Viktor Orbán à nouveau victorieux !

La nouvelle victoire de Viktor Orbán mérite d'être carillonnée ! Cerise sur le gâteau : les commentaires de la bien-pensance européenne soulevaient une douce hilarité, tant leur déconvenue peinait à se dissimuler. CNews parlait du "controversé" Viktor Orbán. BFM, ce média toujours aussi professionnel, annonçait la victoire de l'"extrême droite" en Hongrie. Le sommet était atteint par Le Huffington Post avec ce titre : "Les résultats des élections en Hongrie doivent absolument nous alerter." Ces peuples deviennent impossibles. La démocratie ne tourne plus rond. Tels étaient les sentiments pleins de surprise et de dépit de la pensée unique européenne qui vomit le populisme, applaudit à l'immigration et vote Macron.

Sauf qu'à part les Français, toujours enclins à prendre le train de l'Histoire à l'envers (quand il ne fait pas grève), les peuples européens décident les uns après les autres qu'ils ne veulent pas mourir et rejettent les euthanasistes patentés ou soutiennent ceux qui les combattent. Viktor Orbán a été une première fois à la tête du gouvernement hongrois, de 1998 à 2002, avec une coalition dont le parti le plus important était le sien, le Fidesz. Authentique libéral-conservateur, il avait considérablement assaini la gestion du pays, réduisant déficit et dette, instaurant l'impôt proportionnel sur le revenu, diminuant la dépense publique et le chômage. En 2002, son parti gagnait encore les élections, mais les socialistes, les héritiers de la dictature communiste appuyée sur l'URSS, réunissaient une coalition et furent reconduits en 2006, après une élection marquée par les mensonges éhontés du Premier ministre sortant, qui fut obligé de les reconnaître ensuite. Ce détournement de démocratie n'avait guère offusqué nos médias, aujourd'hui effarouchés par le succès indiscutable de la majorité sortante qui garde son nombre de députés de 133, c'est-à-dire la majorité des 2/3 nécessaire pour modifier la Loi fondamentale.

Or, c'est la troisième fois en suivant, et c'est du jamais-vu en Hongrie, et même ailleurs en Europe à ce niveau. 49 % des Hongrois ont voté pour Fidesz. La participation, qui avait fait défaut lors du dernier référendum, a cette fois battu son record avec 69,4 % de votants. Comble de l'horreur, le second n'est pas, cette fois, le parti socialiste, mais le Jobbik qui, lui, est un parti d'extrême droite, ce qui évite toute confusion dans la position politique du Premier ministre hongrois et ne peut que conduire les opposants au populisme au bord du désespoir. 70 % des électeurs ont voté, et 70 % de ceux-ci ont choisi la droite ou l'extrême droite : un cauchemar ! Pourtant, les organes tout-puissants et politiquement corrects de la pensée unique cosmopolite, mondialiste, immigrationniste et eurolâtre avaient parié que Viktor Orbán ne ferait pas bouger les foules et perdrait sa majorité absolue, ce qui le conduirait à une alliance, et à mettre de l'eau dans son tokay.

Non seulement ils ont eu tout faux, mais ils jouent maintenant les mauvais perdants, en soulignant que c'est la périphérie des petites villes et de la campagne qui a voté pour Orbán alors que Budapest lui a été moins favorable. En sous-entendu, il y a cette conception tellement démocratique qui consiste à dire que l'élite intellectuelle est trop intelligente pour avoir voté populiste, laissant cela aux bouseux, qui compromettent gravement le fonctionnement de la démocratie. D'ailleurs, ce qui a fait pencher la balance relève du pathologique : c'est l'utilisation de la peur irrationnelle, face à ce que Dupont-Aignan a osé appeler chez nous "l'invasion migratoire", qui a suscité ce vote de repli sur soi. La victoire d'Orbán menace gravement l'État de droit. Il a déjà osé modifier la Constitution, en faisant du mariage une union entre un homme et une femme, et en parlant (quel scandale !) des valeurs chrétiennes de l'Europe ! Cet homme est dangereux ! Car, bien sûr, il est conforme à l'État de droit qu'un fonctionnaire de justice, nommé par le gouvernement, prétende dicter ce que doit dire un député, un élu du peuple ! Je crois, en l'occurrence, que la Hongrie est plus démocratique que la France et que la notion d'État de droit devient de plus en plus un argument pour priver le peuple de sa souveraineté au profit d'une oligarchie arrogante.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 19:26.
Christian Vanneste
Christian Vanneste
Homme politique - Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre

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