Victoire de Trump : quand les minorités ne s’en laissent plus conter

@The White House from Washington/Wikimedia Commons
@The White House from Washington/Wikimedia Commons

C’est terrible, ce miroir que l’Amérique tend à la gauche française des beaux quartiers. Va-t-elle enfin s’y voir ou continuer de porter des œillères ? Car le constat est implacable : cette incontestable victoire de Trump signe la défaite de la gauche morale. Une raison à cela : les minorités qu’elle prétend chérir ne s'en laissent plus conter. Les sondages sortie des urnes (Institut Edison Research) montrent en effet qu’aux USA, l’électorat des « minorités » a bougé en faveur du candidat républicain.

Fidèle au tropisme des brillants cerveaux qu’elle représente, Kamala Harris – comme Hillary Clinton en 2016 – a voulu voir dans l’électorat américain non pas une nation mais un conglomérat de groupes ethniques et sociaux, comme autant de cibles à traiter individuellement : les femmes, les immigrés, les Noirs, les hispaniques, les trans… une stratégie qui, une nouvelle fois, s’est révélée perdante.

La grosse erreur du communautarisme

Si la candidate démocrate a remporté, à l’échelon national, 54 % du vote féminin, Donald Trump en comptabilise 44 %, soit 2 points de plus qu’en 2020. Même envolée du vote hispanique qui s’est porté à 45 % sur Trump, soit 13 points de plus que le précédent score, battant même un record chez les électeurs masculins : 54 %, en hausse de 18 points par rapport à 2020, contre 7 points seulement pour les électrices.

Grâce au soutien de Barack Obama et de la jet-set hollywoodienne, Kamala Harris a remporté 86 % du vote noir, mais Trump « a surperformé dans certains États clés, ceux qui comptent vraiment », résume Le Figaro. À l’échelon national, 12 % des hommes noirs ont voté pour lui. Et contrairement à ce que tout le monde médiatique a rabâché durant cette campagne, s’il est un vote ethnique qui n’a pas « bénéficié » à Donald Trump, c’est celui de la population blanche. Bien que demeurant majoritaire, avec 55 % des voix de l’Amérique blanche, l’Institut Edison chiffre une baisse de 3 points chez les femmes et 2 points chez les hommes.

Mais la plus grosse surprise est l’augmentation du vote jeune, soit un électorat qu’on a toujours dit acquis aux démocrates : 42 % des suffrages chez les 18-29 ans et +2 % chez les moins de 45 ans. En revanche, le vote des retraités « frileux » qu’on lui disait acquis a baissé de 3 points par rapport à 2020.

Les immigrés légaux veulent encore croire au rêve américain !

Devant la déconfiture du camp Harris, Franz-Olivier Giesbert s’interroge, dans un édito à chaud paru dans Le Point, ce mercredi matin, à l’heure du café, sur la capacité des démocrates américains à retenir les leçons de leurs échecs. « Comme Hillary Clinton, la concurrente de Trump à la présidentielle de 2016 [Kamala Harris] aura eu tout faux du début à la fin », dit-il. Même stratégie anti-Trump avec « les élites » de Hollywood et la quasi-totalité des médias, « tous, drapés de probité et de bonne conscience, ont mis en garde contre le "fascisme" en marche ». Mais l’erreur majeure de la candidate démocrate « a été, surtout, d'avoir tenu un discours fragmenté, segmenté, s'adressant à tour de rôle à chacune des communautés du pays ».

Or, dit fort justement Giesbert, « c'est peut-être l'une des grandes leçons de ce scrutin : contrairement au patriotisme, le communautarisme ne paye pas – ou plus ». Il aurait pu ajouter « le wokisme ne paie plus ». Et sans doute n’a-t-il jamais payé auprès de ces catégories citées plus haut (hors les LGBTQIA+ etc.), pour peu qu’elles appartiennent aux classes populaires.

Les immigrés qui ont voté pour Trump, donc légaux, ont rejoint les USA pour « faire nation ». Ils sont, comme les immigrés légaux chez nous, les premières victimes d’un mondialisme débridé voulu par des élites totalement déconnectées de la réalité.

