Vidéo d’Éric Zemmour : le chœur des indignés
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Il n’aura pas fallu attendre longtemps, après la publication de la vidéo de déclaration de candidature d’Éric Zemmour, pour que s’élève la longue litanie du chœur des indignés.
« Images anxiogènes », dénonce Hugues Renson, vice-président LREM de l’Assemblée nationale. « Discours qui enfonce la France dans une espèce de fange noire », ajoute son collègue, le député LREM Bruno Bonnell. LR n’est pas en reste : le patron de ses députés, Damien Abad, s’offusque d’un discours qui ne donne « aucun espoir à la nouvelle génération ».
La CGT, Solidaires Ile de France, Jeune garde antifasciste, SOS migrants du 20e arrondissement de Paris et de nombreuses autres associations ont, elles, décidé d'en découdre en organisant dimanche un rassemblement "Paris pour faire taire Zemmour", le jour du premier meeting électoral du candidat. Un meeting qui ne se tiendra plus dans un Zenith comble (7000 places) mais au Parc des expositions de Villepinte (20 000 places).
Last but not least, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, champion toute catégorie de la reductio ad hitlerum, tweete, d’un jugement sans appel : « La haine est son métier. » Et, renonçant aux lendemains qui chantent des révolutions communistes, pour lesquels 100 millions d’hommes ont été assassinés, il nous promet, quant à lui, les « jours heureux » d’une « république sociale » portée par « les valeurs universelles de la Révolution française ». Promettez, promettez, il en restera toujours quelque chose, comme dirait l’autre.
La haine est son métier. La polémique son seul objet. #Zemmour
Pour nous, c'est tout l'inverse. Les Jours heureux, la république sociale porteuse des valeurs universelles de la Révolution française : liberté, égalité, fraternité.
C'est ça, ma France.— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) November 30, 2021
On ne peut alors s’empêcher de penser à cette formule de Raymond Aron : « Ils ont oublié que l’Histoire est tragique. » Dans un livre d’entretiens avec Dominique Wolton, Aron évoquait la figure de Giscard : « Quand vous écoutez ses discours, vous avez toujours le sentiment que tout peut s’arranger par négociations, compromis, en étant raisonnable. À peu près jamais il ne donne le sentiment qu’il y a, dans le monde où nous sommes, des conflits probablement inexpiables, qu’il y a le risque, le danger des tragédies. »
Voilà qui s’applique parfaitement à nos hommes politiques d’aujourd’hui. Dormez en paix, braves gens ! Tout finira par s’arranger. Oui, mais voilà qu’avec sa vidéo, Zemmour vient nous confronter à la dimension tragique de notre époque.
L’Histoire d’où sortait Raymond Aron était celle de la tragédie des camps et de l’homme matriculaire broyé par les machines totalitaires rouge et brune. Engagé dans les Forces françaises libres, il était de ceux qui savent que ce n’est pas avec de bons sentiments et des compromis raisonnables que l’on peut arrêter ceux qui ont décidé de détruire notre civilisation.
Poursuivant ses réflexions à propos de Giscard, Aron ajoutait : « Même avec le Parti communiste, il essaie de maintenir des relations détendues. Or, le monde du 20e siècle, [...] est un monde de violences, de passions, de haines. Encore aujourd’hui, entre nous et le monde soviétique, il y a dans ce qui nous oppose quelque chose qui touche à l’essentiel. Mais, quand on écoutait le président de la République, on n’avait jamais le sentiment qu’il ressentait le côté tragique ou excessif des relations entre les pays ou entre les idées. »
Ce « quelque chose qui touche à l’essentiel » qui ne laisse d’autre choix que celui de la confrontation résolue. C’est-à-dire le refus de l’oubli du tragique.
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