Viktor Orbán appelle à résister à l’UE comme les Hongrois à l’URSS en 1956…

« Devons-nous céder à la volonté d'une puissance étrangère [ou] lui résister ? » (Viktor Orbán)
Capture écran RTS
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« Elena avait quinze ans, elle a pris un fusil, Istvan n’avait que douze ans, et il est mort aussi, et si je chante cette chanson, c’est pour que leur souvenir reste, gloire aux enfants de Budapest »… La belle chanson de Jean-Pax Méfret rendait hommage au soulèvement de 1956, lorsque les chars soviétiques entrèrent en Hongrie. Les résistants furent massacrés par les Russes, dans la lâche indifférence de l’Occident qui était probablement déjà congelé, à l’époque, par l’humanisme et le « pas de vague » géopolitique. Les années ont passé, la jeunesse a oublié tout ça, les anciens aussi, peut-être. 56, pensez donc, c’était encore la IVe République en France, c’est presque la Préhistoire. Le tempo médiatique n’a rien fait pour nous aider à mémoriser l’Histoire longue.

Esprit de résistance

En Hongrie, on n’a rien oublié, évidemment, et Viktor Orbán moins que les autres. Le 23 octobre, il commémorait le soulèvement des habitants de Budapest face à la menace bolchevique et concluait : « Devons-nous céder à la volonté d'une puissance étrangère, cette fois-ci de Bruxelles, ou devons-nous lui résister ? » Curieux, pour quelqu’un qui assume en ce moment même la présidence tournante de l’Union européenne, peut-on se dire en premier lieu. Mais en fait, non seulement c’est plutôt courageux, non seulement (au vu de la coercition exercée sur les peuples par le régime non élu d’Ursula von der Leyen) ce n’est pas faux… mais surtout, ce n’est pas curieux du tout, venant de lui et parlant d’où il parle. Viktor Orbán n’a jamais été d’accord sur la politique d’invasion migratoire encouragée par les petits hommes gris de Bruxelles. Il s’est construit dans l’opposition aux régimes totalitaires depuis sa jeunesse. Ironie du sort, c’est Soros (un autre Hongrois) qui lui a payé ses études en misant sur ses qualités d’activiste. Mauvaise pioche : Orbán n’appartient à personne. On le dit trop proche du régime de Poutine : il semble, au contraire, plutôt équilibré, dans un monde multipolaire dont le récent sommet des BRICS, à Kazan, vient d’entériner le basculement vers un chaos global des puissances. On oublie trop souvent que la politique s’accommode mal de grands principes moraux, car elle a surtout trait à la survie des États.

Menaces civilisationnelles

Il y a une autre chose que la Hongrie n’a pas oubliée : depuis un millénaire, c’est elle qui nous sert de rempart contre les invasions barbares venues d’Orient. Parfois, elle n’arrive pas à endiguer certains enrichisseurs culturels, et il faut les arrêter un peu plus loin, à Lépante ou à Vienne. Mais toujours, la situation géographique de la Hongrie la met en première ligne face aux menaces civilisationnelles. On ne passe pas facilement outre ce genre de traumatismes et de massacres en série. Quand Viktor Orbán parle de révolte contre un ordre qui lui est imposé, il ne pense pas seulement à ces migrants, imposés par l’UE, et que, voici dix ans, il avait fait le choix d’installer sur la place centrale de Budapest pour que tout le monde puisse les voir déféquer par terre, agresser les personnes âgées et se masturber devant les joggeuses. Il ne pense pas seulement à ces jeunes gens de 1956, ces Istvan et Elena immortalisés par Jean-Pax. Il est surtout le dépositaire de tant de combats menés par l’Empire austro-hongrois d’hier, par saint Laszlo avant-hier. Ce qu’il dit pèse du poids de l’Histoire, et honnêtement, nous ne serions pas mal inspirés de l’écouter…

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

32 commentaires

  1. Je me souviens de Jean-Pierre Pedrazzini, journaliste franco-suisse envoyé à Budapest par Paris Match, pour « couvrir » la révolution hongroise, tué à l’âge de 29 ans par les Soviétiques, le 30 octobre 1956

    Quant à Viktor Orban, c’est, selon moi, le De Gaulle de notre époque.

  2. C’est vraiment désolant que cet homme courageux soit le seul à le dire et le clamer avec force au milieu de ce magma informe, veul et nauséabond de tous les politiques européens et des chefs qui les représentent.

  3. Quel brave homme, j’attends avec impatience une convention entre la Hongrie et la France pour y déménager et arrêter de payer des impôts dans un pays qui marche sur la tête.

  4. Il y a de quoi etre jaloux des Hongrois d »avoir un chef de cette trempe .Mais les Français preferent les marionnettes.Le theatre risque d’etre sanglant

  5. Si nous avions un Mr Orban à l’Elysée la France se porterai 10 fois mieux mais nous avons macron qui déteste la France et les Français, dit tout et son contraire et pense qu’il est intelligent et indispensable, il a détruit ce pays et je lui en veux énormément, je n’ai jamais voté pour cet homme et, comme beaucoup, j’en subis les conséquences.

  6. Bravo Monsieur Orban ! Un président courageux dont le seul but est de défendre et de préserver son pays. C’est ce qui nous manque cruellement en France d’ailleurs.

  7. je rêve, mais je voudrais le même en France ! un président qui aime sont peuple , et pas un destructeur comme le notre qui n’a pas de fierté et s’accroche comme une moule à son rocher !

  8. ORBAN est un grand président nationaliste qui dit ce qu’il pense et ne fait pas la girouette pour le bon plaisir de ses adversaires. Il nous faudrait un Orban à l’Elysee.

  9. En faisant leur «Révolution Française», les Français comptaient obtenir les résultats de la Guerre d’Indépendance Américaine, sans succès ; en tentant de faire les États-Unis d’Europe, les Européens-Unis ont obtenu une Tour de Babel, tout en se faisant subtiliser leurs pouvoirs politiques par des puissances étrangères mondialistes. Orban voudrait qu’on corrige le tir, démocratiquement, comme dans une Europe des Nations de droit. Quel pays membre a vraiment voulu de cette Europe? Et quel peuple d’Europe en veut encore?

  10. Ma foi, l’Europe n’est pas un prison et si l’on ne s’y plait pas, on peut en sortir: Le Brexit en est la preuve. Donc si Orban préfère la Fédération de Russie, rien ne lui interdit. Chacun ses options il n’y a pas de jugement de valeurs. Mais le fond, c’est que Orban voudrait les avantages sans les inconvénients. Alors ça, quel que soit le système auquel on adhère, ce n’est guère possible.

    • Il ne faut pas être binaire déjà, si on est contre une chose on n’est pas forcément pour son contraire.
      D’autre part, il est clair qu’on peut être européen et opposé à Bruxelles.

    • Si certains français plaident pour quitter l’UE, croyez-vous pour autant qu’ils préfèrent la fédération de Russie ?

    • Je voudrais quitter l’UE dans pour autant adhérer à la Russie et sans être son ennemi non plus.Et si on me voulait vraiment on pourrait sortir de ce piège sans référendum et s’asseoir sur les traités qui nous emprisonnent.Un prisonnier ne demande pas l’avis à son gardien r s’évader.

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