La stratégie des démocrates qui, finalement, a porté Donald Trump au pouvoir est exactement celle menée en France par le Nouveau Front populaire, cette coalition d’une gauche qui, depuis quarante ans, oppose systématiquement un déni de réalité aux problèmes qui pourrissent la vie des Français : l’immigration débridée et son corollaire la violence, le wokisme tous azimuts, la perte du pouvoir d’achat, le déclassement et la reductio ad hitlerum de toute opinion qui s’en écarte.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/11/2024 à 18:28.
Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

14 commentaires

  1. La seule chose que l’on puisse souhaiter, c’est que cette victoire du bon sens et du nationalisme raisonnable traverse l’Atlantique et interdise les magouilles inadmissibles qui ont fleuri lors de nos dernières élections législatives.

  2. Bonne analyse, que les journaleux « reconnus et autorisés » ne peuvent pas comprendre. Ils sont tellement imbus d’eux-mêmes, tellement imbibés de leur doctrine de gauche, tellement froussards devant les destructeurs comme NFP, qu’ils sont désormais privés de tout jugement intellectuel indépendant.

  3. Même erreur de casting qu’en 2002 ou Le Pen est arrivé en second dans l’élection présidentielle. Il n’était pas difficile de voir que les français voulaient du changement sauf pour les journaleux et leurs oeillères idéologiques

  4. Le communautarisme symbole de division ne fonctionne plus aux USA comme en Europe. Il serait temps de s’en apercevoir comme l’ont fait les américains. America great again c’est la patrie en france avant tout. Patrie que même les immigrés d’avant 1962 ont fait leur nouvelle patrie tout en gardant leurs racines et leur culture.

  5. Le me phénomène commence à se produire en France : la gauche est de plus en plus stupide et anti nationiste. Et la droite (encore plus stupide et traître à la France) qui tente de faire ami-ami avec elle (Barnier et surtout Larcher, le pire) vont être balayées. Après la censure qui vient Macron devra partir. Présidentielles en 2025 et sauvetage (in extremis) de la France

  6. C’est peut être la vulgarité de Mr Trump qui a payé. Davantage de jeunes et de citoyens des USA de fraiche date se sont reconnus dans Donald T.
    Les anciens, peut être moins vulgaires, se sont détournés.
    L’avenir est à la jeunesse et à la vulgarité ?

      • Je ne suis pas sûre que M jalladeau le sache. et donc puisse vous répondre. pas plus que nombre d’entre nous, d’ailleurs.
        D’une part parce que notre culture latine est différente de celle des américains et, en plus, il ne voit pas la vulgarité de notre président. Ce qui est bizarre.
        Mais voilà, chacun de nous voit différemment l’autre en fonction de son éducation et de son parti politique.

    • Je me demande qui est vulgaire. Vous écrivez cela dans tous vos commentaires.
      Est ce la seule chose que vous reprochez à M Trump?
      Auquel cas, cela veut donc dire qu’il est bien sur tous les autres points.
      Hélas, le nôtre de président est non seulement vulgaire, mais incompétent.
      Pauvre france.

  7. Le wokisme n’est qu’une stratégie de conquête du pouvoir, une arme à leurrer les benêts. La gauche utilise tous les habits possibles pour arriver à ses fins : communisme, wokisme, écologisme. Toujours la même idéologie derrière tous ces déguisements.

    • Nous sommes imprégnés de marxisme. Les idées seraient des abstractions. Tout ne serait qu’idéologie. Le réel serait malléable. La religion serait l’opium du peuple. Nous avons rejeté toute forme de réalisme des idées et de la pensée au nom de nos rêves et de notre croyance éthérée en un monde meilleur.

  8. « Les immigrés qui ont voté pour Trump, donc légaux, ont rejoint les USA pour « faire nation ». Vous avez tout à fait raison de le faire remarquer, à la différence de nos immigrés à nous qui viennent pour imposer leur « nation » tout en voulant bénéficier de nos largesses. Tant que la gauche et l’extrême centre sera au pouvoir, les Français bosseront pour nourrir des inutiles.

  9. Vivement que cela arrive chez nous sauf que l’on a toujours trop d’années de retard et que tout est verrouillé par la gauche dans notre ancienne « France  » !!

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