Vierge décapitée : la christianophobie s’invite en Corse

La Corse n'est plus protégée de ce type d'actes par son caractère insulaire ni par le respect de sa culture chrétienne.
Capture d’écran (2488)

Les internautes n’ont pas manqué de le remarquer. La statue de Notre-Dame de Lavasina, située sur le front de mer d’Ajaccio, a été retrouvée décapitée, en cette fin du mois de mai.

À défaut d’Esprit saint, c’est un souffle de vandalisme qui semble sévir en Corse, depuis quelques semaines. Joint par téléphone, le diocèse n’a pas souhaité réagir longuement. « En Corse, le christianisme a encore une grande place, au moins culturelle », assure, par téléphone, le vicaire général, l’abbé Jean-Yves Coeroli.

La décapitation de cette œuvre pieuse a suscité de nombreuses réactions, en Corse et sur Internet. « Mais dans quelle société vivons-nous ? », a demandé, ému, le conseiller municipal d’Ajaccio Christian Bacci, sur Twitter, ce dimanche. De l’autre côté de la Méditerranée, le maire de Nice Christian Estrosi a « fermement condamné » l’acte et a réclamé que les auteurs soient « sévèrement punis ». Les politiques méridionaux font ainsi front commun autour d’un acte qui a visiblement heurté les consciences. « C’est un acte d’une exceptionnelle gravité. Nous voulons la vérité et, bien sûr, l’arrêt immédiat de ces agissements barbares », a notamment lancé le maire de Porto-Vecchio Jean-Christophe Angelini. Cette statue était notamment utilisée dans le cadre d’une « procession liée à la paroisse Saint-Jean-Baptiste à Ajaccio », précise François-Antoine Isoni, responsable de la communication du diocèse corse contacté par BV.

 

Un contexte de vandalismes multiples

Hélas, la décapitation de cette statue n’est pas un acte isolé en Corse. Ainsi Corse Matin s’est fait l’écho de nombreux cas, ces dernières semaines : « Samedi 29 avril, le camp de scouts sur la commune de Vero, où un autel de fortune a été installé, avait été vandalisé. Le 12 avril dernier, des riverains de Sevani, à Ajaccio, dénonçaient des actes de vandalisme perpétrés contre une statuette de la Vierge placée dans une petite arche de pierre à proximité de la plage du Petit Capo. » Un peu auparavant, la photo de la croix décapitée du col Saint-Jean à Sisco avait déjà heurté l’opinion locale. Nous étions le 27 avril. « Tous les maux qui touchent la France finissent par franchir la mer et accoster en Corse », déclarait, à l’époque, le président de l'association nationaliste Palatinu, Nicolas Battini, sur Twitter. Une rhétorique qui semble inciter le diocèse à calmer les choses.

Ainsi, l’abbé Coeroli tempère : « Il s’agit d’actes de malveillance isolés », insiste l’homme d’église, qui alerte sur « le risque de surenchère ». À vrai dire, en voyant les dizaines de réactions suscitées, il semble qu’en Corse, de tels actes sont encore rares et choquent encore l’opinion. « 90 % de la population corse est catholique, au moins culturellement, et reste très attachée à son Histoire », estime François-Marie Isoni. Néanmoins, pour ceux qui pensaient la Corse était encore protégée de ces actes par son caractère insulaire et son respect de sa culture chrétienne, la réalité est brutale. Force est de constater qu’un bras de mer ne suffit plus pour éviter les maux qui sévissent en Occident. Mais la fin de l'histoire n'est peut-être pas écrite. Les Corses sont plutôt pointilleux, pour ne pas dire explosifs, dès qu’il s’agit de leur patrimoine local : ce type d'actes reste rarement impuni...

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 31/05/2023 à 8:03.
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Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

44 commentaires

  1. C’est le résultat des propos christianophobes déversés sans complexe par certains. Ils hatisent la haine et dans leurs cas, ça se traduit par des violences concrètes.
    Eric Piol, par exemple, porte personnellement une part de responsabilité dans ces violences.
    L’incitation à la haine tombe pourtant sous le coup de la loi, pourquoi personne ne fait rien contre ces discours alors que d’autres sont condamnés, quand bien même il n’y a pas la moindre victime?

  2. Il serait bien étonnant, en effet, que nos amis Corses restent insensibles à cette « malveillance isolée ».
    Et les risques de surenchère sont moins élevés aujourd’hui qu’ils le seront demain si le clergé persiste à tendre « l’autre joue »…

  3. Ça ne risque pas d’arriver à ce fameux prophète ayant pris trop de place en France…
    Dans cette mouvance, oui oui, mouvance, les représentations dites religieuses sont interdites.
    Je ne me fais pas de soucis, nos compatriotes Corses sauront retrouver le ou les « auteurs » de ce geste inqualifiable et odieux !
    Quand à attendre un commentaire depuis le Vatican, autant travailler à retrouver et pinir sévèrement les crapules !

  4. Laissons les Corses régler régler ce problème. Ce sera certainement plus vite et mieux fait! Ils ont l’habitude.

  5. Mais cela n’empêche en rien des PiollePot de glapir des éructations visant à supprimer les jours fériés d’origine chrétienne pour leur substituer des jours fériés dont l’un d’entre eux serait pour mettre en valeur la reconnaissance des droits des LGBTQI+ !
    Nous vivons décidément une époque épatante.

  6. Les Évêques commentent ces sacrilèges, font semblant d’être affectés. Qu’ils se taisent, car c’est bien eux et leur chef de Rome qui sont responsable de la perte du Sacré.
    « Reine de France priez pour nous… »

    • tout à fait d’accord avec vous ! ils parlent , parlent, pendant ce temps les vandals agissent !

    • C’est commode de trouver un bouc émissaire en la personne du Pape, mais cela ne fait que justifier le matérialisme ambiant. Tant qu’il n’y aura pas un sursaut de vraie spiritualité chez vous comme chez nous-mêmes, il ne faudra s’étonner de rien Vous appréciez moins le Pape François, c’est votre droit, mais au moins restez fidèle à l’enseignement de Benoit XVI, Jean Paul II, Paul VI ou Jean XXIII et même Pie XII. Fais ce que dois, et advienne que pourra !

  7. Les choses vont se régler comme il se doit, RDV très prochainement, en Corse ces « incivilités » ne sont pas tolérées comme hélas sur le Continent.

  8. Quand on réclame la fin des fêtes religieuses c’est la statue de la Vierge qu’on décapite…

  9. En tant que Corse, la plainte de l’évêque d’Ajaccio je n’y crois pas beaucoup car Rome lui dira sans doute de tendre l’autre joue, par contre la réaction des Corses, oui et cela ne saurait tarder.

  10. Comme d’habitude le gouvernement condamne ces actes « inqualifiables »… et comme d’habitude de nouveaux actes similaires effacent les anciens… Et comme d’habitude aussi les « indignations » et « condamnations » du gouvernement nous sont servies à l’envi… Cela ne peut que durer car aucune volonté politique n’est palpable tant est si bien qu’on a l’impression que ces « faits divers » sont acceptés comme « dégâts collatéraux », prix à payer d’une volonté de mixité accélérée du pays. Nos dirigeants mettent l’idéologie mondialiste en priorité, et les dégâts inhérents à cette folle entreprise migratoire est semble-t-il admise tout comme le sont les 7% de pertes humaines chez les militaires en temps de guerre. Le laxisme très (trop !) visible de la justice n’arrange pas les choses et tout semble aller dans le sens contraire à la volonté pourtant parfaitement exprimée (voir les sondages) des citoyens.

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