Victoire judiciaire du maire d’Asnières poursuivi pour « prosélytisme religieux »

Photo : Brumathechec
Photo : Brumathechec

Le tribunal administratif d’Asnières-sur-Seine a donné raison, le 5 novembre, au maire LR de la ville, Manuel Aeschlimann, a-t-il révélé le 13 novembre. Il avait rappelé l’origine chrétienne de Noël dans le journal municipal, en décembre 2023. Deux élus d’extrême gauche, un responsable local de la NUPES puis du Nouveau Front populaire ainsi qu’un sénateur communiste, avaient déposé un recours pour prosélytisme religieux. Non seulement le recours est rejeté, mais les élus doivent s’acquitter de 1.500 euros, chacun, à la mairie d'Asnières.

Pour le maire, qui a laissé passer l’élection de Trump et le 11 novembre avant de communiquer, cette décision du tribunal est intemporelle. « Elle permet de mettre un frein à une vision extrémiste et idéologue de la laïcité, par ces politiciens d’extrême gauche qui l’instrumentalisent », explique Manuel Aeschlimann. Un principe de laïcité qu’ils envisagent à géométrie variable, selon la religion : « Avant, ils avaient peur ; maintenant, ils ne réagissent pas quand c’est l’islam, car c’est leur fonds de commerce électoral », lance-t-il. Selon lui, le rappel de l'origine chrétienne de Noël a eu un accueil favorable auprès de ses administrés, qu’ils soient juifs, musulmans ou athées. Seuls les « gauchistes » s’en sont outrés.

Un maire prosélyte ?

« N’oublions jamais qu’avant tout, Noël est une fête qui vient célébrer la naissance de Jésus-Christ, avait-il simplement déclaré. Dans le monde actuel, en manque de repères sérieux et intangibles, il est parfois utile de rappeler que certaines choses ont un sens », ajoutait le maire, dans le journal municipal, illustré par une crèche de Noël.

« Faire un édito comme ça en rappelant les faits historiques n’a rien de prosélyte », se défend Manuel Aeschlimann auprès de BV. Il œuvre, par ailleurs, au dialogue entre les différentes religions de sa commune. « Les gens savent qu’il y a un travail transversal, à Asnières : réunion entre rabbins, imams, prêtres. En 2015 ou 2016, nous avions tenu une grande réunion publique » à l’occasion des attentats de Nice qui ont réveillé brutalement les Français, rappelle-t-il.

Quand on lui demande sa définition de la laïcité, il répond : « La laïcité, c'est éviter tout prosélytisme, tout en affirmant ses valeurs, ses croyances, sans choquer les autres. » Pour lui, dans le sillage de Robert Ménard et de Philippe de Villiers, il faut assumer ce que l’on est. La publication de sa photo de communiant, il y a deux semaines, sur Facebook, fait foi ! Lorsqu’on lui demande s’il sera candidat aux prochaines municipales, il déclare : « Si Dieu le veut... »

Une défense de la laïcité qui aurait bon dos

Manuel Aeschlimann ne ménage pas les élus qui l'attaquent : « On a voté l’augmentation du forfait des écoles privées de la ville d’Asnières, il y a quelques mois, principalement des écoles catholiques. L’opposition de gauche « Asnières en commun » [composée des Insoumis, des communistes, des écologistes, du PS, pour ne citer qu’eux] a voté contre », explique le maire, dans une lettre adressée à l’école Saint-Joseph d’Asnières, en juin. Il y précise avoir valorisé le financement des écoles privées catholiques sous contrat de 100.000 € par an.

Gabriel Decroix
Gabriel Decroix
Étudiant journaliste

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois