Vidéo de Zemmour : Laeticia Hallyday s’émeut d’une « propagande qui n’aurait pas plu à Johnny ». Sûre ?
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À la suite de Jacques Attali, de Yann Barthès et de tous ceux qui dénoncent l’usage de leur image dans le clip de lancement de campagne d’Éric Zemmour, Laeticia Hallyday fustige « l’usurpation et la démonstration de l’irrespect de son auteur envers le symbole qu’incarne Johnny ». Alors, comme il se doit dans ces cas-là, et comme elle sait si bien le faire, la veuve qui file aujourd’hui le parfait amour avec le cinéaste Jalil Lespert charge son avocat de poursuivre le candidat à la présidentielle.
Celle qui avait tenté de soustraire Johnny Hallyday au droit français afin de déshériter ses quatre enfants avait argumenté (et les fans avaient apprécié) que « la reconnaissance du public français ne participe pas d'un lien étroit et stable avec un pays ». Finalement, au terme d’une bataille judiciaire, le tribunal de Nanterre aura donné raison aux enfants de Johnny, David et Laura.
« C'est une propagande qui n'aurait pas plu à Johnny », s'indigne Laetitia, rejoignant le chœur pleurnichant des artistes bien-pensants. Mais celle qui vit en Californie est-elle la mieux placée pour donner son avis sur la France de Johnny ? A-t-elle déjà oublié l’hommage national que rendait le pays entier au Taulier qui a bercé au moins quatre générations ? Johnny était un monument, comme l’avait croqué Cabu : Johnny, c’est la France. Cette France populaire qui fume, roule en Harley, fait hurler les cylindrées et chérit ses libertés. Cette France d’en bas, méprisée par la gauche bobo des beaux quartiers vapotant, en trottinette ou à pied. N’en déplaise à Laeticia, Johnny, c’est aussi une ère révolue que l'on peut regretter. Dans un papier consacré à l’ensauvagement de notre société française, le Figaro rappelle que « la culture ambiante des années 1960 voulait qu’on ne ferme pas sa voiture à clé, qu’on laisse les clés sur le contact en allant acheter du pain, que personne n’ait de système d’alarme chez soi, alors qu’aujourd’hui, les voitures sont des forteresses roulantes. Chacun a intériorisé le fait de surveiller son sac à main, on se méfie des gens dans le métro qui ont les mains baladeuses, etc. » Cette époque a-t-elle vraiment existé ? Laeticia, de sa somptueuse villa, ne perçoit probablement pas le « sentiment d’insécurité », les intimidations, agressions ou violences quotidiennes, ne serait-ce que pour une clope refusée.
Zemmour, dans son message vidéo, évoquait « le pays de Gabin et de Delon, de Brigitte Bardot et de Belmondo, de Johnny et d’Aznavour, de Brassens et de Barbara ». Johnny le mythe, la légende fait partie de notre récit collectif et ne peut être l'apanage des femmes de sa vie. En son temps, l’idole des jeunes avait soutenu Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Dans son autobiographie, Jean-Philippe Smet écrivait : « J'ai une sensibilité de droite […] Je n'aime pas la médiocrité. Je pense que la gauche pousse vers ça. » Voyant la France où l'on insulte, décapite, égorge professeurs, curés et policiers, qui sait vers qui aurait été sa - grande - voix ?