure de la candidate démocrate « a été, surtout, d'avoir tenu un discours fragmenté, segmenté, s'adressant à tour de rôle à chacune des communautés du pays ».
Or, dit fort justement Giesbert, « c'est peut-être l'une des grandes leçons de ce scrutin : contrairement au patriotisme, le communautarisme ne paye pas – ou plus ». Il aurait pu ajouter « le wokisme ne paie plus ». Et sans doute n’a-t-il jamais payé auprès de ces catégories citées plus haut (hors les LGBTQIA+ etc.) pour peu qu’elles appartiennent aux classes populaires.
Les immigrés qui ont voté pour Trump, donc légaux, ont rejoint les USA pour « faire nation ». Ils sont, comme les immigrés légaux chez nous, les premières victimes d’un mondialisme débridé voulu par des élites totalement déconnectées de la réalité.
La stratégie des démocrates, qui, finalement, a porté Donald Trump au pouvoir, est exactement celle menée en France par le Nouveau Front populaire, cette coalition d’une gauche qui, depuis quarante ans, oppose systématiquement un déni de réalité aux problèmes qui pourrissent la vie des Français : l’immigration débridée et son corollaire la violence, le wokisme tous azimuts, la perte du pouvoir d’achat, le déclassement et la reductio ad hitlerum de toute opinion qui s’en écarte.